Comment la voiture pourrit le monde

Article paru dans Science et Vie Juniors n° 181 rédigé par Pierre Lefèvre
L’ensemble du dossier au format pdf

500 millions d’autos réchauffent la terre

Les mers montent, les glaciers fondent, le thermomètre grimpe. Bref, notre planète bleue encaisse un gros coup de chaud. En cause, les gaz à effet de serre, surtout l’ennemi public n° 1 : le dioxyde de carbone, CO2 de son petit nom. C’est lui le responsable des deux tiers de l’augmentation de température de la Terre constatée depuis le début du XX° siècle (1). D’où vient-il ? De la combustion du pétrole, du gaz et du charbon. Pas étonnant, dès lors, que la voiture, gourmande en pétrole, soit l’une des causes majeures du grand bouleversement climatique en cours.

En France, la bagnole crache à elle seule près du quart des gaz à effet de serre ! Encore ne comptabilise-t-on que ce qui sort du pot d’échappement. L’addition est en réalité beaucoup plus salée si l’on ajoute le CO2 émis lors de la construction des routes, des ponts, des voitures elles-mêmes, de la transformation du pétrole dans les raffineries pour produire l’essence que l’on met dans le réservoir, etc. La route représenterait alors plus du tiers des émissions de CO2 !

En 2020, un milliard de véhicules circuleront dans le monde !

Le pire est pourtant devant nous. Pas question, en effet, pour la plupart des gens de se passer de la sacro-sainte bagnole. Et ceux qui n’en n’ont pas rêvent d’en avoir une. Le nombre de voitures dans le monde explose et les émissions de CO2 avec. Plus de 500 millions de véhicules sillonnent déjà les routes de la planète. Ils seront plus d’un milliard en 2020. La Chine est devenue le nouvel eldorado des constructeurs mondiaux : les ventes ont augmenté de 75% entre 2002 et 2003 et équivalent déjà les ventes en France. Dans toute l’Asie d’ailleurs, la voiture est reine. Les Asiatiques sont certes encore loin du niveau record des Etats-Unis : 3 voitures pour 4 personnes. Et « une famille américaine sur cinq possède plus de voitures que de personnes vivant sous le même toit », signale le chercheur Julien Allaire. Non, le chien ou le chat n’ont pas encore leur voiture, mais il y a le 4×4 pour la pêche, les voitures de tous les jours et celle pour épater les voisins ou partir en vacances.

Poussés par la réglementation, les constructeurs automobiles tentent pourtant de rendre nos voitures plus sobres. Les moteurs sont certes devenus moins gourmands en carburant qu’il y a vingt ans. Mais les effets sont très limités voire quasi inexistants. A mode de calcul identique, un véhicule français consomme encore en moyenne 6,5 litres tous les cent kilomètres, contre 6,7 litres en 1985 (2). Pourquoi si peu de différence au final ? C’est que les voitures ont pris de l’embonpoint. Les équipements de sécurité (airbags, renforts antichoc) ou de confort (climatisation) ont augmenté le poids moyen des véhicules de plus d’un tiers (2). Et plus la voiture est lourde, plus elle consomme, c’est mathématique ! En outre, les pneus se sont élargis pour accrocher davantage la route. Inconvénient : cela freine la voiture. Enfin, l’habitacle est devenu plus spacieux, au prix d’un véhicule plus haut et plus large, qui offre plus de résistance à l’air. Autant de casseroles à la patte du moteur qui alourdissent la facture de carburant. « Nous pourrions faire une voiture qui ne consommerait que 3 litres au 100 kilomètres, un tiers de moins que la Clio, l’une des voitures les plus sobres aujourd’hui, explique Christophe Deville de Renault, mais personne n’en voudrait car ses équipements ne seraient pas au standard actuel. »

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Jamais sans ma clim’ ?

