Villes en transition: le futur des transports en 2030

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Les voitures à propriétaires uniques ne sont plus la norme. Dans la plupart des villes, le développement extensif des réseaux de transport public et la reconfiguration des voies urbaines au profit des cyclistes, des marcheurs, des trams et des autobus, fait paraître l’usage individuel de la voiture comme un geste positivement anti-social.

L’idée que l’on puisse vivre en milieu rural tout en bénéficiant des avantages de la ville est désormais une chose du passé. Les communautés rurales se sont réorganisées en axant leur développement sur l’emploi et la production locales, ainsi que la vie communautaire. Ce qui a eu pour effet qu’au cours des 20 dernières années, la population s’est métamorphosée alors que ceux qui recherchaient un style de vie rural, actif et productif ont migré vers la campagne, tandis que ceux qui recherchaient avant tout les avantages et la sociabilité stimulante de la vie urbaine ont pris la direction contraire. Les clubs de partage d’automobiles sont maintenant monnaie courante. Les gens profitent ainsi de voitures utilisées plus efficacement, sans devoir en être propriétaires.

Les voyages aériens à rabais sont maintenant vus avec une pointe de nostalgie. Le coût prohibitif des déplacements sur de longues distances a eu pour effet que les gens sont maintenant davantage connectés à leur milieu, qu’ils en connaissent toutes les particularités. En 2007, les gens du cru étaient plus familiers avec Paris qu’avec la ville voisine, avec Delhi qu’avec Bruxelles. La hausse prodigieuse des prix du carburant combinée avec la décision du Gouvernement de taxer le carburant aérien ont conduit la plupart des lignes aériennes économiques à la faillite. Si l’industrie aérienne et celle de l’automobile furent perdantes, on assista au retour de la voile commerciale et à l’essor des manufactures de trams et de vélos.

Une des conséquences du processus de relocalisation fut le ralentissement du rythme de vie, par rapport au rythme frénétique de 2008. Le besoin de s’exiler dans les pays lointains pour se relaxer devenait par le fait même moins pressant. Les gens sont désormais davantage attirés par de longs séjours de vacances dans leur maison d’été au cours desquels ils font de longues promenades en vélos et se familiarisent avec l’histoire, l’écologie et la biodiversité de leur région. La transformation des villes et communautés, d’espaces mornes affublés de rares lieux de « divertissements », en un milieu plus diversifié, peuplé de jardins, d’étangs, d’oeuvres d’arts et d’espaces propices aux rencontres, font que les gens ressentent moins le besoin de voyager à l’extérieur pour se divertir.

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En 2012, l’avènement du « pic des voitures », qui suivi de peu le « pic pétrolier » entraîna une réduction de l’espace réservé au stationnement, forçant les édiles municipaux à concevoir d’autres usages pour les vastes espaces couverts de bitume, désormais sous-utilisés. Plusieurs de ces espaces furent redonnés à la communauté afin d’être transformés en marchés communautaires ou en centres dédiés à la requalification. Les transports publics sont désormais conçus intelligemment et parfaitement intégrés au schéma urbain. Plusieurs des lignes ferroviaires fermées au cours du XXe siècle ont été rétablies, au grand bonheur des communautés et des agriculteurs locaux qui peuvent désormais acheminer leurs produits plus facilement. La rue a été reconquise par les piétons et les cyclistes, la voiture interdite dans plusieurs espaces publics.

Traduction/adaptation de la section « Transportation » du Transition Handbook. Rob Hopkins invite le lecteur à se projeter en 2030 pour lui permettre d’imaginer ce à quoi pourrait ressembler une communauté ayant entrepris le processus de transition dès maintenant.