Pic du pétrole : impasse des politiques d’aménagement du territoire

La proximité du pic de pétrole et la lutte contre le changement climatique nous imposent de repenser l’aménagement du territoire et singulièrement de revenir sur les bouleversements que l’automobile est parvenue à imposer en quelques décennies dans les relations entre les espaces ruraux et urbains.

A partir d’une compréhension de l’histoire de nos paysages, il s’agit de déterminer les actions à mettre en œuvre pour arrêter l’étalement urbain et densifier l’habitat. La ville sans pétrole sera une ville des transports en commun et des déplacements doux. Quant aux zones rurales, il s’agira d’y ramener des services de proximité afin d’y réduire les besoins en déplacements.

Comme l’explique Guillaume Duval dans Alternatives internationales, une solution providentielle permettant de remplacer le pétrole par des sources d’énergie alternatives ne produisant pas d’autres inconvénients d’ampleur analogue n’est pas en vue.

L’essentiel de l’effort pour préparer l’après pétrole va devoir porter sur les moyens de se passer des usages qui le mobilisent aujourd’hui : produire des biens plus près du consommateur, diminuer les transports de marchandises, construire des villes plus denses où les logements et les emplois sont moins distants pour limiter les besoins de déplacements quotidiens.

Il convient de prendre les mesures qui s’imposent dans les domaines des déplacements et de l’aménagement du territoire où elles sont, aujourd’hui, lacunaires.

Michel DACHELET
Chercheur-associé à Etopia.
Ingénieur architecte urbaniste.

Source: http://etopia.be/

Photo tirée de l’exposition « De l’extraction à la consommation : Pétrole » par Edward Burtynsky.