De l’argent public pour détruire la planète

Le président sortant des Etats-Unis George Bush a accordé une aide d’urgence de 17,4 milliards de dollars à General Motors et Chrysler afin de leur éviter une faillite imminente. Une première enveloppe de 13,4 milliards sera débloquée dans les jours à venir, dont 9,4 milliards pour General Motors et 4 milliards pour Chrysler ; une rallonge de 4 milliards est prévue pour GM au mois de février si le Congrès donne le feu vert.

« Au milieu d’une crise financière et d’une récession, il ne serait pas responsable de laisser l’industrie automobile américaine faire faillite », a déclaré M. Bush. Le président George Bush a également fait valoir qu’en temps normal, « le gouvernement ne serait pas intervenu et on aurait permis à ces entreprises privées de déposer leur bilan. Mais là, il a fallu faire une exception », a-t-il dit.

Tout a été fait pour que l’addition de la formidable crise qui touche le secteur – GM, à lui seul, a réduit sa production en 2008 de quelque 59 % par rapport à celle de l’an passé – soit présentée aux salariés. Aujourd’hui on apprend que les coupes dans les salaires( entre – 20 % et – 40 % des rémunérations actuelles), l’emploi et la protection sociale figurent désormais au menu du nouveau plan parmi les conditions fermes d’octroi de l’aide.

En outre, le plan pose comme condition impérative que ces fonds soient utilisés en vue de permettre aux entreprises de devenir « financièrement viables ».

Faute d’avoir atteint la « viabilité » au 31 mars 2009, les prêts devront être remboursés et les fonds restitués au Trésor américain. Les deux principaux défis pour General Motors et Chrysler seront la renégociation de la dette avec les créanciers et la révision des accords avec les syndicats.

« Je souhaite souligner aux Trois Grands et à leurs dirigeants que la patience du peuple américain atteint ses limites et qu’ils devraient saisir cette opportunité au cours des prochaines semaines pour présenter un plan viable. Cela veut dire qu’ils vont devoir faire des choix difficiles », a de son côté déclaré Barack Obama, président élu.

Lire aussi :  Industrie automobile : quand la crise écologique débouche sur une crise sociale

Rappelons que le 19 novembre dernier les PDG des Big Three (General Motors, Chrysler et Ford) étaient venu quémander sans succès l’aide du Congrès américain, une petite rallonge de 25 milliards de dollars.

Les PDG de General Motors, de Ford et de Chrysler avaient même promis de ramener leur salaire à 1 dollar (annuel) si l’Etat acceptait de garantir leurs lignes de crédit. Si ce n’est pas du don de soi… Sauf que, avec les actions, stock options et divers bonus qu’ils ont amassés au fil du temps, ils sont largement à l’abri du besoin et figurent parmi les patrons millionnaires en dollars. En clair, leur salaire, c’est de l’argent de poche…

Les représentants du Congrès avaient été ulcérés d’apprendre que les trois PDG, qui venaient mendier 25 milliards de dollars, étaient venus comme d’hab avec leur jet privé. Chacun le sien. Alors qu’il y a 24 vols par jour entre Detroit et Washington… C’est comme si un type débarquait à la soupe populaire en costume trois pièces, avait dit le démocrate Gary  Ackerman.

Mais bon, tout est bien qui finit bien, les trois patrons obtiennent 17 milliards d’argent public, les salariés de l’automobile vont se serrer la ceinture et les ventes de voitures continueront à baisser jusqu’à la faillite complète d’un secteur industriel obsolète qui produit des voitures comme on produit des obus, c’est-à-dire avec le même degré de nuisance et de destruction.

Un commentaire sur “De l’argent public pour détruire la planète

  1. Sissi

    Etant donnée la longueur du cycle de production d’un modèle (>10 ans), il y a de fortes chances que les big three accumulent les pertes pendants les 3 prochaines années (le temps d’abandonner leurs SUVs dernier cri).
    Ce plan n’est donc pas le dernier.

    Et pendant ce temps, de plus en plus de monde décroche de la polluepuetue (cf la jeunesse japonaise sur ce site). L’histoire est écrite.

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