Respire le périph’!

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Parce que le périphérique parisien, comme d’autres voies à la circulation intense (A1, A3, A86…) est une source importante de polluants atmosphériques néfastes à notre santé. Parce que nous sommes nombreux à vivre et à grandir près du périph : pas moins de 20 crèches, 10 écoles maternelles, 22 écoles élémentaires, 11 collèges, 13 lycées, 2 hopitaux, 27 stades et de nombreux logements, notamment HLM, sont situés entre les boulevards des maréchaux et le périph’. Parce que rien n’est définitif et que les choses peuvent changer si nous nous mobilisons ! Je vous propose de signer la pétition « Respire le périph’  »

Le boulevard périphérique parisien pollue à 150 mètres à la ronde et jusqu’à 400 mètres dans le cas d’un échangeur, comme celui de la porte de Bagnolet, c’est ce que décrit une étude d’impact réalisée par Airparif, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France (1). Votre établissement est concerné : ses usagers et les personnes qui y travaillent aussi.

Les personnes qui vivent, travaillent ou font du sport à moins de 150m de part et d’autre de cette autoroute urbaine sont exposées à un niveau de pollution 3 fois supérieur au reste de la population. Les concentration en benzène s’estompent pour retrouver la teneur moyenne au bout de quelques mètres, les teneurs de dioxydes d’azotes ont une zone d’influence plus grande (environ 200 mètres), pour les particules fines, il faut s’éloigner de 100 mètres du périphérique pour atteindre le niveau moyen de pollution.. (0)

A l’heure actuelle, de nombreuses études épidémiologiques mettent en évidence les liens entre pollution de l’air extérieur et les effets sanitaires à court terme qui se manifestent quelques jours ou quelques heures après l’exposition : irritations, toux, bronchites, augmentation de l’incidence des crises d’asthme, pathologies cardio-vasculaires. Les effets à long terme de la pollution atmosphérique sont moins connus, mais les études disponibles mettent en évidence des augmentations du risque de développer un cancer du poumon ou une maladie cardio-pulmonaire à la suite d’une exposition à long terme à la pollution atmosphérique. Plusieurs études démontrent que les gens vivant le long d’artères très fréquentées sont plus exposés à certains polluants liés au transport : une étude hollandaise démontre un excès de mortalité cardiorespiratoire ; une étude montréalaise révèle un risque accru d’hospitalisation pour maladies respiratoires chez les personnes âgées de 60 ans et plus. (2)

Le transport routier apparaît comme le secteur prépondérant dans les émissions en Ile de France de monoxyde de carbone (CO, 77 % du total), d’oxydes d’azote (NOx, 52 % du total) et de particules fines (PM10, 36 % du total). Il intervient également en première position (33 %) pour les émissions de composés organiques volatils COV (Benzène et hydrocarbures précurseurs d’ozone), devant le secteur industriel (31%) et devant l’utilisation tertiaire et domestique de solvants (19%). Le coeur dense de l’agglomération parisienne, les trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint- Denis et Val-de-Marne) et Paris, sont les zones les plus exposées en Île-de-France, ainsi que les grands axes de circulation. (3)

Le dioxyde d’azotes est un gaz irritant qui altère la fonction pulmonaire et accroît la réactivité bronchique, les symptômes et les infections ; Le benzène est reconnu cancérigène pour l’homme. Il provoque des atteintes du système sanguin et altère la réponse immunitaire. Enfin, les particules fines sont mises en cause dans les atteintes de la peau et dans l’augmentation des réactions de stress. Elles peuvent irriter les yeux. Les particules fines pénètrent jusqu’au poumon profond où elles diminuent les performances ventilatoires et accroissent les symptômes respiratoires (toux). Elles augmentent la sensibilité aux allergènes. Les études épidémiologiques montrent un effet à long terme de l’exposition chronique aux particules sur la mortalité par maladies de l’appareil respiratoire et cardiovasculaires notamment. (3)

Lire aussi :  Petit coup de fil à un lobby pro-bagnole

Le périphérique est donc une source importante de polluants atmosphériques néfastes à notre santé. AIRPARIF, la DRIRE, le plan régional de la qualité de l’Air, tous le disent :

* il faut éviter de laisser les enfants jouer à proximité des axes routiers,
* les personnes agées, les enfants, les malades sont sensibles car leur capacité respiratoire est faible
* les femmes enceintes transmettent une partie des polluants respirés à leurs enfants
* il faut éviter d’y faire du sport…

Or, nous sommes nombreux à vivre et à grandir près du périph : pas moins de 20 crèches, 10 écoles maternelles, 22 écoles élémentaires, 11 collèges, 13 lycées, 2 hôpitaux, 27 stades et de nombreux logements, notamment HLM, sont situés très près (moins de 300 mètres environ).

