Prime à la casse… du marché automobile

On était en droit d’attendre du président de la rupture écologique, de celui qui a mis en place le Grenelle de l’environnement, qui a propulsé Borloo numéro deux du gouvernement avec rang de ministre d’Etat et qui a propulsé l’écologie au centre des préoccupations gouvernementales de la France, des mesures fortes et claires pour transformer un système à la dérive.

Face aux crises climatiques, écologiques, financières et économiques qui secouent la planète, Sarkozy allait enfin montrer toute sa mesure, sa stature de chef d’état éclairé guidant le peuple inculte des travailleurs qui se lèvent tôt, du haut de ses talonnettes, Il allait nous conduire vers un monde nouveau, moins dépendant du pétrole, moins émetteur de CO2, moins pollué, etc.

Le climat n’a qu’à bien se tenir!

Et LA mesure est arrivée, celle qui allait révolutionner les modes de pensée d’une société de consommation auto-destructrice: la prime à la casse! C’est dans les vieilles gamelles que l’on fait les meilleurs soupes dit le proverbe (sarkoziste). Et quand on ne sait pas quoi faire, on fait n’importe quoi, dit un autre proverbe (antisarkoziste probablement).

En vigueur depuis le 4 décembre 2008 jusqu’à la fin 2009, la prime à la casse constitue en fait une ristourne gouvernementale qui s’élève à 1000 euros pour l’acquisition d’un véhicule émettant moins de 160 grammes de CO2, à condition de se séparer d’un ancien modèle de plus de dix ans. Le climat n’a qu’à bien se tenir!

Objectif: refourguer des bagnoles!

Mais bon, il faut aussi sauver le soldat automobile… en l’occurrence les emplois du secteur automobile qui fondent comme neige au soleil (le réchauffement climatique sans doute…). Même si ces emplois seront de toute manière un jour ou l’autre délocalisés vers d’autres cieux, là où les droits sociaux et environnementaux sont encore moins exigeants par exemple. L’important, c’est d’agir toute suite, donner l’impression qu’on va sauver les emplois et refourguer des bagnoles neuves à tous ceux qui veulent travailler plus pour gagner plus. Et des bagnoles, il y en a à refourguer… environ un million de voitures neuves en déshérence qui attendent sur les parkings des constructeurs automobiles.

Ca a donc chauffé dur dans les cerveaux gouvernementaux (le réchauffement climatique encore…) pour sortir la mesure qui allait nous sauver de la crise (on ne sait plus trop laquelle d’ailleurs, mais l’important c’est d’a-gir!).

Résultat: un marché automobile qui s’écroule de 23,5% en décembre

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La mesure révolutionnaire est en vigueur depuis plus d’un mois et il est donc temps de dresser un premier bilan. Patatras, le marché automobile s’est encore une fois écroulé en décembre et à un rythme rarement vu en France. Les immatriculations de voitures particulières neuves ont baissé de 23,5% en décembre par rapport au même mois de l’année 2007 (à nombre de jours ouvrables comparable), selon les chiffres publiés lundi par le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), et ce, malgré la prime à la casse!

C’est à n’y plus rien comprendre, on donne des milliers d’euros aux gens et ils n’en veulent toujours pas de nos bagnoles qui puent et qui polluent! Car il n’y a pas que la prime à la casse, il y a aussi le bonus écologique toujours en vigueur et qui consiste, rappelons-le, à subventionner la pollution

Quand Sarkozy casse définitivement le marché automobile

Certains médias officiels font même dans l’irrévérence en rappelant que les primes à la casse ont en plus des effets pervers. En général, la prime à la casse ne dure qu’un temps. Lorsque le gouvernement y avait mis fin en 1997, le marché avait chuté de 15%…

Sans parler du fait que la prime à la casse alliée au bonus écologique oriente les consommateurs vers les petites voitures qui consomment moins. Le gain pour l’environnement reste faible, car ce sont des voitures qui polluent quand même mais, cerise sur le gâteau, c’est avec ces petites voitures que les marges des constructeurs automobiles sont les plus faibles… La faillite générale du secteur automobile est à portée de tuyau d’échappement!

Mais alors, ne serait-ce pas en fait la mesure que tous les véritables écologistes attendaient? Une prime à la casse qui casse le marché automobile… il fallait y penser, c’est déconcertant de machiavélisme et de cynisme. Je retire illico ce que j’ai dit tout à l’heure: Sarkozy est bien le chef d’état que la planète et le climat attendaient. Encore une ou deux mesures fiscales de ce type et le marché automobile français sera définitivement enfoncé.

Nicolas Sarkozy est le plus grand militant du mouvement sans voiture.

2 commentaires sur “Prime à la casse… du marché automobile

  1. Piper Halliwell

    « Résultat: un marché automobile qui s’écroule de 23,5% en décembre » par rapport à quoi? Vous avez oubliés de mettre les chiffre 😉

  2. CarFree

    « Les immatriculations de voitures particulières neuves ont baissé de 23,5% en décembre par rapport au même mois de l’année 2007 (à nombre de jours ouvrables comparable) »
    C’est clair ou il faut te faire un dessin? Toi pas comprendre?
    Attention, activité de troll détectée… 🙂

Les commentaires sont clos.