L’ozone issu de la pollution provoque aussi des crises cardiaques

GENÈVE – L’ozone issu de la pollution durant l’été tue non seulement en provoquant des insuffisances respiratoires, mais aussi des crises cardiaques. Les scientifiques commencent à comprendre comment ce gaz déploie ses effets néfastes à l’intérieur du corps.

Environ 30% des 975 décès supplémentaires enregistrés en Suisse durant la canicule 2003 ne sont pas dus à la chaleur, mais à l’ozone. C’est la conclusion de la Commission fédérale de l’hygiène de l’air et de l’Institut de médecine sociale et préventive de l’Université de Bâle, ont indiqué jeudi les services cantonaux romands de l’environnement et de l’énergie.

En Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, des chercheurs ont abouti à des conclusions comparables, ajoute la plate-forme d’information des offices bernois, fribourgeois, genevois, jurassien, neuchâtelois, vaudois et valaisan. L’ozone, émis surtout par le trafic lorsque chaleur et soleil se conjuguent, provoque en cas de grande concentration une inflammation des vaisseaux sanguins.

Selon des chercheurs, cette inflammation fragilise les parois des vaisseaux sanguins, ce qui peut conduire à leur rupture. Mais le plus souvent, suite à une petite blessure sur une paroi, le corps surréagit et les cellules réparatrices créent un petit amas, appelé plaque. Cette dernière peut grandir jusqu’à boucher le vaisseau ou se détacher et aller boucher un vaisseau de diamètre plus petit.

Selon une étude parue en février 2005 à Toulouse, sur l’ensemble de la population de l’agglomération toulousaine âgée de 35 à 64 ans, on observe une augmentation de 5 % du risque de développer un épisode coronaire aigu pour chaque augmentation de 5 mg/m³ de la concentration d’ozone mesurée la veille.