Petite excursion dans l’imposture durable!

imposturable

Une nouvelle émission grand public de Daniel Mermet sur France Inter contre l’imposture du développement durable.

« Petite excursion dans l’imposturable ! Ecologie : la fabrique de l’hypocrisie. “La décroissance, non ! Le développement durable, oui !” Voilà la position que va défendre Nicolas Sarkozy à Copenhague. C’est que ce refrain s’est forgé, formé, prôné de “Salons” en “Rencontres”, en “Forum du Développement durable”. Exemple, aujourd’hui, au Sénat, où les dirigeants politiques, économiques, médiatiques, se réunissent. Pour se rassurer. Car le doute s’insinue dans leur conscience : et si le capitalisme détruisait la planète ? »

François Ruffin, journaliste à l’émission « Là-bas si j’y suis » sur France Inter, réalise un reportage contre l’imposture du développement durable et de la croissance verte. Avec Sophie Divry, journaliste à La Décroissance. Ecouter l’émission sur le site Là-bas.org

10 commentaires sur “Petite excursion dans l’imposture durable!

  1. LécoLomobiLe

    Le capitalisme, l’investissement, la consommation, la production et la publicité forment une grosse machine à l’échelle de la planète dont le carburant est le profit individuel.

    Même si j’ai conscience que ce système présente beaucoup de défauts et d’imperfection, je ne suis pas d’accord avec la critique radicale du capitalisme et du libéralisme parce que je pense que les grands défis planétaires (la faim, l’eau, la biodiversité et le RC) ne trouveront pas leur solution dans l’avènement d’une structure alternative au capitalisme.

    La solution viendra de la pression sociologique que les associations exerceront comme carfree.fr ou LecoLomobiLe.fr sur les « réglages » de la machine.

    Jusqu’à preuve du contraire, la machine capitaliste et libérale est le seul système qui a démontré son efficacité dans les domaines de la santé et de la productivité.

    J’abhorre l’idéologie du travail: je suis partisan de déléguer le productivisme aux robots et aux automatismes.

    J’aime bien écouter Daniel Mermet qui m’amuse: j’écoute ses émissions comme j’irais au théâtre. Il a déconné quand il a critiqué Hulot et YAB: c’était pas méchant mais c’était très con.

    Critiquer le « développement durable » c’est jouer sur les mots. La posture d’André Croissant c’est un peu celle d’un malade qui refuserait d’être soigné sous prétexte que la clinique serait financée par des capitaux immoraux.

    Imaginez que J Bové soit atteint d’un cancer qui ne soit soignable que par un médicament issu des technologies OGM et dont il a saboté en France la recherche. Il serait alors contraint de recourir à un médicament américain ! 😎

  2. Marcel Robert

    Je pense que tu mélanges un peu tout, le capitalisme, ce n’est pas la science ou le progrès technique! On peu très bien envisager un autre système économique qui permettrait de développer la recherche scientifique et le progrès technique…
    Sinon, ton analyse est à mon avis fondée sur l’optimisme pragmatique de l’occidental moyen… qui ignore à quel point le système capitaliste est destructeur à l’échelle planétaire… Vu de notre monde, on peut effectivement avoir une approche mesurée (« le capitalisme n’est pas parfait mais il n’y a rien de mieux »), car nous vivons dans une bulle et les conséquences les plus néfastes du système capitaliste dont nous profitons ont lieu ailleurs (destruction de la planète, pollution généralisée des pays pauvres, etc.). Ce système-là n’est pas « améliorable » car il est intrinséquement fondé sur l’impéralisme économique et écologique…

  3. DocteurSka

    Le carburant de ce système, et tu oublies de le préciser, c’est aussi l’exploitation du travailleur (aliénation et misère) et la propriété privée des moyens de production.

    Et d’ailleurs, je retourne ton argument: tu pense que les problèmes de l’eau, de la faim et du réchauffement climatique peuvent être résolus par des entreprises dont le seul moteur est la recherche du profit?

  4. LécoLomobile

    « On peu très bien envisager un autre système économique qui permettrait de développer la recherche scientifique et le progrès technique… »

    Tu as raison Carfree (ceci dit sans ironie) car les pays de l’Est avaient développé une science et une technologie très avancés.

