La Croisière Blanche condamnée par les Juges

Lassées par les trop nombreuses sollicitations restées lettres mortes qu’elles engagent depuis des années auprès des pouvoirs publics locaux afin que soit supprimée l’organisation de la Croisière Blanche au sein du Parc national des Ecrins, les associations ont décidé de s’en remettre à la justice.

Aussi, par un jugement du 24 Octobre 2008, le Tribunal de Police de Gap a condamné les organisateurs de la Croisière Blanche pour l’un des motifs dénoncé depuis toujours par nos associations ; le non respect, par ses bénéficiaires et organisateurs, des conditions imposées par l’autorisation préalable à la manifestation et octroyée par la Préfecture. En l’occurrence, de nombreux participants ont été surpris lors des éditions 2007 et 2008 de la Croisière Blanche à s’engager dans des espaces naturels non autorisés. Cela a donné lieu à des procès verbaux et à des constats d’huissier menant à la condamnation des organisateurs.

Cette victoire ne s’arrête pas là puisque par un jugement en date du 23 Décembre 2008, le Tribunal Administratif de Marseille a, à la demande de l’association Mountain Wilderness, prononcé l’annulation de l’arrêté d’autorisation préfectorale accordée aux Grands Randonneurs Motorisés pour la Croisière Blanche 2006. Mickael Bouillin, le juriste bénévole de l’association Mountain Wilderness, précise que « le juge administratif a rappelé aux autorités compétentes le principe général que pose la loi Lalonde de 1991 à savoir l’interdiction de circuler en véhicule à moteur dans les espaces naturels. Cette position ne pouvait qu’être confortée par l’intérêt du site qui, rappelons-le, abrite de nombreuses espèces protégées (dont le Tétras Lyre), des sites d’intérêt communautaire, un nombre important de ZNIEFF et qui constitue la zone périphérique du Parc national des Ecrins. »

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Cette décision essentielle a pour objet d’interpeller la Préfecture s’agissant de l’illégalité des autorisations qu’elle accorde chaque année aux Grands Randonneurs Motorisés et précise que cette manifestation, en raison de son importance même, n’est pas compatible avec l’exigence de protection des espaces naturels sensibles dont la charge incombe à l’administration ; préfectorale y compris.

Nos associations ont par conséquent sollicité Madame le Préfet des Hautes-Alpes qui, bien que face à une nouvelle demande formulée par les Grands Randonneurs Motorisés pour l’organisation de la Croisière Blanche 2009, devra pourtant prendre acte de ces décisions de justice puis adopter les mesures nécessaires afin de faire cesser cette manifestation illégale et manifestement inadaptée aux milieux concernés.

Nos associations ne comprendraient pas qu’une 32ème édition illégale de la Croisière Blanche soit à nouveau autorisée. Elles demandent expressément à ce que les autorités publiques locales prennent leurs responsabilités et, dans le pas du Gouvernement, adoptent les principes développés dans le cadre du Grenelle de l’Environnement.

Une délégation de représentants de nos associations a demandé a être reçue par Madame la Préfète samedi 24 janvier à 11 h 30 à la préfecture de Gap. Les associations invitent à un rassemblement symbolique pour accompagner cette délégation. Rendez vous est fixé à l’esplanade de la Paix à Gap samedi 24 janvier à 10 h 30.

Source : Paysages de France