Villefranche: Un mois sans voitures

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Villefranche-de-Rouergue, commune de 12.000 habitants située dans l’Aveyron, lance à titre expérimental l’interdiction totale des voitures sur la place centrale de la ville durant un mois. Cette expérience montre que la vie sans voitures n’est pas réservée aux grandes agglomérations et qu’on peut limiter la place de l’automobile aussi dans les petites villes.

Le maire de la ville, Serge Roques, ne cache pas que sa municipalité tente un défi. Il sait qu’interdire la présence de tout véhicule sur la place Notre-Dame est une petite révolution. « On est tous conscients que la raison objective appelle à une place piétonne, les touristes nous le rappellent d’ailleurs régulièrement. Mais toutes les municipalités, y compris la mienne, lors du premier mandat, ont bloqué sur la réalisation face à l’opposition forte de certains commerçants et habitants de la bastide ».

Le maire veut convaincre cette opposition par l’exemple. Aussi les élus ont décidé, en même temps qu’ils interdisaient la présence de toute voiture sur la place entre le 14 juillet et le 15 août (les livraisons seront toutefois possibles), de monter l’opération « La place est à vous ». « On avait souhaité que les commerçants s’approprient l’espace. Cela n’a pas été possible. Aussi la mairie va prendre en charge l’animation », résument Évelyne Lourmière, adjointe au tourisme, et Laurent Tranier, conseiller délégué à l’image de la ville et à la communication, qui ont rencontré les 19 commerçants présents autour de la place. Et plutôt que de faire appel à des groupes extérieurs, le choix a été fait de s’appuyer sur les associations locales pour monter un programme où culture, artisanat, citoyenneté, animation pour enfants, se côtoieront. « Ce sera le début de quelque chose », note Serge Roques qui plaide pour que le cœur de la bastide devienne « une vitrine des commerces et des associations ». Pour le moment, pendant un mois, en haute saison touristique. À moins que l’expérience de cet été transforme les sceptiques en convaincus.

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Source: www.ladepeche.fr

4 commentaires sur “Villefranche: Un mois sans voitures

  1. Vincent

    L’interdiction des places centrales et centre-ville aux voitures peut, sans aucun problème, être permanent et généralisé. Il suffit simplement que certaines (mauvaises) habitudes changent et que les feignasses avec leurs 4 roues greffées aux fesses prennent sur eux. Un bon exemple : la ville de Troyes. De nombreuses rues ont été refaite ces dernières années. Certaines, très passagères, ont été réduite de 2 à une voie avec mise en place de borne de filtrage (seul les livreurs et véhicules de secours sont autorisé). Cela n’a causé aucun désagrément au niveau de la circulation, les piétons sont beaucoup plus à l’aise et les gens ont enfin commencé, petit à petit, à prendre l’habitude de se garer plus loin et de redécouvrir qu’il étaient capable de marcher !

  2. wilk

    Cette place donne sur le porche de la collégiale que l’on voit bien sur la photo et qui est classé monument historique. Il vient tout juste d’être minutieusement restauré (plusieurs mois de travaux). Hors les voitures passent encore quotidiennement sous ce porche ! L’architecte a pourtant mis en garde les élus sur ces nuisances, mais le lobby commerçant bloque apparemment les décisions municipales. Toute cette place va être piétonne pendant 1 mois mais les abords, pourtant magnifiques sous des arcades restent ouvertes, ce qui fait une véritable coupure avec les autres rues piétonnes (gare aux enfants qui courent en croyant à une continuité de la rue piétonne).

    Bref, il y a encore à faire pour que cette ville deviennent réellement agréable aux piétons, c’est en bonne voie mais il faut pousser le bouchon. J’y habite et je suis prêt à m’investir activement dans ce sens, y a-t’il d’autres habitants intéressés ? Qu’ils me contactent !

  3. Sil

    Pour info, la Place fédérale à Berne – capitale suisse – n’est devenue reservée aux piétons qu’en 2004! Bref, cette place permettait à 160 pelés de « se parquer » et de vaquer à leurs occupations en ville. 160 personnes, c’est le nombre de passagers que peut transporter un tram bernois moderne (et même un peu plus) et il n’occupe qu’ 1/30 de l’ancienne place de stationnement. Avec une cadence de deux minutes aux heures de pointe, ça fait 5250 personnes transportées à l’heure. Vous imaginez les embouteillages provoqués si les voitures garées sur la place avaient dû repartir toutes les 2 minutes!

    source: ATE magazine – Association Transports et Environnement

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