Automobiles, CO2 et réchauffement climatique

L’objectif de 140 grammes de CO2 par kilomètre à l’horizon 2008 risque de ne pas être atteint. Le niveau d’émission de CO2 par les véhicules automobiles est un enjeu important. Tout le monde s’accorde en effet aujourd’hui sur la nécessité de réduire le volume émis de ce gaz à effet de serre, facteur de réchauffement climatique.

par Philippe Ladame

Ce niveau est mesuré en grammes par kilomètre. Ainsi, l’objectif fixé pour 2008 est de descendre à 140 grammes/kilomètre, en moyenne. La moyenne française, qui était, en 1995, de 177 g/km était tombée, en 2001, à 154 g/km. Mais depuis, en quatre ans, cette valeur n’a baissé que de 2 points. Elle était, en 2004, de 152 g/km.

Comme l’explique Le Monde « Ce maigre bilan semble paradoxal. Les nouveaux modèles, en effet, présentent le plus souvent des niveaux de consommation inférieurs à ceux de leurs prédécesseurs, alors que la diésélisation accélérée du marché (69 % des ventes en 2004, contre 49 % en 2000) devrait, toutes choses égales par ailleurs, constituer un facteur de réduction des émissions d’oxyde de carbone. »

Or, poursuit le journal, « cette marge de manœuvre n’a que très modérément permis de réduire la moyenne des émissions de CO2. La recherche du confort et de la sécurité a alourdi les automobiles (qui pesaient, en moyenne, 900 kilos en 1984, contre 1,2 tonne en 2004, soit un gain de 33 %), d’où le recours à des mécaniques plus puissantes (50 ch pour la voiture-type de 1984, contre 75 ch en 2004, soit une hausse de 50 %). Sans compter que les Français achètent un nombre croissant de monospaces et de 4×4, plus gourmands en carburant qu’une berline de catégorie comparable » [1].

Effectivement le problème est plus d’un choix de consommation qu’un problème technique, en France en tout cas. Selon notre-planete.info, 10 % des modèles de voitures proposées à la vente ont des émissions inférieures à 140 g/km ; la vente des véhicules inférieurs à 120 g/km a atteint 14 % en 2004 ; 5 modèles français figurent aux 5 premières places des ventes de voitures de moins de 120 g/km.

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Un choix de consommation que déplore l’Ademe, qui met en cause le fait que les constructeurs ne fournissent pas toujours les renseignements susceptibles d’éclairer les acheteurs sur cet aspect de la question. Pourtant la législation existe. Comme le rappelle notre-planete.info « Afin de favoriser la réduction des émissions de CO2, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne ont arrêté la directive n° 1999/94/CE du 13 décembre 1999. Transposée en droit français par le décret n°2002-1508 du 23 décembre 2003, elle a pour objet de garantir que les informations relatives à la consommation de carburants et aux émissions de CO2 des voitures particulières neuves proposées à la vente ou en crédit-bail, soient mises à la disposition des consommateurs afin de permettre à ceux-ci d’opérer un choix éclairé. »

Reste que le niveau d’émission de CO2 au kilomètre c’est une chose, encore faut-il que le nombre de kilomètres parcourus n’augmente pas ou, mieux, diminue. Et ça c’est plus une affaire de prix du pétrole, de choix d’aménagement du territoire et de politique des transports que de performance d’injection directe.

[1] Les monospaces vendus en 2004 émettaient 20 grammes de plus en moyenne et les 4×4, 80 grammes.