Ce à quoi nous avons échappé… le Plan Voisin de Le Corbusier revisité par Alain Bublex

L’intérêt d’Alain Bublex pour l’architecture l’amène à réactiver l’une des propositions de Le Corbusier, le Plan Voisin (1925), dans laquelle le célèbre architecte se proposait de reconstruire entièrement le centre de Paris, en rasant le vieux Paris et les immeubles hausmanniens pour construire 18 gratte-ciel prévus pour abriter 500.000 à 700.000 personnes. 

Le Plan Voisin était présenté par Le Corbusier comme une solution pour le centre de Paris, dessinée entre 1922 et 1925 . Il marque le début d’un projet sur lequel l’architecte travaillera épisodiquement jusqu’au milieu des années 40. A partir de cette réorganisation du centre de la capitale, c’est une refonte complète de l’organisation territoriale de la France qui sera publiée dans les Trois établissements humains en 1945.

Il faut rappeler que le Plan Voisin était sponsorisé par le constructeur automobile du même nom. Il s’agit de ce fait d’un urbanisme pensé avant tout pour l’automobile, cette même automobile que Le Corbusier appelait le Panthéon moderne. L’axe principal de ce nouveau tracé du centre de Paris devait aller d’est en ouest, de Vincennes à Levallois-Perret. Cette artère principale de grande circulation devait être large de 120 mètres (!!!) et munie d’un autodrome, sorte d’autoroute urbaine devant traverser Paris de part en part.

Pour la petite histoire, Le Corbusier avait rendu visite aux constructeurs Peugeot, Citroën et Voisin et leur avait dit : «L’automobile a tué la grande ville. L’automobile doit la sauver. Voulez-vous doter Paris d’un plan n’ayant pas d’autre objet que la création d’organes urbains répondant à des conditions de vie si profondément modifiées par le machinisme ?»

L’administrateur de la société Voisin accepta sans hésiter le patronage des études. Le plan s’appela donc le «plan Voisin» de Paris et, heureusement, ne fût jamais mis en pratique.

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Le travail d’Alain Bublex a consisté à se réapproprier le plan Voisin des années 1920 pour le matérialiser dans le Paris d’aujourd’hui grâce à des images de synthèse et des photomontages. En se basant sur les caractéristiques architecturales et urbanistiques du Plan Voisin, on peut ainsi visualiser ce que pourrait être le centre de Paris aujourd’hui si le Plan Voisin avait vu le jour. Vision cauchemardesque…

Source: http://alainbublex.fr/fr/plan_voisin

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Secteur Saint Germain des prés

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Circulaire Secteur C11 (Avenue Montaigne)

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Circulaire Secteur C23 (Champs-Élysées)

4 commentaires sur “Ce à quoi nous avons échappé… le Plan Voisin de Le Corbusier revisité par Alain Bublex

  1. Andrea Wehrenfennig

    Cher Mr. Robert,
    je voudrai Vous contacter au sujet de la traduction en italien du livre « Pour en finir avec la societe de l’automobile ». S.v.p. envoyez-moi votre adresse email, je vais vous expliquer en detail mon intention de publier a Trieste (Italie) une edition italienne. Dans mon site web il y a des informations sur mon travail, il ya a aussi un blog : http://andreaw.wordpress.com (en italien).
    Veuillez agreer mes meilleures salutations
    (Mr.) Andrea Wehrenfennig

  2. Marcel robert

    Cher M. Wehrenfennig,
    La traduction en italien de mon ouvrage serait une excellente nouvelle!
    Vous pouvez me contacter sur cette adresse email: carfree.france@gmail.com
    Cordialement,
    Marcel Robert

  3. corbu up

    Je ne vois pas en quoi cette vision est pire que le Paris d’aujourd’hui. J’ajoute que le centre prétendument historique de Paris est abominablement pompier que le prénazi Hausmann a fait concevoir avec pour seul motivation que la cavalerie puisse charger d’éventuelles foules indociles… belle considération humaniste!

  4. apanivore

    Cool un article que j’avais raté.

    Tout est une question de point de vue. Le centre de Paris ce ne sont pas que les boulevards haussmanniens.

    Apparemment il suffit de se rendre à la Défense pour avoir une idée de ce à quoi aurait pu ressembler le centre de Paris. C’est pas trop mal tant qu’on reste sur la dalle, c’est même un endroit ou j’apprécie d’aller flâner de temps en temps. Je lui préfère quand même les ruelles médiévales du centre (parce qu’il y en a).

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