Petit manuel de désobéissance civile à l’usage de ceux qui veulent vraiment changer le monde

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Faucheurs d’OGM, démonteurs de panneaux publicitaires, clowns activistes, dégonfleurs de 4×4 de ville, inspecteurs citoyens de sites nucléaires, intermittents du spectacle, activistes écologistes, hébergeurs de sans-papiers : tous pratiquent des formes différentes de désobéissance civile non violente.

Ces nouvelles formes d’action politique se multiplient, s’amplifient, se diffusent, notamment par le biais du collectif des Désobéissants. Connus pour leurs coups médiatiques, les Désobéissants organisent depuis trois ans des stages de désobéissance civile à destination de militants de toute sorte d’organisations (associatives, politiques, syndicales).

Ce manuel est issu de ces stages : pratique et très clair, c’est un véritable guide de formation. Il comporte une dimension théorique, avec des réflexions, toujours abordables, sur la désobéissance et la non violence ; les aspects pratiques des actions sont également détaillés, de leur organisation à leur réalisation ; enfin, deux parties sont consacrées aux médias (comment communiquer efficacement) et à la justice (évaluation des risques, guide juridique). Toutes ces parties sont illustrées par des exemples d’action et des photographies.

Petit manuel de désobéissance civile à l’usage de ceux qui veulent vraiment changer le monde
Auteur: Renou Xavier
Editeur: Editions Syllepse
Collection: « Arguments et mouvements »
Parution : octobre 2009
Pages : 150 pages
Format : 105 x 165
Prix: 7 euros
ISBN : 978-2-84950-232-7

10 commentaires sur “Petit manuel de désobéissance civile à l’usage de ceux qui veulent vraiment changer le monde

  1. Gari

    Je profite de cet article pour rappeler quelques points :
    – Les militants ne sont PAS professionnels. Ce sont des gens comme vous et moi, qui ont (généralement) un travail et militent sur leur temps libre.
    – Participer à une action de désobéissance civile ne demande pas forcément de faire plein de choses, d’être au coeur de l’action ou de risquer de se retrouver embarqué au poste de police. La plupart des actions de désobéissance civile ont besoin d’un PUBLIC de sympathisants pour les LEGITIMER.

    Petit exemple : l’antipublicité.
    Les déboulonneurs (qui, au contraire de ce qui est exprimé dans l’article, ne « démontent » pas les panneaux publicitaires, mais les « barbouillent ») effectuent une action de désobéissance civile tous les 4ème vendredi de chaque mois, à Paris (d’autres actions ont lieux partout en France mais je suis moins au courant).
    Si vous êtes publiphobes, mais que vous avez une certaine appréhension à l’idée de vous lancer dans le militantisme (timidité ? Peur de l’inconnu ? Crainte des poursuites judiciaires ?), alors venez ASSISTER à une de ces actions. Le jour où plusieurs milliers de personnes se déplaceront pour voir quelques déboulonneurs barbouiller des panneaux publicitaires, les pouvoirs publics prendront cette action un peu plus au sérieux.
    Ca vous permettra aussi de voir de plus près ce qu’est une action de désobéissance civile non violente 🙂

  2. Legeographe

    Pour tous les internautes publiphobes (et je pense qu’il y en a ici), je signale qu’un logiciel couplé au navigateur Mozilla Firefox (chut chut, pas de marque) permet de bloquer un nombre important de pubs sur le web : c’est Adblock Plus.

    Tapez « Adblock Plus » dans un moteur de recherche et vous pourrez télécharger gratuitement Adblock Plus sur des sites tout à fait légaux. Il existe des paramétrages de blocage (je ne me suis pas encore lancé là-dedans) qui doivent permettre d’accentuer le blocage des pubs.

    C’est très efficace, j’ai adopté ceci hier et ça se sent déjà.
    De plus, c’est très bon pour votre connexion internet (surtout si elle a un débit qui n’est pas au top) et c’est très bon pour l’environnement (les animations et vidéos des pubs sur internet pèsent très lourd dans l’ouverture de pages au contenu primaire parfois beaucoup plus petit).

    Une bonne navigation se fait avec un sextant et les étoiles, pas avec de la pub ! 😉

  3. CarFree

    Antipub et antibagnole, même combat!
    je conseille aussi adblock plus, ça supprime toute la pub du web, vraiment efficace.

  4. LécoLomobile

    Ma petite note dissonante dans votre beau concert alternatif:

    Je suis antibagnole (et personne ici ne doute de ma sincérité dans ce domaine) mais pas pour autant publiphobe ni favorable aux faucheurs d’OGM:

    Sur mes sites web (LecoLomobiLe.fr, CrypText.fr, LACPA.fr et Arkantis.fr) j’ai mis de la publicité Google (AdSens) et je vais bientôt payer de la publicité Google (AdWords).

    A mes yeux, dénoncer l’usage de masse de l’automobile particulière n’équivaut nullement à condamner la machine économique (l’économie de marché, la propriété, la concurrence, la publicité, la liberté d’entreprendre, la richesse des entreprises, la recherche scientifique, les capitaux, les actions/obligations, les nouvelles technologies).

    D’accord pour dénoncer certains excès de la publicité comme les panneaux géants (tiens! justement ils sont destinés aux bagnoles!) ou les enseignes lumineuses la nuit, mais je dis oui au richissime Google de permettre aux petits entrepreneurs d’accéder à la scène économique.

