Patrick Devedjian dérape sur les changements climatiques

Comment vivre avec le réchauffement climatique ?
Patrick Devedjian: « Je vais acheter un maillot de bain »

Patrick Devedjian dérape sur les changements climatiques

Ces jours-ci, le projet de loi d’orientation sur l’énergie, adopté avec modifications par l’Assemblée nationale en deuxième lecture, est discuté au Sénat. Il sera ensuite examiné et amendé par une commission mixte paritaire, l’adoption définitive du texte étant prévue avant la fin mai 2005.

Lors des débats au Sénat, Patrick Devedjian, Ministre délégué à l’Industrie, a montré le vrai visage de la politique énergétique du gouvernement français. En effet, il a balayé d’un revers de main un projet d’amendement destiné à mettre en place une « politique plus volontariste » concernant la réduction du transport de marchandises par la route. Le refus de fixer comme objectif prioritaire le doublement du fret ferroviaire d’ici à 2015 montre une fois de plus clairement la connivence du gouvernement français vis-à-vis du lobby des transporteurs routiers.

Nous savions déjà que Gilles de Robien roule pour les constructeurs automobiles, nous savons désormais que Patrick Devedjian roule pour les transporteurs routiers.

Plus grave encore, face à une question posée par un sénateur concernant le respect des engagements internationaux de la France quant aux émissions de CO2, et sur l’éventualité de vivre avec un réchauffement climatique pouvant atteindre 5°C, la seule réponse du Ministre a été de dire qu’il allait « acheter un maillot de bain »!

Voici un extrait des débats au Sénat concernant l’amendement 223 à la loi d’orientation sur l’énergie:

M. le PRÉSIDENT :

Amendement 223 présenté par M. Courteau et les membres du groupe socialiste et apparentés.

Après l’article 1er septies D, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

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Afin d’assurer un développement durable du territoire, et de réduire les consommations d’hydrocarbures liées au fret, l’Etat s’engage à réduire les trafics de transport de marchandises par route. En conséquence, il se fixe comme objectif prioritaire le doublement du fret ferroviaire d’ici à 2015.

M. COURTEAU :

La priorité donnée aux investissements autres que la route permet de réduire la consommation d’hydrocarbures et d’assurer l’aménagement et le développement de notre territoire. Raison pour laquelle l’Etat doit se fixer des objectifs précis en ce domaine. Pour respecter ses engagements internationaux, l’Etat doit mener une politique plus volontariste fondée sur des objectifs précis. L’engagement de doubler d’ici à 2015 le fret ferroviaire participerait d’un réel volontarisme politique, condition sine qua non d’une redistribution des parts de marché en faveur du rail malgré la domination du tout routier.

M. le RAPPORTEUR :

Défavorable. Un doublement du fret d’ici 2015 est irréaliste.

M. le MINISTRE (Patrick Devedjian) :

L’objectif demeure dans le schéma des transports : mais l’Etat «s’engage» est une condition potestative.

M. DESESSARD :

C’est peut-être difficile, mais comment réduire le réchauffement climatique ? Allons-nous pouvoir vivre avec 5° de plus ? s’il est difficile de lutter contre les causes du réchauffement, il sera encore plus difficile de vivre avec.

M. le MINISTRE (Patrick Devedjian) :

Je vais acheter un maillot de bain.

L’amendement 223 n’est pas adopté.