Vivre à la campagne sans voiture

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PAR Stéphane Perraud
Village Magazine – n° 79 Mars/Avril 2006

Si l’on peut se passer de voiture en ville, celle-ci semble indispensable à la campagne, notamment pour faire ses courses, conduire ses enfants à l’école ou aller travailler. Pourtant, un certain nombre de personnes choisissent de vivre en milieu rural en n’utilisant pas ou très peu la voiture. Comment font-elles ? Quelles sont leurs motivations ? Pourquoi remettent-elles en cause la société à quatre roues ? L’automobile fait-elle disparaître le lien social et les commerces de proximité ? Et si la vraie campagne était une campagne sans voiture?

« Nous avons tous les deux le permis de conduire, mais pas de voiture. Nous estimons que nous n’en avons pas besoin. C’est un choix de vie. » Julie Maroncles et Timothée Jean sont luthiers. Ils viennent de s’installer dans le village d’Huriel, dans l’Allier, à 12 kilomètres de Montluçon, avec Iris leur petite fille de deux ans. Ils possèdent deux vélos, une remorque et un tandem avec un siège enfant pour les balades familiales. « Notre métier nécessite très peu de déplacements. Ce sont les clients qui viennent nous voir. Les représentants en cordes ou en chevalets nous livrent les pièces. Et nous renouvelons notre stock de bois pour fabriquer nos violons tous les deux ans environ. À cette occasion, nous empruntons ou nous louons un véhicule. Pour la vie courante, on trouve tout sur place. » Avec 2 400 habitants, Huriel compte en effet plusieurs commerces, un marché hebdomadaire, une poste, une banque, deux pharmacies, trois médecins, une école primaire et même un collège. « Pour nos grosses courses, nous nous rendons tous les 15 jours à la bio-coop de Montluçon. Avec les sacoches, on peut transporter 50 kilos de provisions. Nous essayons de rationaliser nos déplacements. On profite des courses en ville pour effectuer nos démarches administratives. Si l’on avait une voiture, on ne se poserait pas la question et ce serait dommage. On ferait certainement beaucoup de trajets pour rien. »

Avant de s’installer luthiers, Timothée et Julie ont vécu dans un village encore plus petit, sans plus de difficultés. « Nous ne touchions que le RMI à l’époque, mais nous ne nous sommes privés de rien. On sous-estime souvent le coût d’une automobile », souligne Timothée. Même si la raison financière est rarement la motivation première, tous ceux qui ont abandonné la voiture réalisent en effet de substantielles économies. L’Ademe (l’Agence gouvernementale de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a calculé qu’un véhicule revient en moyenne à près de 6 000 euros par an, en comptant l’amortissement, l’entretien, l’assurance et le carburant, soit 500 euros mensuels. Davantage pour les grosses cylindrées et les 4×4. Un automobiliste qui travaille à 20 kilomètres de son domicile dépense entre 200 et 250 euros par mois pour aller travailler. Des coûts à comparer utilement à deux autres chiffres. Un véhicule transporte en moyenne 1,2 personne par trajet et un déplacement sur deux en zone urbaine ne dépasse pas 3 kilomètres. Ce phénomène touche également la campagne où les petits trajets type domicile-boulangerie se multiplient.

Travailler sans voiture

À Denicé, dans le Beaujolais, Denis Genetier n’a pas ce problème. Car le boulanger, c’est lui. Il effectue à vélo les 3 kilomètres qui séparent son domicile du local dans lequel il a installé son four et son pétrin. Cet ancien ingénieur a tout plaqué pour apprendre son nouveau métier auprès d’un boulanger bio de la région. « Pour couper avec mon ancienne vie, j’ai commencé par donner ma voiture. Et je suis allé vendre mon pain sur les marchés à vélo. En trois ans, j’ai parcouru 30 000 kilomètres ! Je n’ai jamais été aussi en forme qu’à ce moment-là. En 2003, je me suis mis à mon compte. Et là, on m’a donné une voiture. Je m’en sers pour livrer les boulangeries et les coopératives bio de Lyon à 40 kilomètres de chez moi, mais pour les marchés de proximité, je conserve le vélo. »

