La consommation d’espace-temps des divers modes de déplacements en milieu urbain

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Saluons la sortie d’un document de référence, lisible, didactique, à recommander malgré sa taille, produit par Frédéric Héran (CNRS/Ifesi Lille) et Emmanuel Ravalet (CNRS/LET Lyon) dans le cadre d’une recherche financée par le PREDIT3. Cette étude s’intitule « La consommation d’espace-temps des divers modes de déplacements en milieu urbain » et prend pour terrain d’application le cas de l’Ile-de-France.

En ville, les transports consomment un espace important et tout particulièrement l’automobile. Or en ville l’espace est un bien particulièrement rare et coûteux. C’est pourquoi une consommation excessive d’espace peut être considérée comme une nuisance, tout comme l’excès de bruit, de pollution ou d’insécurité.

La question pertinente est donc de se demander si les modes de déplacements occupent trop d’espace au regard du service rendu. Comme dans bien d’autres domaines du transport, l’offre doit nécessairement excéder largement la demande. Mais de combien ? Là, encore, il semble que, non seulement la voiture utilise à l’évidence beaucoup plus d’espace que les autres modes par personne transportée, mais qu’en outre elle gaspille cet espace si on en croit les nombreuses places de parkings ou ouvrages toujours vides (un bon tiers des places de la Défense, par exemple), les voiries surdimensionnées (file de circulation inutiles, maxi giratoires…) ou les voiries secondaires quasi-désertes. Une gestion plus rigoureuse de ces espaces s’impose à l’évidence.

Le rapport est divisé en trois parties. La première vise essentiellement à établir des valeurs unitaires dans tous les domaines de la consommation d’espaces des transports en milieu urbain, selon les divers modes de déplacements, les motifs, pour le stationnement et la circulation.

Lire aussi :  Comment inciter les citoyens à se passer de leur voiture en ville

La seconde est une application systématique au cas de l’Ile-de-France. le cas des transports publics s’est avéré assez spécifique, aussi seul le bus a été pris en compte et les modes ferrés pour l’instant écartés.

La troisième partie propose deux réflexions complémentaires, l’une explorant le rôle clef de la vitesse en tant que convertisseur de temps en espace et l’autre défrichant la question du coût de la consommation d’espace.

Télécharger l’étude: www.innovations-transports.fr

Un commentaire sur “La consommation d’espace-temps des divers modes de déplacements en milieu urbain

  1. Philippe Schwoerer

    L’image me laisse songeur. 80 personnes par autobus, c’est effectivement possible, mais qui s’en réjouit parmi les usagers ?

    Pour ceux qui se fichent de l’avenir de la planète : pas de quoi leur donner envie de changer de comportement.

    Pour ma part, je n’ai jamais pu supporter ce type de concentration : être collé à des personnes qu’on ne connaît pas, en se demandant si on pourra repérer sa destination ou descendre, en suant et étouffant parfois à cause de la chaleur…

    Voilà bien pourquoi lorsque je vivais à Paris, c’était à pieds ou à vélo. Je crois plutôt à ces possibilités pour ceux qui ont envie de faire de leur temps de trajet, un temps de solitude dont les transports en commun et le covoiturage n’offrent pas une alternative satisfaisante.

    Sur le papier, beaucoup de choses peuvent se faire. Mais au quotiden, difficile de faire l’impasse sur la psychologie de chacun et ses dérèglements.

    Ce qui aurait été intéressant ici, c’est de savoir comment se déplacent les auteurs de l’étude et ceux pour lesquels elle est faite. Ceux d’entre eux qui n’utilisent pas les transports en commun, sont-ils prêts à le faire quotidiennement ?

    Plus que les études, ce sont les témoignages qui peuvent faire changer les habitudes… des témoignages cohérents sur une façon globale d’appréhender au niveau individuel les problèmes d’environnement et d’avenir de la planète.

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