Contre la manipulation et la récupération pseudo-écologiste

Alerte ! les récupérateurs de tout poil prolifèrent. Ils veulent nous faire croire que la croissance, c’est le développement durable, et que l’écologie consiste à acheter des produits Ushuaia. Leur crédo est simple, “ne surtout pas arrêter de consommer pour sauver les emplois”.

Et donc, continuer à piller les ressources naturelles, exploiter les pays du Sud, polluer partout (enfin pas trop près de leur jardin), aller en avion en arctique constater le réchauffement climatique (avec les caméras de la télé quand même…) ou faire des “beaux” reportages en hélicoptère sur les derniers coins de la planète pas encore ravagés par leur idéologie destructrice.

Selon Vincent Cheynet, “Nicolas Hulot est une sorte de génie du capitalisme”. Il a réussi à transformer une idée altruiste, l’écologie politique, en une opération commerciale pour une marque de junk produits (Ushuaïa) avec l’appui de tous les médias, de la droite, du centre et de la plus large partie de la gauche.

Face au Grenelle sarko-compatible alors que le sarkozysme est non écolo-compatible : Inventons tous ensemble une écologie sarko-incompatible.

L’organisation d’un Grenelle de l’environnement par le gouvernement Fillon n’est ni sérieuse ni crédible. Elle n’est pas sérieuse de la part d’un Président qui vomissait il y a quelques jours encore Mai 68 et ses accords de Grenelle. Elle n’est pas crédible de la part d’un chef d’État et d’un parti dont le programme électoral lui a valu la note déplorable de 8,5/20 lors de l’évaluation réalisée par les ONG, aujourd’hui conviées à la table officielle et pourtant peu soupçonnables de nourrir des logiques d’extrême-gauche, regroupés au sein de l’ « Alliance pour la planète ».

Tentative de récupération

Ce projet d’accords de Grenelle de l’environnement constitue une tentative d’OPA sur le monde de l’écologie. Il s’agit d’une offensive pour vider l’écologie de son discours social, politique et philosophique. Il vise à réduire l’écologie politique à une logique d’accompagnement du programme économique néolibéral de ce gouvernement.

Cette initiative est aussi la preuve que l’opération du pacte écologique de Nicolas Hulot, qui conseillait déjà l’ancien Président Chirac en matière d’écologie, a été téléguidée par les sociétés sponsors de sa Fondation proches de l’UMP et du nouveau Président de la république.

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Contre l’écologie-spectacle

Nous refusons de voir l’écologie se transformer en un rapport consumériste à la nature.

L’écologie est autant inséparable de son contenu politique qu’indissociable de son contenu social.

Elle s’oppose frontalement à la logique productiviste du « travailler plus pour gagner plus » qui a été au centre de la campagne présidentielle de ce gouvernement.

L’écologie est incompatible avec la volonté forcenée de relancer la croissance. Cette course à la croissance illimitée est autant une impasse scientifique qu’un péril social et humain.

L’écologie n’est pas dissociable des choix économiques et techno-scientifiques. Elle ne s’accommode ni des options néolibérales ni des choix de société productivistes.

Les intérêts de la grande distribution ou de TF1 ne sont pas ceux de la nature ou de l’humanité.

Par nature, l’écologie politique ne peut pas être consensuelle car elle impose à faire des choix.

Double danger

Ces pseudo-accords de Grenelle constituent donc un double danger. Danger de dilution de la question environnementale, comme le prouve déjà le Ministère Borloo où l’écologie dépourvue de budget propre pèsera bien peu aux côtés des bastions des transports et de l’énergie.

Danger de détournement de la question écologique en promouvant des solutions qui ne feront qu’alimenter les régressions environnementales et sociales.

Par exemple, la promotion massive des agrocarburants relève d’un véritable crime contre les 2 milliards de paysans pauvres dans le monde alors que la sécurité alimentaire n’est pas assurée.

Nous nous opposons à toute instrumentalisation des enjeux environnementaux pour soutenir une politique qui prend aux plus faibles pour donner aux plus gros.