A quand un syndicat des vélos ?

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La question semble incongrue. Et pourtant y répondre fera de vous un théoricien de la chose. La chose vélo.

Si votre vélo roule, on devrait dire « vous roule », il faut aussi respecter son temps de repos. Certains « stakhanovistes » ont franchement tendance à abuser de leur vélo.

Mon vélo dort debout; au garage, avec le chat.

Ma belle routière en carbone dispose même d’un trépied sur lequel elle peut s’appuyer et dormir en toute sécurité sans tomber et risquer de s’enrhumer le long des murs parcourus de vents coulis.

Je respecte son temps de repos.

Bien que le chat s’autorise quelques escapades nocturnes, mon vélo ne sort jamais sans moi. Même la nuit.

Quel couple formez-vous avec votre vélo? Comment dort votre vélo? Répondez! et vous comprendrez qui vous êtes…

C’est vrai, il existe des cyclistes impénitents et volages qui changent de montures plusieurs fois par jour.

Sans même tenir compte du temps de repos de son compagnon et de l’affection qu’il vous porte.

C’est le cas des vélos Decaux, ces péripatéticiennes de la rue, qui font, dit-on, au moins 10.000 km par an.

C’est, sans nul doute, du racolage public! A quand un syndicat des vélos Decaux?

Mais le plus insidieux, c’est la maltraitance familiale du vélo. Celle que tout le monde ignore ou feint de ne pas voir. C’est le cas du vélo de courses, celui qui n’est bon qu’à ramener le pack de bières à la maison et à qui on botte le train pour qu’il se tienne bien droit contre le mur, pressé par l’urgence des libations.

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Sur les bas cotés de la route, on trouve parfois des élégantes négligemment couchées dans les hautes herbes…elles ne dorment pas…elles attendent leurs maîtres occupés par un irrépressible besoin…

On ne parlera pas de tous ces vélos envahis par un sommeil éternel dans nos greniers.

Non, on n’en parlera pas.

Ceux-là n’attendent plus qu’une rédemption improbable qui les fera sortir de leur léthargie, saisis par la grâce, ou la mort du maître. Avec un héritage sordide qui les conduiront tout droit à la déchetterie, ce cimetière pour vélo Décathlon souvent mort-né.

Le comble de la maltraitance, c’est le vélo abandonné. Avec son collier. Celui-là ne dort plus: il est mort depuis longtemps, complètement désossé au pied d’un réverbère.

Empêcheur de pisser droit pour les chiens riverains.

Tout n’est pas sombre pourtant dans une vie de vélo; les plus chanceux sont ceux qui ne sortent que l’été. Vélo funambule, vélo « fixed », monoroue, tandem esseulé,…

Et encore, par beau temps ensoleillé!

Le reste du temps, ils ne font rien. Ils dorment.

Ce sont des vélos intermittents qui attendent une offre de spectacle.

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