Le vélo est bon pour la santé

A l’occasion de la fête du vélo 2008 qui a lieu les 7 et 8 juin prochains, il paraît plus que jamais nécessaire de rappeler que le vélo est bon pour la santé, que ce soit en préventif ou en curatif.

Le Dr Marc Danzon, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, déclarait, lors de la Journée mondiale de la santé 2002 sur le thème « Activité physique et santé » : « Il faut prendre conscience du fait que l’activité physique est la clé d’un mode de vie sain et qu’elle doit faire partie intégrante de la vie quotidienne. Pour cela, il suffit d’effectuer les petits déplacements à pied et à vélo. Le secret est simple : 30 minutes d’effort physique par jour en moyenne ». Et le Dr Roberto Bertollini, bureau régional de l’OMS pour l’Europe : « Les responsables politiques devraient faciliter le changement de comportement nécessaire, en prenant des décisions qui facilitent la pratique de la marche et du cyclisme ».

En France en 2006, en quelques chiffres :

-> Etat des lieux « santé »
• 12,4 % des adultes sont obèses, selon la croissance annuelle actuelle, 1 adulte sur 5 sera obèse en 2020.
• 19 % des enfants sont en surpoids, selon la croissance annuelle actuelle, 1 enfant sur 4 sera obèse en 2020.
• 32 % des décès sont dus à des maladies cardiovasculaires, la première cause de mortalité en France.
• 28 % de décès sont dus au cancer.
• 3 millions de Français sont asthmatiques.

-> Etat des lieux « sédentarité »
• 50% des trajets automobiles font moins de 5 km, soit 20 mn de vélo.
• 40% des déplacements ne dépassent pas 2 km, soit moins de 10 mn de vélo.
• La passivité physique quotidienne est renforcée :
– chez les adultes, par le développement des métiers du tertiaire, essentiellement statiques ;
– chez l’enfant, par l’augmentation des loisirs statiques (en moyenne, 2 heures de télévision et 45 minutes de jeux vidéos chaque jour chez les adolescents) et une baisse de leurs déplacements « actifs » avec le phénomène « parent-taxi ».

-> Le prix de la sédentarité
• 14 milliards d’€ de dépenses en France par an : soit 8 milliards d’€ pour le traitement de l’obésité et 6 milliards d’€ pour le traitement des maladies cardio-vasculaires liées directement aux problèmes de surpoids.
• 1 000 €, par personne et par an, est l’économie générée par les personnes ayant une activité physique régulière, selon plusieurs estimations rassemblées par l’ECF (European Cyclist Federation). Ce chiffre est confirmé par des études menées notamment en Norvège (980 €), en Suisse (564 €), en Finlande (1 200 €).

Les atouts du vélo

30 minutes de vélo au quotidien augmentent l’espérance de vie.

-> Un cycliste est 2 à 3 fois moins exposé à la pollution qu’un automobiliste : 5,9 g de CO2/m3 à vélo contre 14,19 g de CO2/m3 en voiture. Le cycliste reste moins longtemps que l’automobiliste dans les zones les plus embouteillées, les plus polluées. Il prend son air nettement plus haut au-dessus des pots d’échappement, par rapport à la ventilation d’une voiture. Il compense largement le fait qu’il inhale plus d’air quand il fait un effort pour pédaler.

Lire aussi :  Près de 300 euros pour la politique du vélo en France

-> chez l’adulte, 30 minutes de vélo par jour réduisent de 50% environ :
• les risques de pathologies liées à l’inactivité : maladies cardiaques, diabète, obésité ;
• le risque de cancer du côlon, et sensiblement du cancer du sein et du rein ;
• l’hypertension ;
• le risque d’ostéoporose chez la femme ;
• les conséquences psychologiques d’une vie sédentaire : stress, anxiété, dépression et solitude.

-> Chez l’enfant, 30 minutes de vélo par jour préviennent :
• le diabète précoce,
• les risques de surpoids ou d’obésité à l’âge adulte, et permettent un bon développement neurosensoriel, une meilleure concentration.

Pour augmenter le nombre de personnes qui font du vélo ou marchent, 2 conditions sont nécessaires : comprendre le lien étroit entre la santé et l’activité physique, comprendre que la pratique du vélo et de la marche sont de véritables modes
de transport.
• Une coopération large entre les acteurs de la santé, de l’environnement et des transports doit devenir opérationnelle.
• Des expérimentations doivent se généraliser, comme :
– les ramassages scolaires à pied, « pedibus » ou « carapattes », et à vélo « velobus » ou « caracycles », destinés aux élèves du primaire qui se rendent à l’école accompagnés de parents, en suivant des itinéraires jalonnés d’arrêts, comme avec un bus, mais dont ils seraient eux-mêmes le conducteur et le moteur ! En étant en groupe, les enfants sont beaucoup mieux vus par les automobilistes ;
– des « buscyclistes » : quelques cyclistes expérimentés créent une ligne sur leur trajet domicile-travail en faisant connaître leur itinéraire, points de passage, et horaire. De nouveaux adeptes peuvent se joindre au convoi et découvrir les aménagements ou demander des conseils;
– des cours pour cyclistes adultes, pour encourager une pratique du vélo en toute sécurité, renforcer leur confiance, leur donner des conseils pratiques permettant de s’insérer dans le trafic en toute sécurité ;
– les mesures vélos des Plans de Déplacements d’Entreprises (ou d’établissements) permettent de faciliter leur stationnement et entretien, fournir quelques accessoires pratiques, faire connaître les itinéraires cyclables, valoriser les bénéfices pour la santé, et incitent ainsi à choisir le vélo pour les trajets domicile-travail ou domicile-université.

Fête du Vélo – Tous à Vélo! – 12eme Edition 7 et 8 Juin 2008

tous-a-velo

Sources et références

– Enquête épidémiologique ObEpi 2006, TNS Healthcare Sofres, Institut National du Cancer, Ministère de la Santé et des Solidarités : L’Etat de Santé en France.
– Données sur la situation sanitaire et sociale en France en 2005. L’Etat de Santé de la Population en France en 2006, Gracq, Ademe, Inserm.
– Projet ICAPS, Intervention auprès des collégiens centrés sur l’activité physique et le comportement
sédentaire

2 commentaires sur “Le vélo est bon pour la santé

  1. Julie

    Attention toutefois : un pratiquant trop sédentaire, fumeur, avec des kilos superflus ou âgé de plus de 50 ans doit prêter une attention toute particulières à d’éventuelles douleurs articulaires affectant notamment genoux et hanches. L’arthrose peut en effet être un obstacle à la pratique du cyclisme. Un pédalage assidu peut se révéler catastrophique dans le cas d’articulations fragiles ou encore de tassement de vertèbres. La pratique du vélo est alors déconseillée.

Les commentaires sont clos.