Et si les bus roulaient au vélo ?

Payer son trajet de bus en pédalage vélo, voici l’initiative excitante du designer Chi-Yu Chen.

Pour décongestionner la circulation dans les villes et réduire leur bilan carbone : les bornes de vélos « vélib’ » et autres « vélov’ » poussent aux 6 coins de l’hexagone. Et si on se servait de l’énergie produite par ces cyclistes intempestifs pour faire rouler les bus ?

L’idée est toute simple (comme les bonnes en général) : une batterie fixée sur les vélos se charge grâce à l’énergie du pédalage et du freinage. Quand on ramène le vélo en borne, la batterie se décharge et balance de l’énergie dans le réseau électrique qui alimente les transports de la ville.

En échange de leur contribution verte à l’effort, les cyclistes locataires reçoivent un crédit correspondant à l’énergie générée. Un compte utilisable pour prendre le bus ou louer un autre vélo !

Toutes les infos (en anglais) sur Yanko Design
La vidéo sur le site des Bonnes Nouvelles

15 commentaires sur “Et si les bus roulaient au vélo ?

  1. cycliste alcoolique

    J’aime beaucoup l’idee!
    Est-ce que je pourrai m’acheter ma petite bouteille avec les credits 😉

  2. Booz

    Il y a cependant un grave problème d’ordre de grandeur entre l’énergie fournie par les cyclistes et celle nécessaire au déplacement d’un bus. De plus, cette idée est tout sauf simple.

    En prenant une côte à monter, le cycliste va monter son propre poids, plus le poids représenté par la dépense d’énergie qui sera emmagasinée par la batterie.
    Pour un individu de 80kg sur ce vélo, on peut compter qu’on récupère l’équivalent de 80*0.3 (énergie prise par la dynamo) soit environ 25kg montés sur cette pente en restant optimiste. Cela revient à avoir un vélo de 25kg avec 25kg de bagages…

    Or le moindre bus pèsera au minimum 5.000kg à vide, ce qui fait qu’il lui faut environ 200 cyclistes ayant monté la pente, donné de l’énergie, pour que le bus puisse le faire aussi. Avec un bus plein, c’est 40 personnes dedans soit 5000+40*80 = 8200kg. Il faudrait donc 328 cyclistes pour un bus de 40 personnes.
    Soit 8 cyclistes par passager de bus…

    Bien sur, dès que l’on introduit les pertes diverses et variées d’énergie, les pertes aérodynamiques, les rendements des dynamos et moteurs etc, ce ratio ne peut qu’augmenter (je pense aussi qu’un bus de 40 pers est plus lourd que çà) à priori au-delà de 15 vélo par passager.

    L’application totale de ce procédé conduit à réserver le bus à une élite qui paiera cher son ticket en échange de tous les efforts des cyclistes.
    Et vu le gain en regard de la complexité, une application partielle risque de ne pas avoir beaucoup plus de sens.

    Déjà, la simple application de ce procédé au vélo électrique n’est pas simple, pas sur que le cycliste électrifié soit plus performant en générant son électricité qu’un cycliste normal.

    Ceci n’est bien sur que mon avis après un calcul simpliste 😉

  3. Gari

    Je ne la trouve pas si simple, cette idée. Plus exactement, c’est une idée « technophile » : comment utiliser un tas de truc coûteux et rares (batteries) pour pas grand chose !

    Alors oui, c’est ptet mieux d’utiliser les mollets des cyclistes que le charbon des centrales pour recharger les batteries… Et encore, il faudrait vérifier que le bilan écologique de la fabrication, l’entretien et le recyclage des milliers (millions ?) de batteries nécessaires pour tout ça ne soit pas pire que celui d’une centrale.

    Bref, je ne suis pas convaincu qu’installer une batterie sur chaque vélo va apporter quoi que ce soit.

    Ce qui est sûr, c’est que je ne prendrai pas un tel vélo : alourdir le vélo de 10kg, ce n’est quand même pas rien ! Déjà que les vélos en libre service sont lourds (23kg pour le vélib il me semble), là ça deviendra carrément handicapant (hé oui, on ne pourra pas se servir de la batterie pour aider au pédalage puisqu’on est censé la recharger !)…

    Je propose une autre solution, bien plus écologique : le bus à pédale (lisez « QRN sur BretzelBurg », un album de Spirou et Fantasio, pour comprendre de quoi il s’agit :))
    Au lieu de pédaler sur un vélo pour charger une batterie de bus, on pédalerait directement dans le bus !

  4. L'ingénieur rabat-joie

    C’est insensé de récupérer l’énergie cinétique en plein pédalage. Cela rendrait ces vélos en libre-service déjà lourds encore moins agréables à pédaler. Avec un freinage régénératif uniquement on peut espérer récupérer une énergie de l’ordre du kilojoule (1/2*m*v², le tout multiplié par un rendement inférieur à 1) par freinage, à comparer à la centaine de kW consommés sur quelques secondes par un bus qui accélère (énergie totale de l’ordre du mégajoule). Combien de freinages de cyclistes faut-il pour l’accélération d’un seul bus, sachant qu’un bus démarre au moins chaque fois qu’il quitte un arrêt.

    On ferait mieux de doter les VLS de freinages régénératifs avec des supercondensateurs afin de restituer une partie de l’énergie au départ sous forme d’assistance électrique à la Matra.

  5. cycliste alcoolique

    allons pour le bus a pedale alors…
    C’est vrai qu’en relisant l’article et certains commentaires que ‘idee n’est pas si bonne. j’ai ete trop rapide sur la gachette.

