La crise du pétrole actuelle… Calamité ou bénédiction ?

Après celles de 1973/74 et 1980, nous vivons actuellement notre 3ème vraie grande « crise du pétrole » ! Mais, peut-être celle-ci est-elle différente… En effet, d’habitude les crises sont passagères : une flambée pendant quelques mois et une retombée des prix. Cette fois, cela ne va peut-être pas se passer ainsi. En effet, nous sommes sans doute entré dans l’ère du pétrole cher, de plus en plus cher.

« Pourquoi cela serait-il comme cela cette fois ? » vont demander les éternels sceptiques/optimistes… Eh bien, parce que nous approchons inéluctablement du fameux « pic de production ». Pour des explications détaillées et bien rédigées sur tout ce qui touche à la fin de l’ère du pétrole, je ne peux que vous recommander chaudement le site Oléocène…

Voilà un site dont le titre même dit tout !

Alors, évidemment, la hausse continue du prix du brut et la fin de l’ère du pétrole bon marché va apparaitre comme une calamité pour tous les lobotomisés habitués à écouter « le téléphone sonne » sur France Inter où la présentatrice indigne entonne le couplet « nous ne voulons pas changer notre mode de vie » façon Georges Bush (une honte sans nom pour cette station).

C’est certain, la crise permanente de l’énergie va changer notre quotidien : se déplacer en voiture va devenir très coûteux, les voyages en avion vont redevenir inabordables et on va se rendre compte que les dérivés du pétrole sont partout présents dans notre environnement (et pas seulement dans le plastique).

Je passe rapidement sur les calamités annoncées (fin des séjours touristiques au bout du monde… et alors ?) pour aborder les bons côtés de cette évolution qui est, j’insiste, inéluctable…

Car des bons côtés, il va y en avoir et pas qu’un peu !
Il suffit de réfléchir un peu : quel est le plus grand danger qui nous menace ?
Réponse facile : la pollution omniprésente.
Et, dans ce contexte, le fait de brûler moins de pétrole est-elle une bonne ou une mauvaise chose ?
Euh… Une bonne chose ?
Bien !
Je vois qu’il y en a quelques-uns qui suivent.

Donc, la crise du pétrole va probablement nous sauver, malgré nous, du péril de l’empoisonnement généralisé. Car, soyons réalistes, seule une vraie crise peut changer durablement nos habitudes de consommation d’énergie en profondeur. Inutile d’attendre des gestes sains et raisonnables de la part d’une population comblée (pourquoi le ferait-elle ? par suite d’un raisonnement intelligent ? mais bien sûr !), il faut que les contraintes soient imposées fortement par le contexte même pour être finalement acceptées.

Donc, la crise du pétrole III va être bien plus efficace pour l’environnement que tous les protocoles de Kyoto ratifiés à reculons par les nations réticentes à admettre l’urgence de la situation. Premier bon point.

Lire aussi :  A fond dans le mur !

Mais ce n’est pas tout… Qui dit énergie chère, dit transports coûteux ! Oui et alors ?

Alors, au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, la fameuse mondialisation repose précisément sur un transport à faible coût. Or, si le transport se renchérit, fini toutes les utilisations abusives qu’on voit se multiplier aujourd’hui : crevettes pêchées en Norvège envoyées au Maroc pour être épluchées et renvoyées en Norvège pour y être vendues et consommées ou autres plaisanteries du même goût…

Avec la crise du pétrole, terminées les délocalisations. Plus besoin d’avoir peur de la Chine : l’empire du Milieu va redevenir une contrée lointaine grâce au brut à 100 dollars le baril.

On va assister à une relocalisation de la production, eh oui…
Délocalisés, reprenez espoir et applaudissez à chaque hausse du prix de l’essence (t’es sérieux là ? oui, dead serious) ! La crise III va mettre fin au dumping de la main d’œuvre, encore un autre bon point (je vous l’avais dit qu’il y avait des bons côtés).

S’il en était besoin, cette crise est également l’occasion de découvrir la complète incompétence de notre classe politique : honte sur ceux qui osent réclamer une baisse du prix de l’essence (en jouant sur les taxes) ! L’essence doit RESTER chère, il ne faut PAS inciter à la consommer et il faut décourager les déplacements inutiles. Il faut éduquer les masses au nouveau contexte (et en faire valoir les aspects positifs).

Honte sur ceux qui ne savent que réclamer « un retour de la croissance »… Ceux-là n’ont pas compris qu’on était en train d’en crever de cette croissance à tout prix. Il faut profiter de la profonde remise en question des méthodes de production que cette crise de l’énergie va nous imposer pour organiser la décroissance.

La décroissance n’est pas la récession. La décroissance, c’est reprendre en main notre façon d’évoluer vers le mieux plutôt que de nous laisser entraîner vers le « toujours plus » qui est une impasse dangereuse.

En attendant, chantons tous en cœur :
I can’t afford my gasoline – The prices have become obscene…
une petite vidéo/chanson tout à fait réjouissante…