    Je ne mélange pas capitalisme et science, c’est Bové qui mélange les deux en s’attaquant à des chercheurs au lieu de s’attaquer à leur commanditaires. (il n’y a pas de mauvaise science ou de bonne science)

    Ma susceptibilité à l’endroit de YAB et de NH provient de ce qu’ils sont des vulgarisateurs scientifiques et des donneurs d’alerte.

    Une vérité scientifique reste une vérité même si elle est est énoncée par une personne financée par des entreprises du cac 40.

    Pour moi, un médecin généraliste de quartier est un scientifique, un technicien de laboratoire appartient à la communauté sociologique des scientifiques, NH est une sorte de scientifique: il a à voir avec la chose scientifique: il est surtout un vulgarisateur exactement comme tu l’es avec ton site Carfree. Personnellement je me considère comme une sorte de scientifique avec mon « laboratoire d’idées en ligne ». Si la « Science » était une religion, alors, je serais le « bigot en chef » de son église.

    A mes yeux, le capitalisme a au moins un mérite celui de financer les laboratoires ! 😎 (qui permettent de mesurer le réchauffement climatique, entre autres…)

  5. Yôm

    @LécoLomobile

    Je ne partage absolument pas ton point de vue mais rejoins celui de tes contradicteurs.
    A l’origine du capitalisme, la propriété a privé de l’usage _d’abord de la terre_ la majorité, au profit d’une minorité d’exploiteurs propriétaires.
    C’est un système fondamentalement injuste et inégalitaire.

    « Jusqu’à preuve du contraire, la machine capitaliste et libérale est le seul système qui a démontré son efficacité dans les domaines de la santé et de la productivité. »

    C’est une vision très ethnocentrée teintée d’ignorance, de celle là même qui pousse certains à croire que la fin de la voiture individuelle n’est pas envisageable.
    Hormis au niveau de la chirurgie, la médecine occidentale _inspirée du productivisme et morcelant le corps humain tout comme le taylorisme a deshumanisé le travail_ se contente de réparer tant bien que mal les dégénérescences conséquentes de la mal-sur-bouffe.
    Quant au financement des laboratoires par le capitalisme (soit le domaine privé), il se concentre sur les médicaments grand public:
    depuis les années 80 (et suite aux découvertes de traitements à l’efficacité ou à la pharmacodynamie discutables des 30 années précédentes (antibiotiques, benzodiazépines, neuroleptiques…)), la recherche n’a aboutit qu’au développement de quelques antalgiques ou anti-inflammatoires sans réel progrès et un nouveau type de buisness, consistant à vendre un traitement préventif (non sans effets secondaires et très couteux pour la collectivité) contre des maladies bénines (ou rarement graves) mais à forte incidence, a pris le pas: les vaccins, dont ceux contre les grippes et l’hépatite B sont de beaux exemples.
    D’autre part, des maladies graves, diverses (et à forte incidence lorsque cumulée) n’intéressent manifestement pas ces laboratoires.
    Si l’on souffre de « maladies orphelines » en occident, c’est parce que le capitalisme ne s’intéresse qu’aux gros marchés.
    Dépenser du temps et de l’argent afin de soigner un millier de personnes n’est pas une niche économique intéressante.
    Seule l’humanité au travers de la collectivité s’intéresse à la santé de tous et de chacun.
    Le fonctionnement de la Sécurité Sociale est radicalement anti-capitaliste; il ne s’agit pas d’un marché mais d’une collectivisation de ressources en faveur de tous et notamment des personnes malades avec ou sans revenus.
    Là, le capitalisme même « moralisé » n’a aucunement participé au système de santé égalitaire. Il s’agit au contraire d’une oeuvre collectiviste ou communiste, c’est comme tu voudras.
    A l’heure actuelle les notions de rentabilité au coeur du fonctionnement de l’hôpital mine le travail des soignants, au grand dam des usagers. Ceux-ci sont réifiés, la part d’humanité dans le soin est niée, non comptabilisée dans le temps de travail.
    Jusqu’ici, les soignants avaient sur le plan professionnel une obligation de « moyens » et non de résultat,
    Comme dans tout secteur à caractère lucratif, la recherche de profits croissante engendre une réduction des dépenses.
    Or, une baisse de dépenses (réductions d’effectifs, fermeture de services ou chute du nombre de lit, baisse de qualité du matériel de soins…) se traduit par une diminution des moyens mis en oeuvre soit en l’occurence, une baisse de qualité de soins.
    Et ce n’est sûrement pas la concurrence qui va favoriser l’accueil et le traitement de tous sur un même pied d’égalité.
    Le capitalisme nuit gravement à la santé.

