Un supermarché peut-il exister dans un monde sans voiture?

Il y a des informations qui font peur à certains et qui en réjouissent d’autres. Une étude du journal « les échos » lue ce matin m’a redonné le sourire… Selon cette étude, les ventes de produits alimentaires dans les grandes surfaces ont stagné en volume au premier trimestre 2008. On sait d’ores et déjà que les hard-discount tirent leur épingle du jeu dans un contexte de crise économique, mais selon cette étude, la baisse du pouvoir d’achat n’est pas la seule raison. En effet, « la stabilité des prix dans le hard-discount ne permet plus de compenser la baisse des ventes dans les grandes surfaces », selon Olivier Geradon de Vera, vice-président de la société d’études.

Vous ne pouvez pas savoir comme ces contre-performances me réjouissent! Plus encore lorsque je constate que les experts imputent cette baisse à l’augmentation du carburant. Cette explication confirme donc l’analyse que je faisais dans le Peuple Breton du mois de septembre dernier (voir ici). J’y expliquai que le supermarché ne pouvait vivre sans automobile puisqu’il était situé essentiellement en périphérie de ville et donc qu’il dépendait de la sur-mobilité des ménages.

Dès lors, si les déplacements en voiture se réduisent, les ménages commenceront peut-être à trouver pertinent la relocalisation de l’économie et donc la valorisation des commerces de proximité ou des marchés qui ne nécessitent pas de voitures. Cela nécessitera bien evidemment une révision de leurs modes de consommation puisque le supermarché pousse à l’achat impulsif, à l’achat de masse, au gaspillage.

J’ajoutai dans mon article que le supermarché était un modèle d’exclusion tout comme la voiture, un modèle fait pour les personnes aptes à se déplacer et donc en relativement bonne condition physique. Ici encore, cette étude me donne raison: ceux dont le pouvoir d’achat a baissé et qui, de ce fait, utilisent moins la voiture, se sont moins rendus au supermarché.

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Cette première victoire est l’occasion de s’opposer aux extensions de supermarchés ou au projet de loi visant à autoriser la multiplication des sites pour les grandes surfaces. Hérésie en totale contradiction avec les objectifs environnementaux!

Je prie pour une mutation progressive de modèle, mais peut-être est-ce là utopique. En tout cas, l’augmentation du carburant n’est pas une utopie et ce n’est pas terminé (voir ici)… donc il serait temps de réfléchir à l’alternative!

Source: ici.

Un commentaire sur “Un supermarché peut-il exister dans un monde sans voiture?

  1. CarFree

    effectivement, je pense que les supermarchés n’ont plus leur place dans un monde sans voitures, et dans un monde sans pétrole non plus d’ailleurs! En effet, la fin du pétrole et de l’automobile, deux phénomènes qui sont étroitement liés car il n’y a pour l’instant aucune alternative crédible au pétrole à grande échelle pour faire rouler plus d’un milliard de voitures dans le monde, amènent la disparition programmée de ce que l’on peut appeler « les conséquences urbanistiques de l’automobile »: supermarchés et hypermarchés, centres commerciaux de périphérie, lotissements périurbains et grands quartiers d’habitat collectif (les tours et les barres), autoroutes urbaines et rocades, drive-in, etc.

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