Le coût de l’automobile

Selon le Compte national du transport de voyageurs 1998, 100 milliards de coûts externes générés par l’automobile partent en fumée, chaque année. Ne vaudrait-il pas mieux les investir au profit des transports collectifs ?

100 milliards de francs, soit 15,2 milliards d’euros, c’est le montant pour l’année 1998 des coûts sociaux externes de l’automobile en France. Un chiffre impressionnant, surtout si on le ramène à ce que coûte le financement de l’ensemble des transports collectifs (routiers, aérien et ferroviaires) à tous les acteurs réunis (ménages, État, collectivités locales, employeurs…) : moins de 166 milliards de francs (25,3 milliards d’euros).

Initié par l’État afin de connaître les conditions économiques, sociales et environnementales de l’organisation des transports, le Compte national du transport de voyageurs est un document macroéconomique qui reconstitue les coûts directs des transports et en évalue les coûts externes. Il permet d’identifier les financeurs, les modes financés, les modes producteurs de coûts externes, mais aussi d’estimer le budget temps de déplacement, le coût unitaire des déplacements et donne des repères économiques sur le transport de marchandises.

On y apprend notamment que l’ensemble des coûts externes induits par les transports de voyageurs représente 110 milliards de francs (16,7 milliards d’euros). D’où viennent-ils ? En premier lieu – nous apprend le Compte transport – des accidents de la route (43,3 milliards de francs) mais aussi de la pollution (40,1 milliards de francs) et de l’effet de serre (15 milliards de francs), poste nouvellement pris en considération dans le Compte transport 1998. Le bruit intervient également à hauteur de 13,3 milliards. Sans grande surprise, il apparaît que les transports individuels sont à l’origine de 95,5 % de ces coûts externes, en particulier des accidents et de la pollution, contre 4,5 % pour les transports collectifs, soit 6,3 milliards de francs. En clair, les coûts sociaux produits par la voiture particulière sont presque 20 fois supérieurs à ceux générés par les transports collectifs.

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La voiture coûte donc très cher à la société. Mais elle coûte avant tout très cher à son utilisateur. Les 100 milliards de coûts externes viennent s’ajouter aux 763 milliards de coûts directs de financement de l’usage de la voiture, dont 92,4 % sont assurés par les ménages.

100 milliards de coûts externes d’une part, et 165 milliards de coûts des transports collectifs dans leur ensemble d’autres part : la comparaison de ces deux chiffres conduit à des conclusions très simples. Dépenser plus pour les transports les moins producteurs de coûts sociaux permettrait de réduire ceux qui sont engendrés par l’automobile.

Source: Groupement des Autorités Responsables de Transport