Minitaxe pour maxi-polluantes

Les députés ont approuvé vendredi la création d’une taxe pénalisant les véhicules rejetant au moins 200 g de CO2 par kilomètre : beaucoup de 4×4 mais aussi des grosses berlines et des voitures familiales. Cette surtaxe, payable lors de la délivrance de la carte grise à partir du 1er janvier 2006, se montera à 2, voire 4 euros par gramme de CO2 supplémentaire relâché dans l’atmosphère par kilomètre.

Le produit de la taxe, estimé entre 12 et 15 millions d’euros en 2006, sera intégralement reversé à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Même si cette mesure part d’un bon sentiment, il faut la relativiser : les véhicules émettant plus de 200 g de CO2/km ne représentent que 8 % des voitures neuves achetées chaque année. Et le montant de la surtaxe est loin d’être dissuasif pour celui qui peut s’offrir une voiture à 80 000 euros.

Pourtant, à la rentrée, le Premier ministre avait envisagé d’appliquer la mesure aux véhicules émettant plus de 140 g de CO2 par kilomètre ; cela aurait concerné plus de 50 % des véhicules neufs achetés dans l’année. «C’était alors considéré comme une petite avancée : la personne allant acheter son véhicule pouvait être sensibilisée», explique Olivier Louchard, du réseau Action climat. Depuis, le seuil a été relevé à 200 g de CO2/km. Que s’est-il passé ? Deux hypothèses : soit les députés UMP sont montés au créneau pour faire relever le seuil, soit les constructeurs français ont exprimé leur mécontentement. La majorité de leurs modèles émet plus de 140 g de CO2/km.

par Laure NOUALHAT
Libération