Nous rencontrons Didier un mercredi de décembre. Dehors, le thermomètre fleurte avec le zéro. Sa fournée de 120 kilos vient de sortir du four. Il la charge sur une longue remorque attachée à son VTT. Et c’est parti pour 10 kilomètres de course jusqu’au marché de Jassans-Riottier, via Villefranche-sur-Saône qu’il traverse sous le regard incrédule des automobilistes coincés dans les embouteillages. À son arrivée sur la place, c’est la bousculade. À peine débâchée, sa remorque transformée en étal est prise d’assaut. Pains à la châtaigne, aux cinq céréales, au sésame et au chanvre, au total, Didier propose près de 35 variétés et quelques viennoiseries. « Les affaires marchent bien, j’ai déjà quatre employés. Au printemps, je vais passer en Scop et embaucher une cinquième personne chargée de livrer le pain à Lyon à vélo. Au prix de la main d’oeuvre, cela va me coûter plus cher qu’avec une voiture. Mais je me sentirai en accord avec moi-même. C’est un choix écologique, pas économique. Je gagne correctement ma vie, je peux me le permettre. Sur les marchés, la bicyclette facilite le contact avec la clientèle. Les consommateurs apprécient la démarche globale. Avec le vélo, le pain est vraiment bio. »

Changer de vie

Une démarche que ne renierait pas Véronique, infirmière dans les Pyrénées-Orientales, qui elle aussi a décidé d’organiser sa vie autrement. « J’ai longtemps travaillé en libéral. Pendant des années, j’ai parcouru jusqu’à 150 kilomètres par jour.

Aujourd’hui, je suis passée à mi-temps dans une clinique de Prades, à 12 kilomètres du village de Mosset où je réside. Pour limiter les trajets, je regroupe mon travail sur 5 à 7 nuits par mois. Côté loisirs, on se relaie avec les voisins pour amener nos enfants dans un centre équestre une fois par semaine à 25 kilomètres de la maison. Quand c’est mon tour, j’en profite pour faire des courses, transporter des choses lourdes. C’est une question d’organisation. Au total, je ne parcours plus que 200 kilomètres par mois. Mes enfants sont adolescents et comprennent ma démarche. Ils sont déjà conscients des problèmes énergétiques de demain. Quand ils seront partis, j’abandonnerai complètement la voiture. »

Son compagnon, Younaï, plus radical, s’en passe déjà totalement. Il s’est construit une maison dans la nature près d’un ruisseau, à 950 mètres d’altitude et 30 minutes de marche du village. Il a utilisé des matériaux trouvés sur place, essentiellement de la terre et du bois. Les outils et les panneaux solaires ont été montés à dos d’âne. Végétalien, il cultive son jardin et pratique la cueillette sauvage. « On trouve beaucoup de choses dans la nature, du pourpier, des mûres, des cerises, des figues, des pommes, des noix, des châtaignes. Sans oublier les feuilles et les fleurs. Il suffit de connaître la botanique. Je vends des plantes et des fleurs sauvages aux restaurants de la région que je livre à vélo. » Sa démarche en surprend plus d’un dans ce village de montagne de 250 âmes où les habitants n’hésitent pas à prendre leur voiture pour aller chercher le pain quelques centaines de mètres plus bas. « Je vais organiser une conférence pour les inviter à réfléchir à l’usage de la voiture. Il faut relancer les transports en commun, aujourd’hui limités essentiellement au ramassage scolaire. Si toute la population s’y met, les choses peuvent changer. »

Dans le Lot, Bertrand Bozec a franchi le pas en organisant l’an dernier deux réunions d’information dans son village de Concots. S’il avoue vivre de façon marginale – il gagne un peu d’argent en jouant de la musique sur les marchés et se limite à 160 euros mensuels pour la nourriture – il n’hésite pas à aller au contact pour convaincre. « La plupart des habitants font 30 kilomètres chaque jour pour aller travailler à Cahors. Je ne cherche pas à les culpabiliser, mais juste à leur faire prendre conscience d’une réalité. Ils vivent à la campagne comme des citadins. Ils réclament plus de transports en commun, mais je ne suis pas convaincu qu’ils les prendraient s’ils existaient, puisqu’ils ont déjà une voiture. Notre société est organisée autour de l’automobile. Le problème, c’est que cela détruit la campagne. »

Des comportements citadins

Julie, Timothée, Didier, Véronique, Younaï et Bertrand ont des parcours de vie différents, mais tous se rejoignent sur un point : en réduisant les distances, l’automobile rend la campagne accessible. Pour le meilleur, mais peut-être aussi pour le pire.

