Echauffements climatiques, une pièce au climat ambigu

Echauffements climatiques est une comédie mettant en scène une famille de la bourgeoisie parisienne vénale, propriétaire d’un immeuble parisien, les Messonier, et leurs locataires. Ces derniers sont :

– une ex-employée d’Esso repentie en écolo extrémiste,
– son mari un directeur financier d’une société de camions,
– un prof de bio raté.

Si on passe un bon moment, et on rit beaucoup car la mise en scène est de qualité et plein de bonnes idées, je demeure critique quant au point de vue des auteurs (Sylvlie Audcoeur et Olivier Yéni).

En effet, il semble que les pollueurs s’en sortent bien tant du point de vue de l’histoire (je ne dévoile pas la fin quand même), que de leur look. Ils sont beaux intelligents, ils ont la classe et sont supérieurs!

Tandis que les pros-écolos mettent en scène :

– une extrémiste qui ne jure que par son master environnement (un peu chiante donc)
– une attardée mentale
– un prof de SVT raté, très naïf, a fortiori exploité par tout le monde

De plus à la fin du spectacle, on vous dit :

« Si vous êtes venus en métro, vous êtes des gens responsables, on vous offre un coupon (1 place achetée + 1 gratuite). Par contre si vous êtes venus en 4×4, on vous en offre deux!  »

Certes c’est de l’humour, mais quand quelqu’un fait de l’humour sur la couleur des gens, il est immédiatement classé dans la catégorie raciste. Alors, je m’empresse de classer les auteurs de la pièce dans la catégorie « j’aime le 4×4, et je vous emm…. »

Lire aussi :  Les faux-semblants de la COP 21

Ou de manière plus modérée, je dirais que la morale de la pièce est : « soyons écolos, mais pas trop, parce que sinon on est chiants! »

Bref, la « première comédie compensée carbone » (c’est comme ça qu’ils se présentent, car ils reversent une subvention à l’association GoodPlanet.org de Yann Arthus Bertrand) est bien une première du genre, et on en attend d’autres plus réussies.