De fait, l’Iran possède la Bombe…

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Et il ne peut pas en être autrement… Le nucléaire est un sous-sous-produit de la période historique où le pétrole coulait à flot. Sous-produit de la Seconde Guerre mondiale et sous-produit de la deuxième révolution industrielle, après l’autonomisation d’une « politique énergétique » par l’ascension fulgurante du pétrole comme énergie dominante de l’économie, le nucléaire n’est donc qu’un des nombreux « effets adverses » des TEP et des Mégawatts « à gogo », aux cotés des autres dévastations et pollutions de l’écosystème…

En France, la dépense explosive des énergies fossiles rendue facile par le pétrole, durant la période des « Trente Glorieuses », a permis l’émergence d’un puissant Léviathan technocratique disposant de pouvoirs étendus et tentaculaires. Cette entité nouvelle et monstrueuse, tout comme les dévastations de l’écosystème, est un sous-produit du paroxysme énergétique permis par le pétrole.

Exprimé en d’autres termes, on peut dire que le « surrégime énergétique » rendu possible par le pétrole a produit une série de « dégâts collatéraux » dont font partie le nucléaire et le Léviathan technocratique…

Fort de cette immense quantité d’énergie accumulée et facilement mobilisable concentrée aux mains de l’État, c’est en toute logique technique interne et narcissique que ce Léviathan a pu vouloir et pu avoir sa Bombe Atomique Française.

L’histoire du monde contemporain et celle en particulier de l’Iran moderne sont intimement liées au militarisme et à sa sublimation civile en « politique énergétique ». Guerre, puissance de feu militaire et « politique énergétique » sont les différentes facettes d’un seul et même processus, le « développement ou modernisation économique »…

Sans pétrole propre « La France » a eu sa « Bombe » ! Comment peut-il en être autrement pour un grand pays riche en pétrole comme l’Iran ?

De fait l’Iran possède sa Bombe… Si ça n’est pas encore, tout à fait vrai aujourd’hui, ça ne saurait trop longtemps tarder. Grâce à la France et à l’URSS Nucléaire (1) tout ce qu’il lui est nécessaire est en libre distribution sur le marché ou auprès de « l’Internationale des Travailleurs du Nucléaire ». La solidarité des savoirs est d’essence supérieure planant « au dessus de tout » et le partage des ingrédients est l’une des caractéristiques durables de cette nouvelle internationale.

La Guerre Iran-Irak a été l’acte de naissance en Iran, d’un puissant Léviathan technocratique. Et, comme tout Léviathan « moderne » « qui se respecte », il réclame ses attributs, indispensables à l’exercice de ses pleins pouvoirs. Beaucoup de morts pour la création d’un « État fort ». Tel est pour l’Iran la réalité politique et historique de cette dernière guerre. Une véritable « Seconde Guerre mondiale » en « miniature », localisée, planifiée et « sur mesure », « chirurgicale » selon le vocabulaire militaire moderne en vigueur…

L’histoire de la Bombe Atomique dans le modèle français exemplaire du nucléaire peut nous permettre de comprendre pourquoi l’Iran possède virtuellement déjà sa Bombe.

Quand la « Bombe A Française » explose aux colonies dans le désert Algérien, « Hourra pour la France » s’écrit le général célèbre. Cri de joie d’un « chef d’état » français après l’explosion d’une Bombe atomique…

Le Grand Général est heureux, comme un enfant, il a enfin trouvé « les chercheurs qui trouvent » pour faire exploser des Bombes nationales. Le fameux et joyeux Général infantile est le père spirituel d’une puissante et durable dynastie politique. Depuis un demi-siècle elle préside sans partage aux destinés de la France par sa « politique énergétique ».

La Grande Guerre confirmée par la Seconde Guerre mondiale ont durablement assis l’autorité d’une « aristocratie d’état » véritablement héréditaire. La transmission des gènes se fait de manière particulière, par « transmission de pensée » dans des lieux très particulier aussi. Un Léviathan technocratique ou « Noblesse d’état » (2) héritier des conflits mondiaux, assure la perpétuité du militarisme par la « politique énergétique »…

Heureux et riche héritier d’un conflit horriblement meurtrier, le « bien aimé président » de l’Iran voudrait lui aussi, pouvoir crier « Hourra pour l’Iran ! ». Pourvus à tous les points de vue, l’Iran et son « bien aimé président » impatients attendent leur industries nucléaires.

Sur tous les plans, géopolitique et historique, ce pays possède déjà depuis longtemps, et bien au-delà de la France, les ingrédients indispensables à la Bombe. Pétrole et Léviathan technocratique déterminé, sont ces deux premiers ingrédients.

