De la disparition de sa propre espèce

Sa vie en voiture est tellement affligeante qu’il lui faut un décor lointain pour se sentir exister. Ce décor donne le sentiment (comme dans Matrix ou déjà dans Brazil) de n’être qu’une illusion plaquée sur le réel afin de l’occulter. Il utilise même des espèces animales menacées par l’activité industrielle humaine comme justement la voiture.

Mais même en Afrique, le conducteur ne parvient pas à s’extraire de son conditionnement. Ses petits réflexes de citadins reprennent le dessus, il faut faire bien attention à sa voiture (l’objet fétichisé marchand), bien plus importante que les éléphants (la vie en voie d’extinction). Il reste à l’étroit dans son univers. Là où l’espace est infini, il lui faut encore s’aligner bien droit pour se garer. Son angoisse du désordre et sa pulsion de mort s’opposent à la liberté et à la poésie.

Cerise sur le gâteau : un système informatique lui sert d’interface avec le monde extérieur. Il n’y a plus à faire attention aux autres, à s’engager dans le monde, un algorithme enfermé dans un boitier électronique s’en charge pour lui. Telles aux manettes d’un jeu vidéo, il peut demeurer dans son cercueil à carapace métallique.

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