  6. lecteur

    magnifique

    c’est le retour de l’esclavage ! des hamsters tournant dans une cage !!

    ou des manards de chaise à porteurs
    et la fin du chômage effectivement lois de la physique = nécéssité de dizaines de milliers d’esclaves pour un réseau d’un seule petite ville

  7. axel

    J’ai bien peur que ce soit tout sauf une bonne idée…
    D’un point de vue du bilan énergétique, cela revient au même si on met des vélos d’appartement dans le bus (ou dans les arrêts de bus) pour recharger des batteries…
    Et ces vélos d’appartement, on pourrait aussi les mettre au boulot pour l’électricité des ordinateurs ou n’importe quoi d’autre…

    Bref, y’a un fossé de grandeurs…

  8. apanivore

    Wouah ! ça c’est une idée crétine ! Il y a des gens qui n’ont aucun sens des réalités.

    L’énergie développée par un cycliste qui pédale c’est pour avancer.

    Plutôt que récupérer de l’énergie « utile », récupérez en éventuellement qui ne sert à rien. Celle qu’on dépense juste pour la dépenser dans les salles de sport par exemple (le vélo d’appartement est une idée moins saugrenue qu’un vrai vélo).

    Et on ne se rend pas compte des ordres de grandeurs. Déplacer une cycliste de 90kg ce n’est pas un véhicule de plusieurs tonnes.

  9. axel

    ça m’a bien travailler l’esprit cette idée, et je me disais qu’en faisant du vélo, on fait DÉJÀ avancer les bus… en effet, plus de vélo, c’est moins d’embouteillage, moins d’usagers dans le bus et donc plus de place pour les autres et moins de voitures sur la route.

    Donc, on pourrait trouver des solutions financières pour concilier les deux ; par exemple, tout trajet effectuer en vélo permettrait d’avoir une réduction sur son abonnement de bus… même si du coup, pour pouvoir « comptabiliser » les trajets, il faudrait impérativement qu’il soit fait en vélib.
    ça inciterait les usagers bus/métro à prendre le vélo de temps en temps pour diminuer le prix de leur carte orange…

    Ce qui serait possible si c’était la même structure qui gérait les vélos en libre service et les transports en commun (ce qui est le cas à Barcelone je crois)

    Axel

  10. Legeographe

    Oui, Axel a des idées qui ne sont pas si saugrenues, que ça : merci pour ces bonnes idées.
    Sinon, il est vrai que je trouve assez stupide et carrément TECHNOPHILE (à l’excès) l’idée de faire pédaler des gens plus dur pour faire avancer une carcasse d’acier (sauf pour les personnes handicapées) : on va dire que, pour éviter l’esclavage moderne tant redouté, il faudrait mettre tout le monde sur les vélos sauf celles qui en sont médicalement incapables (les personnes très âgées et les personnes atteintes d’un handicap physique).
    À ce moment, on fait de la politique des transports une politique de santé publique et même de sécurité sociale (car pédaler pour que les personnes très âgées puissent se déplacer, c’est bien une mutualisation des efforts de la société) ! Bref, tout le monde pourrait être content si cela rentrait dans une politique de mutualisation : autant dire que je vais me faire taxer de « socialist witch » (sorcière socialiste) et que McCarthy va sortir de son tombeau pour m’emprisonner… 😉

  11. xtoflyon5

    Je me range aussi derrière les rabats-joies !
    On voit bien que ce designer est un enième technophile qui n’aimait pas les sciences à l’école.
    Tout le monde ne peut pas être ingénieur mais tout de même, il faut un peut le sens des réalités…

    Ca me fait penser à tous ces gens qui me demande si je recharge mon vélo a assistance électrique en pédalant… où ceux qui me soutiennent qu’en mettant de l’eau dans une voiture qui en fait l’electrolyse avec sa batterie, on économise de l’essence…

    Le mouvement perpétuel est un fantasme bien ancré.
    Et les erreurs d’ordre de grandeur sont, elles, quasi systématiques surtout chez les journalistes (on a trouvé un nouveau champ de pétrole, tout va bien, accélérez !)

  12. DocteurSka

    Ou comment ficher, surveiller, inciter, gérer l’humain comme un stock, marchander le vivant,… Avec une belle peinture verte!

    Michel Foucault reviens, ils sont devenus fous!

  13. Gari

    @Axel:
    La proposition que tu émets reste basée sur un jeu de remboursement / indemnisation à l’échelle de l’individu, et implique de surcroit l’utilisation d’un vélo équipé du dispositif de contrôle.
    Sans parler, ainsi que DocteurSka le dit crument, la mise en place d’un fichier de contrôle strict des déplacements de chacun.

    En bref :
    – Solution individualiste
    – Obligation d’utiliser le vélo en « libre service » (gratuit ? Il faut l’espérer !)
    – Fichage à outrance.

    Ne pourrait-on pas cesser de vouloir toujours s’attaquer à l’individu, mais proposer des axes d’orientation politique globaux ?

    Si on veut vraiment que les gens prennent le bus, on rend les bus gratuits. Ca c’est une solution qui ne coûte pas cher (moins de matériel, moins de contraintes, une goutte d’eau sur les impôts).

    Si on veut qu’ils prennent le vélo, on fait des aménagements intelligents de l’infrastructure et de la loi afin que les vélos ne soient plus des parias de la route (qui appartient bien évidemment aux voitures)

    Bref, du global, du réfléchi, de l’intelligent, qui laisse les gens libres de circuler avec leur propre vélo et sans avoir à pointer en permanence pour « prouver » qu’ils ont roulé le « bon » quotas d’heure pour prendre le bus.

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