Quand le législateur commence à s’intéresser au déplacement à vélo !

Saluons l’initiative des députés qui le 29 octobre ont voté une mesure vélo dans le cadre de la loi sur le financement de la Sécurité Sociale : grâce à l’amendement 111 rectifié, en 2009, les salariés pourront demander à leur employeur de prendre en charge leur abonnement s’ils ont recours à des vélos en libre-service ou en location. C’est un dispositif encourageant que les médias ont immédiatement répercuté à l’échelle nationale dès le lendemain. Cette réactivité mérite d’être signalée : les journalistes constatent que l’usage du vélo urbain se développe. Pas étonnant donc qu’ils soient vigilants, lorsque son intérêt dans les déplacements quotidiens est reconnu par une mesure législative.

Comme l’a reconnu dans le débat à l’Assemblée le député Philippe Goujon auteur de cette proposition « prendre son vélo relève d’un choix personnel très méritoire » et « constitue une alternative, qu’il faut encourager, aux véhicules motorisés pour les nombreux déplacements sur de courtes distances ». Voilà des arguments réalistes que les usagers cyclistes sont heureux d’entendre prononcés dans l’Hémicycle.

Mais pourquoi une mesure si timide dans un contexte où la préoccupation pour l’environnement justifierait des mesures plus volontaires afin de promouvoir la mobilité à vélo ? Pourquoi ne pas avoir proposé une prime pour les salariés qui se déplacent avec leur vélo personnel, comme cela se fait en Belgique sous la forme d’une indemnité kilométrique prise en charge par l’employeur ? Ceux qui adoptent le vélo pour aller au travail méritent que les pouvoirs publics s’intéressent à eux. Pourquoi aussi limiter l’application de ce nouvel amendement aux utilisateurs cyclistes qui perdront le droit d’une prise en charge de leur abonnement transports en commun ? Une incitation ambitieuse en faveur de l’intermodalité aurait été de prendre en charge la modeste somme de l’abonnement vélo (à Paris : 29 € / an) en plus de celui pour les transports en commun.

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Il est dommage que lors de la navette parlementaire, le 12 novembre, le Sénat n’ait pas jugé bon d’améliorer le dispositif vélo proposé en étendant sa prise en charge à l’adoption d’un vélo personnel pour les déplacements domicile – travail : c’était pourtant la demande d’un amendement complémentaire déposé par un groupe de treize sénateurs. Si la voie législative est enfin plus réceptive au vélo, ce qui paraît normal car la bicyclette est accessible à tous et d’intérêt général, il reste malgré tout du chemin à parcourir…

Christophe Raverdy Président de la FUBicy

www.fubicy.org