La fin des lotissements ?

Aujourd’hui, chacun veut SA maison individuelle et son petit coin de bonheur avec le toboggan, avec ou sans le nain de jardin. Mais entre les accès pour desservir les pavillons, les grandes surfaces pour approvisionner les habitants, les routes pour parvenir à ces zones commerciales, les terres cultivables et les espaces naturels diminuent comme peau de chagrin. Ici et là, on commence à tirer la sonnette d’alarme.

Comment faire à ce rythme-là dans 10, 15, 20, 30 ou 50 ans pour garder des terres non loin des villes? En fait, il y a peu de chance (ou de risque) que la question se pose en ces termes dans quelques années… En effet, avec l’augmentation du coût de l’énergie, qui va limiter de gré ou de force les déplacements, avec le besoin de convivialité et l’augmentation du coût du foncier, il n’est pas sûr que l’on ait toujours autant envie d’avoir son p’tit pavillon protégé par une haie de thuyas. La question sera sans doute : que faire de toutes ces constructions, toutes les mêmes, énergétiquement non adaptées et sans caractère?

La priorité n’est donc pas aujourd’hui d’imaginer comment trouver du foncier ou comment prévoir dans un contexte tendu les mètres carrés nécessaires à la construction de nouveaux lotissements mais plutôt comment concevoir un nouvel urbanisme rural ? Comment mettre en œuvre des bâtiments où l’on repense à la fois, les relations sociales et la mixité entre habitants, la circulation routière, les matériaux, les services nécessaires aux évolutions des modes de vie? Comment prendre aussi en compte les mobilités, les temps de vie et les tranches de vie? Mais, qui réfléchit à cela? Quels sont les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre, les pavillonneurs, les architectes qui travaillent concrètement sur ce sujet? Ces derniers ont depuis longtemps déserté le sujet préférant les prestigieuses constructions urbaines. Les pavillonneurs tiennent la barre tant que le filon marche pour amortir un système qui économiquement les sert bien tel qu’il est. Quant aux élus, malgré les SCOT et les PLU (1), ils préfèrent encore faire plaisir à leurs habitants (surtout à leurs futurs habitants!) en leur offrant la maison de leur rêve!

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En tout cas, il faudra bien s’y mettre, car il y a fort à penser que plus l’anticipation sera… tardive plus il sera coûteux, long et difficile d’envisager la reconversion de ces immenses espaces pavillonnaires périurbains…

Source: Village n°95 – novembre / décembre 2008

(1) Documents d’urbanisme établis à l’échelle d’une commune (PLU) ou d’un territoire plus vaste (Schéma de cohérence territorial).