Combien de citadins viennent ainsi chaque week-end respirer le bon air au volant de leur véhicule ? Quitte à rendre cet air un peu moins pur. Combien d’amoureux de la nature s’installent en milieu rural avec une âme d’écolo, tout en augmentant considérablement leurs trajets quotidiens ? Combien de néoruraux conservent leur emploi en ville et n’hésitent pas à passer une heure derrière leur volant chaque matin, alors qu’il ne leur fallait auparavant que 20 minutes en bus ou en métro pour aller travailler ? Sans compter les trajets pour amener les enfants à l’école, au foot, à la danse. Et pour faire les courses dans un supermarché en sortant du boulot. Soucieux à priori de leur environnement, leur comportement automobile démontre le contraire. Paradoxalement, ils polluaient beaucoup moins quand ils vivaient en ville ! S’ils sont les premiers à dénoncer le manque de services à la campagne (pas assez de commerces, peu de transports en commun, le bureau de poste qui ferme) ils ne voient pas toujours leur part de responsabilité dans l’affaire.

Depuis les années 70, après des décennies d’exode rural, le flux de population s’est inversé. Les néoruraux repeuplent la campagne. Mais la font-ils revivre pour autant quand ils continuent d’être rattachés à la ville ? D’aucuns veulent les avantages de la campagne (le calme, le bon air) sans les inconvénients, c’est-à-dire essentiellement l’éloignement. « Il faut recréer des commerces de proximité, des lignes de cars réguliers », disent-ils. Mais ils sont souvent les premiers à délaisser l’épicerie du village et ils n’ont jamais pris le car qui permet d’aller en ville. « Trop cher, trop compliqué » Pourtant, s’ils ne font pas la démarche, la campagne ne risque-t-elle pas de devenir un musée sans vie ? N‚est-ce pas le contraire qu’ils sont venus chercher ?

Les ruraux installés depuis plusieurs générations possèdent eux aussi une voiture. Certes, ils font moins d’aller et retour vers la ville, puisqu’un certains d’entre eux travaillent sur place. Mais la tentation les guette. Car posséder une voiture revient à s’en servir. La facilité de stationnement et l’absence d’embouteillage rend son usage systématique. Mais le bouchon à la campagne est pour bientôt. Il n’y a qu’à observer les files de voitures qui font la navette matin et soir entre les très ruraux monts du Lyonnais et la ville de Lyon pour s’en convaincre.

Lire aussi :  Pourquoi le vélo rend plus intelligent...

Une vraie vie rurale« Beaucoup de ruraux tirent les mêmes conclusions, mais n’imaginent pas comment ils pourraient faire autrement, analyse François Schneider, chercheur en impact écologique, à l’origine de la Grande Marche pour la décroissance. Il suffit pourtant de prendre le problème à l’envers et de reconsidérer sa façon de vivre. Se passer de voiture ne veut pas dire retourner à l’âge de pierre, mais retrouver l’essence même de la vie à la campagne. Sans voiture, on est obligé de redévelopper – ou de maintenir quand il est encore temps – une activité en milieu rural, recréer une campagne multifonctionnelle où les habitants peuvent vivre sur place, travailler, étudier, se nourrir, sans se couper du monde pour autant. »

François Schneider sait de quoi il parle. Né en Hollande il y a 38 ans, il a vécu aux États-Unis, au Canada, en Autriche, en Estonie et au Portugal. À chaque fois sans véhicule, tout en travaillant. « Quand on n’est pas motorisé, on trouve très vite le chemin qui mène au producteur de légumes. Comme les amis sont loin, on rencontre ses voisins. On retient les horaires du bus, on découvre qu’il existe une bibliothèque au village et qu’une association locale organise des soirées musicales ou des activités pour les enfants. L’offre n’est certes pas la même qu’en ville, mais elle est réelle. Et si tout le monde décide de réduire ses trajets automobiles, cette offre va s’accroître. » Il suffit de comparer un village portugais où peu de gens ont une voiture à un village américain complètement motorisé. On trouve tous les commerces dans le village portugais. On ne trouve qu’une station service dans le village américain.

Dans quel type de village voulons-nous vivre ?


Projet cyclâne, un écovillage digne de ce nom

« Quand on possède une voiture, il est difficile de s’en séparer, car on organise son quotidien en fonction. C’est encore plus criant à la campagne qu’en ville. On le constate jusque dans les écovillages où tout est écologique, sauf l’automobile. Les habitants ont du mal à s’en passer. Pour créer un véritable écovillage, il faut prendre le problème à l’envers et trouver un endroit et un style de vie qui permettent de se dispenser de voiture. Ce doit être le postulat de base. »

François Schneider a eu le temps de réfléchir au sujet. Après avoir travaillé comme chercheur en écologie dans un certain nombre de pays, il a organisé l’an dernier une marche pour la décroissance ponctuée de conférences. Trois mille kilomètres sur les routes de France aux côtés de son ânesse Jujube. C’est au cours de ce voyage qu’est né Cyclâne, un projet de réseau d’écovillages où vélos et animaux pourraient remplacer la voiture.

