Auto critique

Ceux qui sont en toi s’échauffent, s’excitent pour un rien, se mettent à râler, à grogner pour une broutille, même parfois à hurler pour encore plus que rien… On te veut belle, petite ou grande, toujours bon marché, rapide et maniable. Avec toi, on perd le sens du commun, les transports ne se font plus qu’en exclusif, en toi, de préférence bien chaude, de préférence à bonne température… Tout cela pour satisfaire le besoin créé de toute pièce de la propagande consumériste qui te veut comme moyen, fin, alibi et surtout omniprésente, partout, tout le temps.

Pour toi, on a érigé des centaines de milliers, que dis-je?, des milliards de milliers de kilomètres.. de béton vierge, hostile, brûlant, gris et dangereux à toute vie.

Pour toi, on s’endette, on s’arrache les derniers sous, on se battrait avec un ami, son voisin, un humain… Pour toi on se perd dans la masse à écouter seul la radio, la musique.. Perdus dans des milliers d’autres, dans des tunnels infinis, dans des chaos de tôle à l’arrêt surchauffé, sans aucun sourire, sans échange avec l’autre, sans lecture, sans rien, avec rien, rien , rien…

Je te hais sale pute.

Tu es le symbole de l’abaissement de notre identité à un conformisme honteux, prêt à tuer la vie, prêt à assassiner les nuages, prêt à faire de moi et des miens de sinistres bêtes de consommation: comment sortir de chez soi, aller au boulot, faire les courses et ramener les gamins bien propres sans se mouiller ? Avec toi pardi !
Au lieu, d’assumer notre présence sur terre, assumer la foule, le contact, l’échange, les odeurs de ses proches (et non de tes pots)…

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Avec toi, l’industrie est devenue le pire des totalitarismes, assiégeant l’humain à oublier sa descendance, l’obligeant à penser profit, court terme, avilissement des prestataires, comptage des pénalités débiles pour un retard absurde de frein, un retard de laque… Pour deux sous de perdus et autant de consommation… Avilissement de la production humaine, tellement créative et enrichissante à la base…

Tu n’es qu’un produit, de la marque, de la consommation. Tout en toi est factice, sujet à l’image, à l’ivresse du dernier des connards qui te roule…

J’espère que tu vas bientôt crever, crever dans ta masse, ta laideur, ta carcasse de putain de marché à trois francs six sous.. On te prend d’occasion, on te jette à la décharge… On se fout de toi comme de nous, comme de cette terre qui fut un jour si verte, si fraîche…Tellement fragile… Et qu’on a tuée pour toi.

Crève et ne reviens plus.