La mort de l’automobile

L’histoire de cette sculpture est assez compliquée. Dans l’idée de Claude Strebelle, l’œuvre aurait dû se situer de l’autre côté, au bout d’une route sans issue. Cette situation aurait donné toute sa signification à ce monument, qui d’emblée suscita l’intérêt.

Certains partisans de l’auto y sont allés de revendications rageuses: « l’auto, c’est la liberté ». Aucun accidenté n’a encore inscrit: « l’auto, c’est la mort ». L’œuvre d’art, c’est son lot, propose mais ne tranche pas. On peut souhaiter écologiquement la disparition du transport privé; on peut libéralement défendre le véhicule individuel (avec ou sans chauffeur).

Personnellement, j’aurais souhaité que l’œuvre, comme Flausch l’avait envisagé, soit édifiée en marbre blanc de Carrare. Telle qu’elle est, elle fait un peu « pop ». De mauvais esprits ont dit que Flausch n’avait rien inventé. C’est un fait qu’il y a d’autres variations sur ce thème (par exemple à Amarillo, Antfarm, Texas, 1974). Il y en a aussi beaucoup sur la mort du Christ (Donatello, Brunelleschi, Giotto, etc.).

Philippe Minguet


Fernand Flausch, Techniques mixtes, hauteur totale : 550 cm, 1980.

Source: Le Musée en plein air de Liège
https://www.museepla.uliege.be/oeuvres/la-mort-de-lautomobile/