Les captifs du périurbain – 10 ans après – retour sur enquête

Souvent présenté comme l’espace privilégié d’une « classe moyenne » en ascension sociale, l’espace périurbain s’est socialement diversifié sous l’effet des politiques publiques qui ont favorisé l’accession sociale à la propriété. De ce fait, il est aussi le lieu de résidence de couches sociales plus modestes qui, avec les transformations de l’économie, sont aujourd’hui soumises à de plus fortes incertitudes.

Des travaux de thèse conduits en 2003-2004, reposant sur des enquêtes sociologiques dans des communes périurbaines localisées en « 4e couronne » peu ou pas desservies par les transports en commun, mal équipées, avaient montré en quoi l’accession à la propriété et l’installation dans ces espaces pouvaient s’avérer décevantes voire « douloureuses » pour les ménages de « petite classe moyenne » ne disposant que d’un seul salaire. Le décalage apparaissait, en tout cas, grand entre des aspirations proches de celles de la « classe moyenne » et la  difficulté à les réaliser, décalage qui leur donnait souvent le sentiment d’être bloqués dans leur parcours de vie. Aujourd’hui, ces travaux méritaient d’être réinterrogés. Plusieurs schémas se dégagent de ce retour sur le terrain, dans le sens d’une complexification synonyme de recomposition de la société de ces espaces périurbains lointains. La part du vécu et des logiques individuelles s’affirme. Toutefois des correspondances se dessinent et, comme lors des enquêtes précédentes, les habitants les plus modestes cumulent les désavantages à vivre en périurbain.Dans un contexte plus général, ce retour permet également d’interroger la durabilité des espaces périurbains, en particulier ceux confrontés à un moment donné à des situations de stigmatisation/précarisation/dévalorisation.

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Les captifs du périurbain – 10 ans après – retour sur enquête
Espaces sous influence urbaine
84 pages – Novembre 2008
Université de Toulouse II

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