« Pour que la vie puisse s’organiser sans véhicule motorisé, il faut trouver un lieu accessible, proche d’une gare ou d’un réseau de cars, si possible dans une région pas trop vallonnée pour faciliter l’usage du vélo. La proximité d’un cours d’eau navigable est un vrai plus. La zone doit être cultivable pour acquérir une relative indépendance alimentaire. Et pour éviter les moteurs, je prône le retour à la traction animale. »

Le premier écovillage de ce type pourrait voir le jour à Montech, dans le Tarn-et-Garonne, à 40 kilomètres de Toulouse. François a découvert une propriété de 7 hectares dans un lieu-dit près du canal latéral à la Garonne, à 2,5 km du village et 1,5 km d’une gare. Une dizaine de personnes organisées en Société civile immobilière pourraient le rejoindre (agriculteurs, auto-constructeurs) animées par la volonté de renouer avec une économie de proximité.

« On peut vendre nos légumes sur le marché du village, les acheminer jusqu’à Toulouse par bateau ou sur une remorque derrière un vélo en empruntant l’ancien chemin de halage. Il est également possible de livrer de grandes quantités n’importe où avec une charrette tractée par un animal. »

Ce concept d’écovillage sans voiture pourrait faire école. Des dizaines de personnes rencontrées lors de la marche l’été dernier recherchent elles aussi des lieux similaires un peu partout en France. Un concept séduisant qui demande toutefois une vraie motivation. « Si l’effort en termes d’action est minime, la démarche intellectuelle est immense. Dans notre société, tout tourne encore autour de la voiture. »

Ces lieux où il fait bon vivre sans voiture

Des zones sans voiture existent depuis longtemps en France. De nombreuses îles et quelques hameaux de montagne sont en effet exempts de circulation automobile. Le plus souvent pour des raisons pratiques. Dans ces lieux peu accessibles, la complexité pour faire venir un véhicule est telle que les habitants ont décidé de s’en passer. Mieux, l’absence de voiture est un confort de vie revendiqué et un argument touristique.

Des stations de ski comme Avoriaz, Tignes ou La Plagne ont ainsi banni la voiture de leurs rues. Pour le plus grand plaisir des touristes, qui pourtant, n’imagineraient pas un seul instant faire de même une fois rentrés chez eux. Même chose sur les îles d’Aix ou de Bréhat où les vacanciers sont ravis de pédaler et de marcher pour faire leurs courses. Ce qui ne les empêche pas de reprendre leur véhicule quand les vacances sont finies. Si cette vie est si agréable en vacances, pourquoi ne le serait-elle pas toute l’année ? Le climat n’est pas un argument. On sait bien qu’en Hollande ou en Norvège où il pleut très souvent et où il fait froid, le vélo est une institution, même à la campagne.

Autre paradoxe, les habitants qui vivent à l’année sur une île sont les premiers à reconnaître le bonheur de respirer un air pur non vicié par les pots d’échappement. Ils apprécient de circuler à pied, à vélo ou en minibus. Et s’ils ne trouvent pas tout sur place, leur qualité de vie fait qu’ils l’acceptent. Mais surprise, ces amoureux de la vie sans voiture possèdent presque tous un véhicule garé sur le continent, à portée de bateau. Une fois débarqués sur la terre ferme, ils se transforment en automobilistes. Avec un minimum d’organisation, ils pourraient pourtant continuer à utiliser vélo et transports en commun. Curieux phénomène.

Les transports suisses vont partout

« J’ai eu une voiture pendant 15 ans. Depuis 5 ans, je ne me déplace plus qu’à pied, à vélo, en bus ou en train. Et je ne me suis jamais sentie aussi libre ». Heidi Moser a 48 ans. Elle vit à Saint-Imier, un village de 3 000 habitants dans le Jura suisse. Fonctionnaire au sein de la Confédération, elle va travailler quatre jours par semaine à Berne à 70 kilomètres de chez elle en transports en commun. « Trois heures de train et de bus aller et retour. C’est long, mais ça me prendrait autant de temps en voiture. Et là au moins, je peux lire, dormir. Avec le train, je dois respecter un horaire de départ. Mais avec une voiture, je serais tenue à un horaire d’arrivée, c’est pareil. Sans compter le stress lié aux embouteillages. »

