Un projet de loi contre l’obésité automobile

On l’apprend au détour d’une proposition de loi concernant la lutte contre l’épidémie d’obésité, l’usage de l’automobile est un facteur d’obésité! En effet, la proposition de loi présentée à l’Assemblée nationale par Jean-Marie Le Guen le 7 février 2008 porte sur les moyens d’agir contre l’épidémie d’obésité.

Au regard de l’ampleur et de la complexité du défi que représente l’obésité, les pouvoirs publics doivent s’engager dans une action exceptionnelle pour enrayer la vague montante de l’épidémie et répondre aux besoins de ceux, toujours plus nombreux, qui en sont et en seront les victimes. Extrait de la proposition de loi:

On a déjà dit comment les Pays-Bas résistaient à l’épidémie et l’importance qu’il fallait accorder à l’usage fréquent du vélo. Ce pays résiste le mieux à l’épidémie et pour l’instant il n’apparaît guère d’autre explication à ce phénomène que l’usage fréquent du vélo. Cette évocation peut prêter à sourire et pourtant l’hypothèse est des plus sérieuses. Il est de plus en plus évident que le rapport de l’homme à la ville doit changer et que l’utilisation de la voiture individuelle ne pose pas seulement des problèmes d’environnement (article 5). La lutte contre l’obésité est une raison supplémentaire pour donner plus de place aux moyens de transport alternatifs à l’automobile et encourager une certaine dépense énergétique lors de tous les déplacements. Rappeler l’importance de l’activité physique, qui est plus nécessaire encore quand il s’agit de jeunes enfants, est impératif et cette dimension doit être plus présente dans les programmes d’éducation pour la santé (article 5).

Dans ce contexte clairement posé, que propose donc l’article 5 de ce projet de loi?

« Art. L. 3940-4. – Les plans de déplacements urbains et de transport scolaire établis par les collectivités locales doivent, préalablement à leur mise en place, faire l’objet d’une étude d’impact pour s’assurer que les recommandations du Haut comité de lutte contre l’obésité en matière d’activité physique quotidienne sont respectées. »

Autrement dit, la mise en place des plans de déplacements urbains (PDU) dans les agglomérations françaises doit prendre en compte la question de l’obésité.

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Mais, de quelle obésité parle-t-on? De l’obésité liée à la sédentarisation ou au sédentarisme automobile: en d’autres termes, le fait de rester scotché à son siège de voiture du matin au soir? Ou de l’obésité causée par la pollution automobile (voir à ce propos l’article « Pollution automobile et obésité« )? Cette conclusion provient en effet d’une étude française de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), montrant qu’une exposition à la pollution automobile, équivalente à celle détectée à cent mètres d’une autoroute, peut faire grossir un adulte de 2 kilos en 15 jours…

Si le but du projet de loi est de lutter contre toute forme d’obésité, les PDU devront alors prendre des mesures drastiques comme par exemple l’interdiction de l’automobile en ville ou la suppression des autoroutes urbaines.

Si les Etats-Unis sont le pays au monde où l’obésité est la plus développée, il se pourrait bien que cela soit dû autant à la pratique automobile (un des plus forts taux de motorisation de la planète) qu’à la malbouffe…

Photo: Erwin Wurm “Fat Car” 2001 (Courtesy Studio Wurm / Art Concept)

Source: www.assemblee-nationale.fr