Prix Pinocchio du développement durable

Les prix Pinocchio du développement durable, organisés par les Amis de la Terre – France, ont pour but d’illustrer et de dénoncer les impacts négatifs de certaines entreprises françaises, en totale contradiction avec le concept de développement durable qu’elles utilisent abondamment.

Depuis l’émergence au niveau international du concept de Responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSEE), notamment lors du Sommet pour la Terre de Johannesburg en 2002, ce sont les approches volontaires qui prédominent : Pacte mondial des Nations unies, principes d’Equateur des banques, principes directeur de l’OCDE, chartes éthiques, etc.

Autant d’engagements juridiquement non-contraignants, et de ce fait inefficaces : tandis que les entreprises bénéficient de retombées positives en termes d’image auprès de leurs actionnaires, de leurs clients et des citoyens, elles ne s’engagent en contrepartie que sur des grands principes généraux peu opérationnels, et ne sont pas redevables de leurs actes en cas de non-respect de ces approches volontaires. Bien que soutenues au plus haut niveau par des pouvoirs publics qui privilégient souvent la compétitivité des multinationales aux droits de l’Homme et à la protection de l’environnement), ces approches volontaires ont aujourd’hui largement prouvé leur inefficacité.

Au niveau international, les multinationales profitent de vides législatifs pour mener leurs activités au détriment du respect des droits sociaux, sociétaux, ou de l’environnement dans les pays du Sud.

Des élus et de nombreux acteurs de la société civile, dont les Amis de la Terre, réclament désormais la mise en place d’un cadre juridique contraignant au niveau international, afin d’obliger les entreprises à assumer leurs responsabilités. La mise en place d’un cadre plus strict au niveau communautaire et français est déjà une étape intermédiaire nécessaire.<

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Choisissez vos Pinocchios parmi trois catégories !

Afin de dénoncer publiquement ce décalage entre les « beaux discours » d’un côté, et la réalité des actes des entreprises de l’autre, les Amis de la Terre décerneront trois prix Pinocchio , en référence naturellement à la fameuse marionnette en bois et à sa très personnelle conception de la vérité :

– Un prix Pinocchio « Droits humains », remis à l’entreprise ayant perpétré les violations les plus graves des droits humains (y compris les droits sociaux, salariaux et sociétaux) parmi les nominés ;
– Un prix Pinocchio « Environnement », remis à l’entreprise ayant généré les impacts environnementaux les plus lourds parmi les nominés ;
– Un prix Pinocchio « Greenwashing », remis à l’entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles parmi les nominés.

Ces prix seront décernés par les internautes, sur la base de quatre nominés par prix. Ils feront l’objet d’une cérémonie de remise publique le  24 novembre 2009 à Paris.
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Un commentaire sur “Prix Pinocchio du développement durable

  1. JMS

    L’idée en en elle-même est intéressante. Mais lorsque l’on y irréfléchie dans ses modalités d’applications pratiques, on est immédiatement arrêté par l’ampleur des problèmes.
    Dans les trois domaines proposés, la concurrence est brutale et sans merci entre toutes les multinationales. Les records dans l’horreur sont sans cesse pulvérisés. L’escalade dans la démagogie surpasse tout ce que l’on peut, à un moment donné, imaginé. L’innovation est permanente. Une fois décerné un des prix à une multinationale que dix autres auront déjà pulvérisé le record récompensé…
    Un autre problème encore plus incompréhensible, c’est le « greenwashing » assuré par des associations dites de protection de l’environnement. Quel prix doit on décerner au WWF pour sa prise en charge du « greenwashing » d’entreprise comme « Les Ciments Lafarge » ou « IIKEA » ???
    « Les Amis de la Terre » oseront-ils décerner un prix Pinocchio du « greenwaching » au WWF ? Que faire ???

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