    Quant au productivisme, je ne comprend pas, comment peux-tu le soutenir?
    Produire toujours plus implique d’épuiser à terme des ressources naturelles finies.

  6. LécoLomobiLe

    Merci Yom pour ton long commentaire que j’étudierai avec soin. Pas trop le temps maintenant, j’y répondrai dans le courant de la semaine: bonnes fêtes à tous! 😎

  7. Yôm

    oups, voici la fin de mon commentaire précédent, et sobres et joyeuses festouailles! :

    Et pourquoi produire des vaccins de merde, des voitures meurtrières, des tv amoralisantes et toutes sortes de gadgets technologiques abrutissants? Pour maximiser les profits des actionnaires.
    Pendant ce temps où l’on produit chaque jour de quoi nourrir 10 milliards d’humains (Jean Ziegler in « We feed the world ») pour en balancer 40% aux ordures, 100 000 personnes meurent de faim chaque jour… Mais pas en Europe bien sûr (encore que…), ce qui te laisse peut-être naïvement croire que « les grands défis planétaires (la faim, l’eau, la biodiversité et le RC) ne trouveront pas leur solution dans l’avènement d’une structure alternative au capitalisme “

    Si quelques uns en tirent bénéfice, c’est au péril des 80% d »habitant de cette planète.
    Le capitalisme est un système inégalitaire à l’échelle planétaire.

    Avant lui, d’autres sociétés connurent des fonctionnements radicalment opposés.
    Que ce soit les indiens Guayakis du Paraguay, les amérindiens ou sur notre continent ceux que l’on nommait « Barbares », les hommes pratiquaient l’anarchie.
    A ne pas confondre avec « l’anomie », l’anarchie désigne l’absence de hierarchie, l’absence de pouvoir et de coercition ; comme le résume la formule : « l’ordre moins le pouvoir ».
    Autour des principes d’égalité s’articulait une organistion juste des échanges de bien.
    L’usage de la terre était équitablement et annuellement répartit là où l’on pratiquait l’agriculture et le produit de la chasse etait redistibué à l’ensemble des familles de la tribu.
    Le principe prévalant était l’entraide.
    La lecture d’auteurs tels Pierre Clastres (« Chronique des indiens Guayakis », « La société contre l’état ») ou Pierre Kropotkine (« L’entraide, facteur de l’évolution »…) entre autres, révèle l’existence de modes d’organisation sociale viables basés sur l’égalité et la liberté.
    Bien que la structure étatique semble peu compatible avec l’anarchie, on peut tout à fait imaginer (et nous ne serions pas les premiers) une société future organisée selon les principes de fratenité, d’égalité et de liberté.
    Accepter le capitalisme, c’est renoncer à ces principes.

    Vivement et joyeusement la fin du capitalisme… et de l’automobile.

  8. DAVIDAVELO

    YAB et NH, menteurs invétérés, escrocs médiatiques, imposteurs opportunistes, grands verdisseurs des multinationales polluantes et destructrices de planète, d’humains et de biotopes !
    toujours prêts a dire que la planète souffre, mais surtout ne jamais dire quoi faire pour enrayer cette descente aux enfers, car ça froisserait les sponsors. Quitter sa bagnole ? ça va pas non ? et le Paris-Dakar pour lequel j’ai fais plein de photos ? Et Renault, Total qui financent mes films ?? Sortir du nucléaire ? Hé, faut pas des bêtises pareilles, EDF finance ma fondation et mon ami Sarko dissème ses centrales dans le monde, y compris à des régimes terroristes !!! Limiter la pub ? Oulala, et qui s’est qui va me payer si TF1 n’a plus de pub ???

