Le vélo avec de fortes pentes : c’est possible

Quand on voit la faible pratique du vélo urbain en France, en comparaison d’autres pays, deux arguments reviennent régulièrement, la météo et le relief. Ces arguments sont également ceux repris le plus fréquemment par bon nombre d’automobilistes qui pourraient utiliser le vélo, pour les déplacements domicile-travail par exemple, mais qui ne le font pas. Pour les conditions climatiques, nous avons pu voir récemment que la météo n’est pas un obstacle à la pratique du vélo.

Reste la question du relief et des fortes pentes dans certaines villes françaises qui découragent parfois certains cyclistes potentiels. L’objectif étant de développer la pratique du vélo en tant que mode de déplacement, il est vrai qu’une trop forte pente sur un parcours domicile-travail est vite rédhibitoire pour la pratique du vélo.

Heureusement, des solutions existent pour développer l’usage du vélo urbain quand bien même une ville serait pentue. Mais là encore, il faut aller chercher à l’étranger des solutions innovantes qui montrent que le vélo avec de fortes pentes, c’est possible!

Un « remonte pente » pour vélo comme à Trondheim

Trondheim, 150 000 habitants, se situe au centre de la Norvège sur la côte ouest du pays. Troisième ville du pays, elle possède une grosse université, un port de pêche et quelques industries. On y croise aussi des maisons de couleurs… La Norvège.

Dans les rues circulent de lourdes bicyclettes au design peu encourageant. Il s’agit du système de City-Bike. Des vélos en libre-service gratuit (400 vélos et 52 aires pourvues d’un rack pour leur stationnement). Mis en place dans les années 90, ce service est bien pratique. Aucune formalité électronique, dépôt de garantie, etc… C’est un peu comme le Velo’v en dix fois plus simple. Il suffit de glisser une pièce « consigne » dans le rack et hop on retire le vélo. C’est le principe du Caddie de supermarché. Pour le fixer, c’est tout aussi simple. Et puis, vus le design et le poids des bicyclettes, personne ne va s’aventurer à en voler une…. Ok, on est en Norvège.

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Le remonte-pente à vélo

Dans le cadre de sa politique pour développer les déplacements en vélo, la Municipalité de Trondheim a mis en place en 1993 un système de remonte-pente très particulier pour les vélos : le « Trampe ». Il s’agit d’un câble souterrain qui tracte un repose pieds (sabot). Le fait que le mécanisme soit souterrain permet d’éviter une pollution visuelle.

L’utilisateur pose son pied droit sur le sabot et garde son pied gauche sur le vélo. Il exerce une force dans la jambe droite pour que le mouvement du sabot entraîne le vélo. Le remonte pente avance à 7 km/h. Le cycliste peut en sortir à tout moment.

Le remonte-pente est en service de 7h à 22h tous les jours et fonctionne même l’hiver grâce à un système de câbles chauffants. Sa longueur est de 125 m et il peut gravir des pentes allant jusqu’à 20%.

Le remonte-pente sert bien évidemment aux vélos, c’est son but premier, mais on peut aussi voir des personnes avec une poussette, des patinettes ou autres trottinettes l’emprunter.

Depuis 1993, date de la mise en service de ce premier remonte-pente au monde, aucun accident n’a été enregistré.

Voir la page Wikipédia du remonte-pente (en anglais)

6 commentaires sur “Le vélo avec de fortes pentes : c’est possible

  1. Marschupp

    Un remonte pente. N’y a-t-il qu’une côte à Trondheim? Le VAE est une autre solution au relief.
    Mais beaucoup de ville propose un relief adapté au cyclisme: Rennes, Lyon (à l’exception des 2 collines), Grenoble, Paris. Je n’ai pas vécu partout en France, je m’arreterais donc là, mais je pense que d’autre peuvent completer la liste.
    Une autre question: combien de vos collègues vont faire de la gym le soir mais ne s’aventurent jamais sur les côtes à vélo ?

  2. Vélove

    La question n’est pas d’installer un remonte-pente pour toutes les côtes d’une ville. Ce que l’on peut constater, c’est qu’il y a souvent dans de nombreuses villes un phénomène de « ville basse-ville haute » où quelques rues principales en général très pentues organisent le trafic entre les deux parties de la ville. C’est sur ces rues qu’un remonte-pente peut être utile. Après, effectivement le VAE est une solution mais cela reste encore minoritaire et encore très cher par rapport à un vélo classique.

  3. veloce

    Pour moi, le plus dur en velo c’est pas le relief ou la meteo, c’est le partage avec des engins d’1 tonne équipés de ceintures de sécurités obligatoires et de pare-chocs…

  4. benoit

    bin je pense qu’il y a plusieurs problèmes liés aux fortes côtes (j’en ai une en partant et une en revenant pour un parcours de 7 kms) :
    – à la fin d’une journée c’est crevant : en gros c’est le coup de grâce
    – le matin c’est crevant et ça donne pas envie de le faire
    – le matin ça fait arriver trempé au boulot après une grosse suée
    – le soir, ça passe encore mais ça rebute

  5. Dios

    Benoît, je suis pas tout à fait d’accord avec toi, monter une côte à vélo est certes fatigant, mais à moins de tomber sur une rampe à plus de 8-9% (rare) c’est tout à fait faisable en mettant un braquet adapté…et même très bénéfique pour la santé ! (fais travailler le système cardio-vasculaire qui bien souvent est sous-sollicité et produit des endorphines facteur de bien-être et de décontractation). Certains se shootent à la drogue où à la clope, ils feraient mieux de se shooter à l’effort, c’est gratuit…
    Et comme l’a dit velove il y a aussi les VAE quand on veut monter une côte sans se fatiguer (même si ça coûte plus cher)
    Le gros problème pour les cyclistes dans les côtes c’est avant-tout la POLLUTION AUTOMOBILE (ceux qui ont déjà eu le privilège d’inhaler à pleins poumons une savoureuse odeur de souffre venue d’un diesel me comprennent…)

  6. David

    En pédalant doucement on peut monter n’importe quelle pente ! cela dit l’idée est intéréssante quand même. Surtout quand je vois des personnes agées qui ont déjà du mal sur le plat 🙂

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