Le temps des émeutes

Et si nous nous interrogions sur le sens de la multiplications des émeutes urbaines ? Et si on sortait d’une vision sécuritaire pour une vision réellement politique ? Et si ces émeutes annonçaient la fin d’une certaine façon de faire de la politique ? Et si ces mouvements devaient modifier en profondeur les espaces de nos cités ? Bref si on essayait enfin de comprendre ce que ces mouvements pouvaient dire sur nos villes de demain ?

Et si nous entrions dans une nouvelle époque d’émeutes urbaines ?

Tel sera le thème du prochain Atelier Transit-City qui aura lieu le 18 décembre prochain, dont l’invité principal est Alain BERTHO, professeur d’anthropologie à l’Institut d’Études Européennes et directeur de l’école doctorale de Sciences sociales de l’Université de Paris 8-Saint-Denis, qui est l’auteur du tout récent livre Le Temps des émeutes qui vient de paraître chez Bayard.

Voici en quelques lignes l’objet de ses réflexions qu’il viendra partager lors de cette rencontre.

« Il y a eu l’automne 2005 et les banlieues françaises en flammes. Il y a aujourd’hui la crise et un vent de révolte qui semble ne pas faiblir. Et entre-temps, la Guadeloupe, les émeutes de la faim, le Tibet, Athènes, l’Iran… Ce livre vient mettre des mots sur des images de plus en plus fréquentes sur nos écrans, peu commentées et rarement mises en relations.

Le retour chronologique sur les quarante dernières années démontre la nouveauté et l’ampleur de ce phénomène qui s’impose chaque mois un peu plus dans le monde entier.

Il est temps de s’interroger sur le sens profond et peut-être commun de ces émeutes qui éclatent aux quatre coins de la planète, au sein de pays et de régimes politiques radicalement différents et selon des modes de protestation semblables.

Il faut lire attentivement ce que toutes ces explosions de colère nous disent de notre époque, de notre monde, de la globalisation et de la crise. »

L’atelier aura lieu au Pavillon de l’Arsenal de 8 h 45 à 11 heures
21 Bd. Morland 75004 PARIS.
Métro : Sully Morland.
L’inscription est toujours absolument obligatoire.

Lire aussi :  Non au Rallye de France automobile !

Voir aussi: Niquer les bagnoles

2 commentaires sur “Le temps des émeutes

  1. Cleripage

    C’est le thème à la mode en ce moment. à la télé, j’ai vu plusieurs reportages sur les banlieues, l’ultragauche etc …
    On y déplore la violence, la délinquance. On explique que près d’un jeune homme sur deux n’a pas de boulot. Mais les filles qui font des efforts et vont à l’école trouvent du travail (relativement mieux)… et gna gna gna et gna gna gna. Les caméra de surveillance, ça c’est bon, les flics plus présent ça c’est pas mal …..
    Donc si on les croit travail, école, police, voila la solution.

    Mais on n’explique pas pourquoi il y a plus de 2 millions de chômeurs (je doit être loin de la réalité si on compte les gens sans emploi à la place des inscrits au pôle emploie). Tous les jours on nous parle de licenciement à tour de bras, mais bien sûr il n’y a pas de lien avec les émeutiers. On voit bien que l’attitude de la police est plutôt de se précipiter à enfermer des jeunes à matraquer à tout va … cela bien sûr n’engendre pas de réactions, non non, le citoyen se doit de prendre des coups d’où qu’il vienne et de fermer sa … bouche. Pas droit au chapitre.

    L’émeute, la révolte ne sont-ils pas le dernier recours des populations qui se voient appauvries, ignorées, dénigrées, rejetées. Ne sont-ils pas le dernier recours de ceux qui n’ont pas de Rolex à 50 ans ?

    Bon le rapport avec la bagnole n’est pas évident, mais la bagnole, la pollution, la misère, les inégalités … ne sont-ce pas là les maux engendrés par notre société capitaliste et libérale, et d’une course à la croissance infinie (pour certains seulement)?

    Et cela s’applique, bien évidemment, à tous les pays et pas seulement à la France. Dans les pays développés (soi-disant) cela paraît évident, mais dans les pays pauvre, c’est la même course mondiale qui affame, qui terrorise, qui exécute, qui exile …
    On ne peut donc parler du sujet qui nous préoccupe ici, la tragédie engendrée par l’automobile, sans la lier aux autres tragédies que connaît notre monde, car la cause est bien souvent la même !

  2. Tassin

    @ Cleripage.

    Très juste. D’ailleurs on dit qu’il n’y a rien de pire qu’une société conçue pour la croissance, mais sans croissance. Dans ce cas tout s’écroule.

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