  9. LécoLomobiLe

    Devant cette avalanche d’arguments, je vais essayer de défendre le libéralisme (je me fais l’avocat du diable):

    Je commence par ce qui à mes yeux est la critique la plus fondée du capitalisme que je qualifierais d' »inertie du capitalisme » et de « tendance à la gigantisation du capitalisme »: je n’ai rien contre, a-priori, la concentration des moyens de production, si ce n’est quelle aboutit à des multinationales qui, d’une part, ont un pouvoir démesuré et, d’autre part, ont une rigidité et un manque d’adaptation à l’évolution de l’environnement.

    C’est le gigantisme et la rigidité des constructeurs automobiles qu’on dénonce à longueur de colonnes sur Carfree. Les mêmes défauts peuvent être reprochés aux grands groupes pharmaceutiques qui sont plus préoccupés de maintenir leur richesse que d’apporter le bien-être à la population. D’un côté je suis pour le productivisme pour la raison fondamentale qu’il est bon que la production, pour un tas de raisons environnementales, sanitaires, psychologiques et sociales, soient retirées des humains et de l’autre, je suis conscients des excès de la concentration des moyens de production: il devrait exister un moyen terme.

    C’est criant pour les constructeurs. Pour l’industrie pharmaceutique, c’est plus un mauvais compromis entre intérêt général et intérêt de l’industrie.

    C’est cette tendance à vouloir se conserver en l’état sans s’adapter à l’intérêt général qui est dénonçable.

    L’intérêt général de l’industrie automobile est absolument contraire à son intérêt propre. En effet, l’intérêt général de l’industrie automobile serait de produire des voitures beaucoup plus légères et beaucoup plus lentes et beaucoup plus téchnologisées: qui s’adapteraient à la fonction sociale du chauffeur et à ses performances telles que son âge et son aptitude à la conduite.

    L’électrification des bagnoles consacrée par le récent accord Ségolène-Estrosi, c’est le contre-pouvoir protectionniste à l’encontre de la gigantisation des constructeurs. En l’occurrence, on sait bien ici que l’électrification des bagnoles est un défi quasi-impossible et qui, au final, sera à l’encontre de l’intérêt commercial de la grosse industrie.

    Le récent mariage entre Ségolène et Estrosi consacre une forme de protectionisme national.

    Bon: de ce pas, je vais faire un billet sur mon blog sur le mariage d’intérêt idéologique entre Ségolène et Christian, espérant que Carfree le publiera.

    Pour en revenir au débat, le seul arbitrage entre intérêts commerciaux et intérêt général c’est la « Science » et sa « communauté scientifique », c’est la raison pour laquelle je voue aux gémonies tous ceux qui critiquent (sur carfree ou ailleurs) Nicolas Hulot ou YAB en ce sens qu’ils sont les relais médiatiques de la communauté scientifique. Par son message, Davidavelo démontre qu’il a bien compris ma susceptibilité sur ce point!

    PS: YOM: ton raisonnement consistant à comparer 2 systèmes: sécurité sociale et capitalisme ne tient pas puisque c’est le PIB qui soutient la sécurité sociale ! (donc le capitalisme que tu honnis tant!)

  10. Yôm

    @LécoLomobiLe

    La « Sécu » est née du Conseil National de la Résistance en 1945.
    Elle tire à l’origine ses revenus des cotisations patronales essentiellement. Ce sont les syndicats ouvriers puis ce fameux CNR constitué en 1943 à Alger (par des résistants communistes pour la majorité) qui ont créer la Sécu.
    Et à ce que je sache, les richesses produites (PIB) le sont par l’immensité de la masse salariale.
    Or le système capitaliste n’est qu’un système de répartition inégalitaire de ces richesses.
    Le collectivisme (dont le « système » Sécu) tend à réduire ses inégalités.
    Le capitalisme n’est _je maintiens_ absolument pas le précurseur de la Sécu!
    Quant à l’industrie automobile _électrifiée ou non_, je suis pour sa complète reconversion et _il me semble_ Carfree aussi.

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