Cancer du poumon: l’INSERM reconnaît le rôle de l’automobile

Les facteurs environnementaux ont-ils contribué à augmenter l’incidence de certains cancers, ces 25 dernières années ? Il semblerait que oui, selon une expertise collective, réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche en médecine (Inserm). En particulier, les particules ultra-fines et autres polluants provenant de la circulation automobile sont suspectés de jouer un rôle dans l’épidémie de cancer.

Les facteurs environnementaux jouent un rôle « avéré » ou « suspecté » dans la survenue de certains cancers : telle est la conclusion d’une expertise collective réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche en médecine (Inserm). A la demande de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset), les chercheurs ont analysé plus de 1800 études sur neuf cancers – sein, poumon, testicule, prostate, ovaire, thyroïde, plèvre et aussi tumeurs cérébrales et hémopathies malignes (dont les leucémies). Des types de cancers qui ont progressé, en 25 ans, de 35% pour les hommes et de 43% chez les femmes. Or, « l’évolution de la démographie et des pratiques médicales n’explique pas à elle seule l’augmentation constatée », souligne l’expertise.

Le diesel responsable de cancers du poumon

Ainsi, concernant les particules fines, provenant essentiellement du trafic automobile, le rapport de l’INSERM montre « qu’environ 1.300 à 1.900 décès par cancer du poumon pourraient être évités chaque année dans 23 villes européennes si les niveaux de particules fines étaient ramenés respectivement à 20 et à 15 microgrammes par millimètre cube ». Les chercheurs relèvent qu’à Paris, Grenoble, Rouen et Strasbourg, 10% des cancers seraient attribuables à l’exposition aux particules fines.

A l’occasion du congrès Eurocancer, une table ronde fut consacrée aux relations entre le cancer du poumon et l’exposition à des fines particules issues principalement de la pollution automobile. Longtemps suspectée, l’automobile est aujourd’hui accusée d’un effet dans la survenue du cancer du poumon. Plus que la confirmation de cette relation, c’est par l’ampleur des résultats que les études récentes se sont distinguées (1).

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Ainsi, dès 1993, une étude portant sur le suivi pendant 14 à 16 ans de 8 111 individus dans six grandes villes américaines avait pu souligner les effets délétères des particules d’un diamètre inférieur à 10 micromètres (2). Les habitants de la ville la plus polluée présentaient 26 % de risque supplémentaire de mourir jeunes et une augmentation du risque de cancer du poumon de 37 % par rapport à ceux de la ville la moins polluée. De telles estimations ont été confirmées plus tard par une étude de la société américaine du cancer (ACS) (3). Selon les 6 études de grande ampleur, une augmentation de 8 à 15 % du risque de cancer du poumon serait lié à la pollution. A Eurocancer, A.J. COHEN a présenté une synthèse avec des chiffres en diminution : 5 % des cancers du poumon seraient dus à la pollution de l’air et il est très vraisemblable que ces effets s’additionnent à ceux du tabac. En Europe plusieurs études sont en cours, très centrées sur le trafic automobile. Une grande étude dans le cadre d’EPIC a démarré il y a quelques années. Les premiers résultats sont attendus l’année prochaine.

Les moteurs diesel sont responsables de près de 80 % des particules dégagées par les véhicules à moteurs. Et dans ce domaine, la France s’est toujours distinguée par un très fort taux d’équipement en motorisation diesel…

Sources: www.developpementdurablelejournal.com et www.continentalnews.fr

(1) US Cohort studies of air pollution and lung cancer – AJ.Cohen – Eurocancer 2003 pp. 349-350
(2) NEJM, December 9, 1993 ; Vol.329, n°24
(3) JAMA. 2002;287:1132-1141.

Un commentaire sur “Cancer du poumon: l’INSERM reconnaît le rôle de l’automobile

  1. JiBOM

    On fait tourner des Ferrari pour lutter contre le cancer ! La meilleure : une voiture sans boite de vitesse avec un moteur d’hélicoptère sous le capot. Le complexe d’infériorité et le pénis de petite taille doivent être considérés de toute urgence comme des maladies graves et leur traitement remboursé par la Sécu !

    http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/Sante/n/Contenus/Articles/2012/06/04/En-Ferrari-au-Vigeant-contre-le-cancer-la-vita-e-bella

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