Produit de luxe il y a peu, la climatisation dans les voitures se banalise. Aujourd’hui, en France, 4 voitures sur 10 en sont équipées. En 2020, 9 sur 10 le seront. Une catastrophe pour le climat ! Tout d’abord, pour faire fonctionner la climatisation, il faut de l’énergie. Elle est fournie par le moteur de la voiture, qui émet alors jusqu’à 35% de CO2. en plus (3). Ensuite, les gaz qui font marcher la climatisation sont des HFC (hydrofluorocarbures). De sales bêtes pour le climat ! Le plus courant, qui répond au doux nom de R134, a un pouvoir vis-à-vis du réchauffement climatique 1300 fois supérieur à celui du CO2 (2). Si les HFC restaient gentiment enfermés dans le climatiseur, pas de problème. Mais tous les systèmes de climatisation fuient et laissent échapper 15% par an de la totalité du gaz… pour les meilleurs (2) ! En outre, « à chaque opération d’entretien, c’est en général tout le fluide du climatiseur qui est rejeté dans l’atmosphère, ce qui, du point de vue du réchauffement, équivaut à faire 10000 kilomètres avec sa voiture », renchérit Patrick Corroller, chef du département technologies des transports à l’Ademe.

Article paru dans Science et Vie Juniors n° 181 rédigé par Pierre Lefèvre
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Sources :
(1) GIEC : Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat.
(2) Ademe : Agence pour la l’Environnement et la Maîtrise de l’Energie.
(3) Ademe et CCFA : Comité des Constructeurs Français d’Automobiles

8 commentaires sur “Comment la voiture pourrit le monde

  1. Helmut Lange

    Bonjour,

    D’un coté on parle beaucoup du réchauffement climatique, mais de l’autre on veut nous obliger de rouler les phares allumés en plein jour ! Et les ampoules ça chauffe. Il y en a quatre par voiture et il y a entre 500 millions et un milliard de voitures dans le monde.

    Cela fait combien de calories par jour, par année ?

    Et ça augmente la température de la planète de combien de degrés ?

    Que faire pour empêcher cette initiative ?

    HL

  2. Bill

    Cet article propagandiste est basé sur aucune preuve scientifique et est truffé de mensonge.
    Prenons un exemple, un seul.
    Le niveau des océans monte. Désolé mais malgré le fait que tous les médias nous en rabachent les oreilles depuis au moins 20 ans, c’est archi faux.
    La preuve :
    Depuis des années, on nous parle de l’atoll de Tuvalu, le pays le plus bas du monde perdu au milieu du pacifique. Eh bien non seulement il est toujours là, mais en plus on sait maintenant de manière certaine que le léger recul des côtes qu’on y a constaté n’est dû en rien à une prétendue montée des eaux. C’est l’érosion naturelle et l’enfoncement naturel de l’atoll lui même qui sont en cause.
    Et pourtant, ce fait est totalement ignoré : pratiquement aucun média, ou pseudo-scientifique se réclamant de la montée des eaux ne veulent avouer s’être trompés pendant des années, mais surtout, combien de têtes tomberaient, et combien de projets de nouvelles taxes carbones mondiales, de nouveaux pouvoirs illégitimes (sous forme légale et légitimée, bien entendu …), etc. seraient remis en cause.
    Et les exemples sont légions, sur les aspects mensongers de la thèse du réchauffement anthropomorphe … Le Climategate par exemple, ou le fait que l’homme gagnant le plus d’argent au monde avec les crédits carbone soit Al Gore lui-même (Ah bon ? Un saint homme comme ça ? je l’aurais cru désintéressé …) etc. etc. etc.

  3. Minou

    Merci pour votre contribution, Bill. Pourriez-vous nous donner les sources d’où vous tirez vos preuves, s’il vous plaît ? Ce que vous dites a l’air très convainquant.

  4. Goodmusik

    Oui, on veut savoir où va l’eau des centaines de KM² qui se détachent du Groenland et de l’Antarctique passent ? Et où passe l’eau dont le volume augmente sous l’effet de la chaleur ? A non le réchauffement est une fable pardon…

  5. MOA

    Bill : « Et les exemples sont légions »
    ah. D’autres exemples m’intéresseraient donc.

    Bill « …réchauffement anthropomorphe … »
    Réchauffement de forme humaine?!
    Vous êtes sûr d’avoir bien retranscrit vos sources?

  6. MOA

    J’aurai également pu poster le lien suivant sur un tas d’article de CarFree… mais je profite de l’intervention très intéressante de belkadi pour le déposer ici.

    Donc dans la continuioté du lien posté par CarFree… :

    Agrocarburants et déforestation :  Paris et Bruxelles assument (tous comptes faits)

    http://petrole.blog.lemonde.fr/2011/10/18/agrocarburants-et-deforestation-paris-et-bruxelles-assument-tous-comptes-faits/

    profitez-en pour lire aussi l’article :  Vers un avenir terrible sans changement de cap (Agence INternatiuonale de l’Energie)

Les commentaires sont clos.