Faudra bientôt être ministre pour rouler en bagnole !

Personne ne l’aurait cru, il y a dix ans. Aujourd’hui, on y est: l’essence à 1,3 euro le litre, le diesel à plus de 1 euro le litre. Est-ce dû uniquement à la guerre en Irak ou à la situation en Iran? Et comme les réserves en pétrole s’épuisent, les prix ne cesseront-ils de grimper? Et surtout: que peut et doit faire le gouvernement pour maintenir les prix de l’énergie à un niveau raisonnable?

«Tu m’abordes au bon moment, rigole Abdel. D’un rire jaune. (Il montre son ticket.) Je viens de dépenser 34 euros et mon réservoir n’est même pas plein aux trois quarts. Rouler en voiture, c’est devenu hors de prix. Mais je cherche du boulot et j’ai donc vraiment besoin d’un véhicule. Qu’est-ce que le gouvernement doit faire? Remettre le plein à un prix abordable! Ou alors, faudra bientôt être ministre, pour se permettre de rouler en bagnole ?»

Il n’y a pas que l’essence ou le mazout à avoir méchamment augmenté. Les bénéfices des multinationales pétrolières ont eux aussi grimpé en proportion.

Au cours de la seule année 2005, les cinq géants du pétrole ­ Exxon Mobil, Shell, BP, Total et Chevron ­ ont réalisé un bénéfice record de 93,7 milliards d’euros. Et le premier trimestre de 2006 s’annonce tout aussi bon pour eux ­ et pour les actionnaires. À eux cinq, ils en sont déjà à 23 milliards d’euros de bénéfice.

> La gestion capitaliste du pétrole est totalement irrationnelle