Ecotaxe : Subventionnons la pollution !

Annoncée comme « la » grande mesure du Grenelle de l’environnement en matière de transport, l’écotaxe sur les voitures neuves est une mesure absurde et contre-productive. Absurde puisqu’elle subventionne l’achat de véhicules polluants. Contre-productive, puisque le système ne fonctionne que si le nombre de véhicules soumis aux malus ne diminue pas trop fortement.

L’écotaxe rompt définitivement avec le principe « pollueur payeur » et pose un principe inédit de « pollueur payé ». Car, à 100g/km comme à 130 g/km de CO2, une voiture est un véhicule polluant et, à ce titre, ne devrait pas bénéficier de subventions. Seuls les modes de déplacement authentiquement non polluants, marche, vélos et rollers, devraient être subventionnés. Dans son principe où des voitures financent d’autres voitures, cette écotaxe n’envisage même pas de remettre en cause le dogme destructeur “je me déplace tout seul dans ma voiture”. Cet axiome fondamental étant posé, la seule question devient : “dans quelle type de voiture ?”. On est loin de la “révolution dans nos façons de penser, dans nos façons de décider, […] révolution dans nos comportements, dans nos politiques, dans nos objectifs et dans nos critères” que le président annonçait dans son discours de cloture du grenelle, il y a deux mois.

Pire, fondée sur un système de compensation entre les bonus et les malus, l’écotaxe est un système qui ne fonctionne qu’à la condition que de nombreux malus soient perçus afin de pouvoir financer les bonus. Ainsi, si la mesure remplissait son but officiel de “réduire les ventes de véhicules soumis au malus”, le dispositif ne serait plus à l’équilibre financier et l’Etat mettrait à nouveau la dépense publique au service des pollueurs. L’écotaxe est donc un nouvel exemple de la contre-productivité et de l’absurdité qui dominent l’approche officielle des questions de transports.

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Seule une diminution drastique du nombre de véhicules à moteur (automobiles, deux-roues motorisés et poids lourds) permettrait une véritable diminution de la pollution liée aux transports terrestres, et seul le développement des modes de transports non polluants allié à une réduction du besoin de transport permettrait une telle diminution. L’urgence n’est donc pas de subventionner les véhicules « moins » polluants en misant sur d’hypothétiques revenus des véhicules les plus polluants, mais de mettre en oeuvre des moyens pour réorganiser nos activités et nous permettre de nous déplacer avec des modes non-polluants : marche, vélos et rollers.

Source : www.velorution.org