L’Homme qui tuait des voitures

par Eric le Braz.

On l’appelle l’écolotueur, le cyclokiller, le tueur de conducteurs… Mobile et furtif, sur sa monture à deux roues, il sème ses poursuivants et se fond dans la nuit de Paris. Pour quel motif le grand Nicolas s’en prend-il aux voitures ? Est-ce un vengeur ? Un justicier ? Un monstre ?

Flics, journalistes et internautes s’unissent pour abattre la bête qui, jour après jour, inspire des disciples à vélo ou en rollers, manipule les médias, transforme les chasseurs en complices, les complices en délateurs, pour finalement s’attirer la sympathie des foules.

Jubilatoire, ce récit épistolaire et multimédia dérange la conscience des automobilistes.

Pour finir, voici un extrait d’une interview d’Eric le Braz publiée sur le site de l’éditeur du livre:

Question: Dans votre roman, vous imaginez une guerre entre automobilistes et cyclistes. Croyez-vous vraiment que cela puisse un jour se produire ?

Eric Le Braz:
Une guerre larvée oppose depuis des années les voitures aux vélos et aux rollers. C’est un problème d’espace: 95% de la voirie est occupée par les voitures. Dès qu’on empiète là-dessus, on déclenche l’agressivité. Les automobilistes ne lâchent rien. Il n’y a qu’à voir ces pistes cyclables régulièrement encombrées par les autos.

Question: Comment les en empêcher ?

Eric Le Braz: Aux États-Unis, où les mouvements antivoitures se multiplient, les cyclistes n’hésitent pas à mener des actions musclées. En France, Il y a une sorte de tabou, comme si la voiture était intouchable. Comme si un chauffard n’était pas un tueur comme les autres. Pourtant, la violence est bien du côté des autos. Chaque année, une centaine de cyclistes se font écraser par des autos. Le contraire n’arrive évidemment jamais.

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Question: Refuser la voiture, n’est-ce pas une façon de nier le progrès ?

Eric Le Braz: Il faudrait d’abord voir si la voiture est un progrès! En un siècle, elle a tué 30 millions de personnes – un bilan comparable à celui du communisme. Mais le problème numéro un, c’est la pollution de l’espace. Les villes n’ont pas été conçues pour un moyen de transport individuel aussi encombrant. Comme tout écosystème, la ville a besoin d’équilibre. Tant que les voies de transport seront occupées par des troupeaux de rhinocéros (les voitures), les gazelles (vélos et piétons) n’y seront pas en sécurité.