Du Grenelle de l’environnement au pacte automobile

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Le 9 février 2009, l’Elysée publiait officiellement le « Pacte automobile », un document d’une vingtaine de pages, essentiellement destiné à la presse, sensé regrouper l’ensemble des mesures gouvernementales pour sortir de la crise automobile. Je ne l’ai pas lu.

En effet, c’est le genre même de document dont la lecture n’apportera aucune réelle information, peut-être seulement un vague mal de tête.  Le pacte automobile est présenté sous l’en-tête « Présidence de la République », ce qui veut probablement dire qu’il s’agit d’un projet voulu par et pour Sarkozy.

Vous me direz, pourquoi en parler si vous ne l’avez pas lu? Tout simplement car j’ai découvert sur Internet un outil assez sympa qui s’appelle Wordle, et qui génère automatiquement des nuages de mots-clés à partir de n’importe quel texte. J’ai donc copié-collé l’ensemble du pacte automobile dans Wordle et j’ai obtenu le nuage de mots-clés (ou tags) présent sur l’image ci-dessus.

L’intérêt? Au lieu de se fader un texte de 20 pages dont la lecture endormirait un sprinter avant son 100 mètres, vous avez en quelques mots-clés l’essentiel de son contenu, la taille de chaque mot étant proportionnelle avec son occurrence dans le texte.

Et donc, on comprend assez facilement que le pacte automobile de Sarkozy parle d’automobile (ça, on s’en doutait un peu), et surtout de fonds, de prêts, de filière, d’entreprises, de constructeurs, de soutien, de dispositif, de performance, de financement et de garantie… avec une pointe de chômage et un zeste de développement, mais attention, pas durable (le Grenelle de l’environnement n’est plus vraiment d’actualité…).

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D’ailleurs, si on renouvelle l’opération mais cette fois-ci avec le discours de Nicolas Sarkozy lors du dernier mondial de l’automobile, en novembre 2008, on constate l’étendue de l’évolution conceptuelle de notre prézident en quelques mois seulement:

En novembre 2008, le discours était volontairement plus offensif du point de vue environnemental: véhicules, environnement, décarbonés, émissions, CO2 et même rechargement, bonus-malus ou renouvelables… C’était l’époque où on parlait de développer les voitures électriques, en donnant (une fois de plus) de l’argent (400 millions d’euros tout de même) aux constructeurs automobiles…

Aujourd’hui, on donne (pardon « prête ») dix fois plus aux constructeurs et on ne parle même plus d’exigences environnementales.  Merci qui? Merci la crise!