Congestion: l’échec américain

Rapport 2005 sur la mobilité urbaine aux USA

Selon une étude récente de l’Institut des transports de l’université du Texas, sur l’efficacité du système de transport dans 85 zones urbaines étatsuniennes, le coût annuel en retards et carburant lié aux embouteillages routiers aux Etats-Unis est d’environ 63 milliards de dollars.

En 2003, les Américains ont passé 3,7 milliards d’heures dans les bouchons (47 h/conducteur contre 16 en 1982), selon l’Institut. Le nombre de zones urbaines avec plus de 20 heures de retard annuel par voyageur en heure de pointe est passé de 5 seulement en 1982 à 51 en 2003. Le carburant gaspillé a totalisé 8,7 milliards de litres, consommés par les moteurs en attente dans les bouchons.

Cette étude vient confirmer l’échec patent d’une politique de transports basée sur un accroissement continu de l’espace dédié à l’automobile. A la différence des villes européennes, les villes américaines sont moins contraintes par la rareté de l’espace en milieu urbain. Elles ont donc pu mettre en place très souvent des autoroutes urbaines à huit voies de circulation, ou même doubler des autoroutes déjà à six voies.

Vers la congestion permanente

Une politique basée sur l’accroissement de l’offre d’espace automobile améliore provisoirement la situation, ce qui rend l’automobile plus efficace par rapport aux autres modes de déplacements, fait donc augmenter très rapidement de nouveau le trafic automobile, puis finit par provoquer de nouvelles congestions, qui nécessitent la mise en place de nouvelles infrastructures…

Outre le fait que cette politique est physiquement impossible dans les villes européennes, pour des raisons de manque d’espace disponible en milieu urbain, elle apparaît comme inapte à résoudre les problèmes de transport au sein des villes. La seule alternative crédible tient dans une plus grande mixité des modes de déplacement avec la mise en place d’une politique volontariste d’offre d’espace aux transports en commun, au vélo et aux piétons.