Quand l’automobile menace la biodiversité

roadkill

La mortalité animale sur les routes est la conséquence de collisions de la faune avec des véhicules et concerne de nombreuses espèces souvent, grands et petits mammifères, oiseaux, batraciens, insectes, etc. Ils sont souvent tués alors qu’ils étaient en train de manger, ou en cours de dispersion. C’est une des principales causes de disparition de certaines espèces.

La mortalité animale sur les routes est en augmentation dans la plupart des régions du monde, en raison de l’augmentation conjointe de l’extension du réseau routier, du nombre de véhicules motorisés, de la vitesse moyenne des véhicules, du kilométrage parcouru par chaque conducteur.

Ce phénomène est l’une des conséquences de la fragmentation des habitats naturel par les réseaux de transport. C’est une des principales causes de disparition de certaines espèces. La quasi-totalité des espèces animales sont concernées par la mortalité routière. Les espèces impliquées dans les accidents routiers varient évidemment selon les régions.

Les grands carnivores (loups, lynx et grizzly) ainsi que les animaux lents (ex : tortues, hérissons et salamandres) sont particulièrement victimes de la mortalité routière. Concernant les grands mammifères, en France, le sanglier, puis le cerf et le chevreuil représentent 99 % du total des grands animaux heurtés par des véhicules. Le nombre des collisions estimées est passé de 3700/an en 1997 à 23 500/an en 2007 (multiplié par 6,3 en 20 ans). Mais si l’on prend en compte l’ensemble de la grande faune, on estime à 100.000 par an les collisions entre véhicules et grande faune, dont 45.000 pour les seuls sangliers.

Lire aussi :  30km/h : redonnons vie à nos villes

Les amphibiens comptent parmi les espèces qui sont les plus touchées par la mortalité routière (jusqu’à plus d’une centaine d’individus par nuit et par point de passage là où leurs itinéraires de migration printanière entre les zones d’hivernage et les zones de ponte croisent nos voies de circulation).

Les crapauds sont protégés de la plupart des prédateurs par la toxicité de leur mucus, aussi ne craignent-ils pas les espaces découverts comme les routes. Ils sont, de plus, desservis par leur lenteur. Sur leurs axes de migrations, les crapauds meurent par dizaines à centaines, ainsi écrasés.

Des animaux semi-domestiques sont également régulièrement écrasés ou blessés (dont chats et chiens).

Concernant les insectes tués par les voitures, très peu de chiffres existent, mais une étude réalisée en 1990 a pu estimer que 60 billions (60 mille milliards!) d’insectes meurent dans un choc contre un véhicule chaque année en France, et il y aurait plus de 100 tonnes de cadavres d’insectes (plus gros que ceux qui restent collés sur les véhicules) le long de nos routes.

Sur ce sujet, vous trouverez de plus amples informations sur le site Wikipédia:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Roadkill

5 commentaires sur “Quand l’automobile menace la biodiversité

  1. vivien

    Juste pour dire que de 1997 à 2007 ça représente 10 ans et non 20. Ce n’est pas une remarque très constructive mais bon…
    Sinon le texte lui est très intéressant.
    Arrêtons le massacre !

  2. LGV

    Texte très intéressant, les morts les plus visibles ne sont pas toujours les plus en danger, merci d’avoir étiqueté les décès des ours jusqu’aux moustiques ! actuellement en Roumanie je vois des dizaines de cadavres de chiens quotidiennement sur les routes. Pour un pays qui était envahi par les chiens errants, je pense qu’ils ont trouvé la solution…

  3. Michel Fiol

    Tout à fait d’accord avec cet article , on estime à 5.000 le nombre de hérissons tués CHAQUE NUIT , sur les route , uniquement en France!!
    Par contre , je ne résiste pas au plaisir de raconter cette EXCEPTION:
    j’ai vu , et récupéré sain et sauf un caméléon qui a traversé un grand boulevard, cet été à Rabat(Maroc) 6 voies, très fréquenté, bus, autos camions, et est arrivé indemne de l’autre côté, malgré sa lenteur!!! IL faut dire aussi qu’il parait être « sacré » donc on évite de l’écrabouiller ; je l’ai attrapé et déposé dans le parc public adjacent, lui faisant franchir, plus vite , la cloture monumentale. Bon souvenir , magique .

Les commentaires sont clos.