Depuis qu’elle a abandonné la voiture, Heidi a pu tester l’efficacité des transports publics suisses. La densité du réseau ferroviaire rappelle celui de la France de la fin du xixe siècle – quand le moindre village disposait de sa petite gare – la modernité en plus. Alors que dans nos campagnes, le rail est démantelé au profit de la route, nos voisins helvétiques ont eu la bonne idée de conserver leurs petites lignes et de développer une politique de transports en commun basée sur l’intermodalité. Des abonnements offrent d’importantes réductions sur les trains, les cars, mais aussi les bateaux pour traverser les lacs et les nombreux téléphériques dans les montagnes. Les horaires sont cadencés, ce qui signifie qu’on n’attend guère plus de quelques minutes entre deux correspondances. Et jamais plus d’une heure. L’amplitude horaire laisse rêveur : les transports fonctionnent souvent de 4 h 30 le matin jusqu’à minuit, même en zone rurale ! C’est le cas à Saint-Imier. Il est également possible de charger son vélo dans quasiment tous les trains, les bateaux, les télécabines et dans un certain nombre d’autocars.

Voyager à prix réduit

Avec 260 francs suisses (170 euros environ) par mois, Heidi a accès à l’ensemble du réseau national de transport de façon illimitée. Elle dépensait le double avec sa voiture. « Cela me permet de voyager pour pas cher. Lors de mes dernières vacances, j’ai alterné train et randonnée. Je vais également souvent voir des amis un peu partout en Suisse avec le train. Et je reste dormir chez eux. Cela renforce les liens. D’une façon générale, l’absence de voiture permet de changer de rythme et de style de vie. » Pour les courses et les services, elle trouve tout dans son village : des commerces alimentaires, deux pharmacies, un médecin, une quincaillerie, une laiterie, une poste, un marché hebdomadaire et même, Suisse oblige, trois banques !

Mais pour vivre sans voiture, la région idéale pourrait bien être le Chablais, proche de la frontière française, où la densité des transports en commun permet de se passer d’automobile. Le train est au service de la population locale. Il existe quantité d’arrêts facultatifs, parfois pour une seule habitation, où il suffit de faire signe au conducteur. Les Transports publics du Chablais partent en effet du principe que si la voiture part de la maison, le train doit pratiquement faire de même. Le cadencement à l’heure étant un service minimum, le train est utilisé comme une voiture individuelle, pour se rendre chez le médecin, faire ses courses, aller travailler ou rendre visite à des amis à toute heure de la journée.

http://www.village.tm.fr/

4 commentaires sur “Vivre à la campagne sans voiture

  1. Florian

    toujours intérfessant tes billets 🙂 « pas assez de commerces, peu de transports en commun, le bureau de poste qui ferme » : ça m’a quelque peu faitb sourire 🙂 bonne conti uation !

  2. apanivore

    Pour citer un exemple en France et déterrer le sujet intéressant de la campagne, j’ai été récemment surpris de trouver des transports en commun de qualité (de mon point de vue) en milieu rural.

    En Ardèche j’ai pris un bus dans un « trou » (Saint Victor) pour me rendre à Valence et j’ai pu faire 42km pour 3€ seulement grâce à la forte subvention du conseil général.
    A titre de comparaison le car TER Valence-Privas(subventionné par la région) couvre une distance inférieure mais coute près de 8€.

    Dans le bus nous étions fort peu nombreux ce qui justifie qu’il n’y ai que peu de bus par jour (4 si je me souviens bien). Mais franchement avec un peu d’organisation c’est une aubaine formidable un tel tarif ! Économiquement la voiture ne peut pas lutter ! Mais pourtant le car reste marginalement utilisé, trop perçu comme un transport réservé aux scolaires, ou aux pauvres qui n’ont pas de voiture.

    Le chauffeur était un peu bougon mais j’ai bien apprécié son humeur quand il est sorti furax de son bus pour engueuler les automobilistes en double-file (sur une piste cyclable en plus) qui nous empêchaient de passer.

    En savoir plus :
    http://www.7ardeche.fr/2009/07/prix-transports-collectifs.html

  3. eschbacher

    bonjour,

    j’aimerais vivre comme Bertrand Bozec dans le Lot sans voiture et modestement de sa musique car j’ai les mêmes aspirations.
    Aujourd’hui, je suis en mesure et prêt à le faire puisque jeune retraité devenu réfractaire et même hostile à l’automobile, le nucléaire, les médias et toute autre forme de pollution… mais toujours amoureux de la nature et de la musique.
    Pourriez-vous peut-être me mettre en relation avec cette personne si elle n’y est pas opposée évidemment.
    Bien cordialement à vous.
    bernard Eschbacher

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