Escrologie

De l’art d’être un gros hypocrite

Tout l’art de nos amis qui bossent dans la publicité est donc de mettre en valeur un produit, quand bien même ce produit est plein de défauts. Car ils savent bien que la notion de « défaut » n’est en définitive qu’un point de vue (c’est la fameuse idée de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide!).

L’automobile a, pendant des dizaines d’années, été présentée comme une révolution technologique de tout premier ordre. Et puis voilà que quelques empêcheurs de tourner en rond se sont présentés : il s’agissait en fait de hideux hippies hirsutes (pas facile à prononcer ça, hein ?) qui sont arrivés (les fourbes !) à montrer que la voiture était avant tout un objet polluant qui nous mettait en péril à plus ou moins court terme… Alors, nos amis créatifs se sont grattés la tête (répandant, au passage, les quelques pellicules restantes, après un traitement de fond au Head & Shoulder, sur leurs bureaux immaculés), jusqu’à ce que l’un d’eux s’exclame « Euréka ». Ainsi naquirent les NOUVELLES campagnes de publicités sur la bagnole.

Notez donc les subtilités de cette campagne :

1- On ne vous dit pas que la voiture est propre. Ce serait un mensonge. On vous dit que ce sont les promotions qui le sont…

2- En associant les mots « propre » et « nature » à l’abréviation HDI, on sous-entend que ces trois choses vont bien ensemble.

3- Pour enfoncer le clou, on a inclus, dans le visuel, des feuilles d’arbres, au dessus de la voiture. Les feuilles « chapeautent » la voiture, elles la parrainent en quelques sortes. Mettre les deux images côte à côte sous-entend, là encore, que les deux choses vont bien ensemble… Elles vont tellement bien ensemble que les couleurs se complètent (le rouge / le vert). Peugeot arrivent à marier deux réalités qui, jusque là s’excluaient mutuellement…

Lire aussi :  Comment démonter 70 idées reçues sur la mobilité

Si je voulais pousser plus loin encore, j’ajouterai tout de même que les feuilles d’arbre sont probablement des feuilles de platane, l’arbre des villes par excellence, l’arbre bien costaud qui supporte à haute dose la pollution… Mais bon, après, vous allez dire que j’ai mauvais esprit (si, si, je vous connais…).