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Pour comble d’injustice révoltante, un minuscule pays pauvre, arriéré et sans pétrole comme la Corée du Nord possède déjà la chose tant désirée, (grâce à la Chine)…

L’attente de l’énergie nucléaire en devient donc, pour l’Iran, plus difficilement supportable, une « véritable insulte » « un affront » pour le « peuple iranien ». « C’est une entrave manifeste à la « modernisation économique » pourtant chère au « bien aimé président » de l’Iran comme au Léviathan technocratique de la « démocratie avancée ».

Une « énergie recyclable à 90% » précise à qui veut l’entendre Sainte sœur Anne mère supérieure d’Aréva.

Une « option énergétique susceptible de lutter efficacement contre le réchauffement climatique » entonnent, encore en cœur, certains scientifiques dont le double Saint cybernétique (3) spécialiste en « marmites énergétiques »…

Un vaste territoire, trois fois la France, avec des déserts restés « inutilisés », sans aucune « valorisation » scientifique, une « faible densité de population », trois fois inférieure à la France, vraiment l’Iran possède tout ce qu’il faut pour développer le nucléaire et faire exploser des Bombes.

En voulant crier « Hourra pour l’Iran !» le Léviathan technocratique iranien reste infiniment « moins fanatique » que le Léviathan d’une célèbre « démocratie avancée ».

Dans quelques décennies peut-être, devant un « tribunal pénal international de l’histoire », « La France » apparaitra mille fois plus condamnable que l’Iran pour son développement inconsidéré du « Nucléaire National ». En matière de « fanatisme nucléaire » la France et le Japon se trouvent au premier plan, bien loin devant la défunte URSS. Rien d’étonnant que ces deux pays hautement nucléarisés se soient disputés le peu glorieux privilège d’accueillir le « Projet ITER » (4)

Un seul ingrédient manque cependant à l’entreprise nucléaire, la « touche démocratique » d’apparat. C’est le rôle auto-pressenti de l’AIEA de le lui fournir. Par ses tergiversations interminables, ses pantomimes médiatiques et envolées aéronautiques internationales, cette institution du développement mondial du nucléaire, s’active énergiquement, pour favoriser l’émergence d’une large « base de masse » nationaliste favorable au nucléaire en Iran. L’histrionisme de l’AIEA autour de la « ceinture de chasteté » pour préserver le nucléaire civil de coupables tentations militaires, n’est là que pour amuser la galerie internationale des journalistes patentés.

Disposant déjà d’une domesticité scientifique éprouvée, auprès de « l’Internationale des travailleurs du nucléaire », le Léviathan technocratique Iranien a aussi besoin pour la « beauté du geste », d’une large et dévouée « assise sociale ». Un véritable « élan national », un « nationalisme » de bon aloi comme au « bon vieux temps » assurerait un panache démocratique. Unifiant et vivifiant toute la hiérarchie sociale et technique autour du projet nucléaire, l’Iran par le nucléaire retrouverait la « paix sociale » nécessaire à la « modernisation économique ».

Contrairement à ce qui s’est passé à la « belle époque » du développement nucléaire, dans l’exemplaire « démocratie avancée » française où tout s’est fait dans la brutalité et l’arbitraire le plus absolue, l’Iran donnerait en quelque sorte une leçon de démocratie basique à la France…

Léviathan technocratique puissant, pétrole, domesticité scientifique abondante et servile, vaste territoire pourvu de déserts, large « basse de masse » et union sacrée de la hiérarchie social et technique ; tous les ingrédients sont maintenant réunis pour faire exploser des Bombes Atomiques en Iran…

L’Uranium et le plutonium ne sont que des « déchets durables mais recyclables », comme le rappelle Sainte sœur Anne d’Aréva. Ils sont issus des nombreuses centrales nucléaires Françaises et largement disponibles auprès de l’URSS Nucléaire, l’Internationale des Travailleurs de Nucléaire.

Novembre 2009 Relu et modifié Janvier 2010

JMS

Cet article fait partie de la série : « La notion d’énergie dans Le Meilleur des Mondes »

(1) voir « L’URSS Nucléaire »
(2) La Noblesse d’État, Pierre Bourdieu, Editions de Minuit 1989
(3) Voir « Les carottes Antarctiques sont formelles… »
(4) http://www.sortirdunucleaire.org/sinformer/brochures/ITER/journal-ITER.pdf

Source image: http://petitsmatinsetgrandsoir.wordpress.com/