Parce que rien n’est définitif – savez vous que le périph’ n’est ouvert que depuis 1973 ? – et que les choses peuvent changer si nous nous mobilisons et que nous réclamons une meilleure qualité de vie à nos élus. Des solutions existent pourtant : réduction de la vitesse (et donc des émissions), voies réservées au covoiturage, incitation à l’utilisation des transports en communs (couplé à une amélioration de l’offre), éco-péage (tarifs modulés), végétalisation, couverture…

Les relations exposition-risque obtenues dans le cadre du programme ERPURS permettent de confirmer qu’il n’existe pas de seuil au-dessous duquel la pollution atmosphérique n’a pas d’effet sur la santé. En d’autres termes, toute réduction des niveaux de pollution est bénéfique pour la santé. (1)

C’est pourquoi je vous propose de vous mobiliser en signant une pétition à l’attention des élus (Paris, 92, 93, 94 et Région IDF). Parce que vous, et vos représentants, devez être conscients de la dangerosité de vivre à proximité d’une voie à circulation dense, il faut saisir vos élu(e)s, responsables de cette situation, afin qu’ils prennent la mesure des enjeux de santé publique et environnementaux et qu’ils agissent pour garantir aux habitants de l’agglomération parisienne et à leurs enfants un environnement plus sain.

Elodie TEXIER
Présidente de l’association RESPIRE LE PERIPH’ !

Sources

  1. Caractérisation de la qualité de l’air à proximité des voies à grande circulation portant sur le Boulevard périphérique au niveau de la porte de Gentilly, une étude d’AirParif ainsi que la page 5 de la lettre d’AirParif présentant les résulats d’une étude autour de la porte de Bagnolet.
  2. Plan Régional de la Qualité de l’Air d’Ile de France – PRQA, réalisé par la Région Ile de France
  3. Les impacts du transport sur la santé publique, une publication de la Direction de santé publique de Montréal – Rapport synthèse V o l u m e 8 n u m é r o 3 , o c t o b r e 2 0 0 5, http://www.santepub-mtl.qc.ca/Publication/synthese/rapv8n3.pdf
  1. La DRIRE : Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement
  2. A lire aussi : Ecoles en bord de « périph » : attention à l’asphyxie (Le Monde – 16/06/2009)

4 commentaires sur “Respire le périph’!

  1. Alain

    Article repris sur le site de Vélorution Tours car on a la même problématique avec cette A10 en plein centre de l’agglo.

  2. Laurent

    très belle initiative , très belle action citoyenne
    100 % pour au niveau du principe
    Respirer mais aussi transporter rapidement le plus grand nombre de personnes
    en attendant le métrophérique (le métro de la banlieue pour la banlieue projet pharaonique )…

    le PERIPHERIQUE pourrait devenir le lieu d’excellence pour des bus EXPRESS circulant sur des voies dédiées et exclusives, en reliant des portes séparées de 3 à 5 km par exemple : Porte de Vincennes (RER A) à Porte de Charenton (ligne 8) à Porte de Versailles (T2/T3) à Porte de Saint Cloud (ligne 10) à Porte de Dauphine (RER C+ ligne 2) puis Porte Maillot (ligne A) puis porte de St OUEN (ligne 13) etc
    NB : cette voie expresse pourrait aussi servir aux véhicules d’urgence

    faut voir ces véhicules se trainer dans les embouteillages !

    le système de bus express serait complémentaire au futur tramway livré en 2013 !

    et surtout il n’a pas besoin de milliards d’investissements pour fonctionner (je sais cela ne va faire plaisir aux groupe de BTP) il semble que nous sommes en crise alors voici une solution rapide et peu couteuse

    Le Boulevard périphérique peut maintenant épouser son temps et surtout reconnaitre la banlieue…
    Monsieur Bertrand, voici un joli défi à relever pour la santé des Parisiens et pour le confort des banlieusards

    LE GRAND RAID : une journée tous sur le périph !
    en vélo, à moto, en roller, en trottinette, avec des poussettes, avec des vélo couchés, avec des triporteurs, avec les camions, les camionnettes, avec les 4*4, avec les smarts une belle diversité
    un très grand B…..
    LE PERIPH EST A NOUS TOUS ! pas exclusivement aux véhicules à moteurs

  3. Laurent

    des voitures électriques : voilà la solution !

    moins de pollution directe

    et toujours des embouteillages de personnes seules dans leur véhicule qui roulent au pas

    de la vitesse pour le plus grand nombre, des bus express « et puis c’est tout ! »
    et surtout faire payer l’utilisation du périph à tout le monde

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