Arrêtons d’arroser l’industrie automobile d’argent public

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Dessin de Willem dans Charlie Hebdo de février 2008

Prime à la casse, aide au développement de la voiture électrique (400 millions), prêt d’un milliard d’euros aux filiales financières des constructeurs Renault et PSA, fond de soutien à la sous-traitance (300 millions), plan d’aide français au secteur automobile (six milliards d’euros de prêts). Chaque semaine apporte son lot de cadeau d’argent public à un secteur industriel qui n’ose pas encore se voir comme sans avenir (raréfaction du pétrole, mutation impossible et dangereuse vers l’électrique, crise écologique, etc.)

Il eut été beaucoup plus sage de profiter de la conjoncture pour orienter notre modèle de mobilité motorisée individuelle, criminel et sans avenir, vers un modèle de mobilité multimodale, hiérarchisée, en faisant la part belle au rail, au tramway, aux bus et aux vélos. Une véritable vision politique de notre gouvernement aurait été de négocier une aide (pour sauvegarder l’emploi) contre une transformation de l’industrie automobile, au service d’une mobilité assainie.

Alors que le plan de relance du gouvernement a honteusement ignoré les transports en commun urbains et les modes doux, manifestons Samedi 28 février à Lyon à 15h pour dire « Arrêtons d’arroser l’industrie automobile d’argent public. »

Matthew Paterson dans son dernier ouvrage « Automobile Politics : Ecology and Cultural Political Economy » écrit :

« Le défi à relever, si nous sommes courageux, ce qui n’est pas souvent le cas de nos politiciens, sera d’investir l’argent prévu pour relancer l’industrie automobile dans les nouvelles technologies, la recherche sur l’efficacité énergétique, et les infrastructures de transport en commun à la place. Plusieurs des constructeurs automobiles disparaîtraient, mais étant donné qu’ils produisent plus de voitures qu’ils n’en vendent depuis 1970, on constate une surcapacité du système de toute façon. Mettre cet argent dans l’énergie éolienne, solaire, ou dans les infrastructures de transport telles que les trains, relancerait l’économie et créerait plus d’emplois par dollar investi que si l’on investit dans l’industrie automobile. Au final, les bénéfices à long-terme seront plus avantageux que les coûts à court-terme. Le défi sera donc de gérer la transition vers des emplois plus « verts », étant donné que les travailleurs de l’industrie automobile perdront leur travail (ce qui est déjà le cas, pour des raisons purement économiques). »

Lire aussi :  Goodyear : 3.800 suppressions d'emplois

Automobile Politics : Ecology and Cultural Political Economy de Matthew Paterson
Cambridge University Press (19 juillet 2007) – 284 pages (anglais)
Prix 2008 du meilleur livre en économie politique internationale du International Political Economy Group du British International Studies Association

Source:  http://velorutionlyon.free.fr/