    Pour le fauchage d’OGM, j’ai souvent dénoncé ici ce que je considère comme le scandale de s’être attaqué à des chercheurs et à des expérimentations scientifiques au lieu de leurs commanditaires: c’est tactiquement immonde d’avoir choisi pour cible le maillon faible de la science au lieu du capital.

    Plus de précisions sur mon billet « abominables Mamère et Bové » sur mon blog.

  5. Yôm

    @LécoLomobile
    « dénoncer l’usage de masse de l’automobile particulière n’équivaut nullement à condamner la machine économique  »
    Effectivement car cela revient à réserver l’usage de l’automobile particulière à une élite s’appuyant sur le système de domination capitaliste.
    Et là je suis en monumental désaccord avec toi.
    J’abhorre le capitalisme et la voiture qui en est un instrument de « pérennisation » . Et je ris jaune car l’une des caractéristiques de ce système est bien la multiplicité des profits à court terme pour assurer une domination du vivant.
    Enfin, pour faire bref et sans chercher à démontrer ni ce qui me saute aux yeux ni ce que l’on apprend à lire entre les lignes, je conchie la propriété privée (et particulièrement celle du sol, source primordiale d’injustice), je vomis la vénalité des patrons et pisse à la raie des ploutocrates qui parviennent encore à faire gober le mythe de la « libre concurrence ».

    Je ne connais pas de plus belle devise pour un peuple que « Fraternité, Egalité, Liberté ».
    Déroulés ainsi, ces mots dessinent l’organisation anarchiste de sociétés précolombiennes nord ou sud-américaines anéanties par les cupides européens.
    Ceux que l’on qualifie péjorativement de « barbares »_nos lointains ancêtres_vivaient eux aussi selon ce précepte.
    Il est en chacun de nous, il est un murmure.
    Il n’est malheureusement crié haut et fort qu’en temps de guerre, veille révolutionnaire.
    Il n’en reste que des vestiges: le programme du Conseil National de la Résistance, démantelé.

    Merde à la pub, merde à la vénalité des journalistes.
    Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise pub, c’est le culte du fric, la corruption des idées et de ceux qui les pensent.

    « ’Pour le fauchage d’OGM, j’ai souvent dénoncé ici ce que je considère comme le scandale de s’être attaqué à des chercheurs et à des expérimentations scientifiques au lieu de leurs commanditaires »

    A-t-on déjà fauché un chercheur à face d’épi?
    Les faucheurs se sont attaqués à des organismes génétiquement modifiés, cultivés sans approbation populaire ni réflexion « éthique » préalable, dans un but lucratif (et oui, il s’agit plus d’appliquer une technologie que de recherche fondamentale) et ayant entamé une pollution (dissémination de pollens dans l’environnement).
    C’est une action salvatrice.

    « c’est tactiquement immonde d’avoir choisi pour cible le maillon faible de la science au lieu du capital. »
    Quelle niaiserie!
    Franchement, devrait-on verser une larme pour ces pauvres petits frustrés développeurs de semences stériles, bricoleurs d’agrocarburants, ces idiots par la faute de qui les paysans d’Asie et d’Amérique Latine sont asservis aux multinationales de la chimie?
    Et puis quoi, si l’on ne fauche pas cette mauvaise herbe, à qui et comment résister?
    Tu en as des bonnes idées de résistance non violente et efficace?

  6. Gari

    @Lecolomobile:

    Je pense qu’il faudrait que tu regardes plus en substance les objectifs des différents organismes dont tu parles et auxquels tu n’adhères pas.

    Le fait d’être « anti » est forcément un raccourci. Derrière se trouvent de réelles pensées, des propositions, etc.

    Le mouvement politique « décroissance » n’est pas pour la décroissance à strictement parler comme ses détracteurs veulent le faire croire (c’est à dire « retour à l’âge des cavernes »). Il s’agit plutôt d’être acroissant. D’ailleurs, pour pouvoir comprendre de quoi il retourne, il faut lire quelques ouvrages…

    Pour les faucheurs OGM, je n’ai pas vraiment d’info, mais je rejoins Yôm : leur but n’est pas d’aller contre la « recherche » mais de rendre le contrôle de cette recherche aux citoyens, à travers de réels débats. On est censé être dans une démocratie, pas une oligarchie de quelques multinationales richissimes !

    Le même parallèle peut être effectué pour les anti-nanotechnologie, qui ne réclament rien d’autre qu’un contrôle citoyen (http://www.nanomonde.org/).

    Le mouvement anti-publicitaire n’est pas non plus contre toute forme de publicité (définition d’une « bonne publicité » pour les anti-pub : « une information publique non imposée au public »). Lis le manifeste des déboulonneurs, tu verras qu’il rejoint exactement ce que tu réclames (« […]dénoncer certains excès de la publicité comme les panneaux géants ou les enseignes lumineuses la nuit »).
    Les anti-publicitaires ne sont pas contre l’information commerciale (sinon on passe d’un excès à l’autre et on reste dans un système totalitaire) mais contre l’envahissement de la publicité, l’idéologie nauséabonde qu’elle véhicule, la manipulation mentale qu’elle s’efforce d’effectuer sur la population, le fait qu’elle s’impose aux gens.
    La mesure phrase des déboulonneurs est le 50×70, c’est à dire d’imposer un format maximal à toute publicité dans l’espace publique égal à 50x70cm, ce qui est le format maximal autorisé pour les affiches associatives. L’avantage de ce format est qu’il n’agresse pas, on peut ne pas lire l’affiche : pour obtenir l’information, il faut se rapprocher de l’affiche.
    Dernier point : les déboulonneurs se battent contre la publicité extérieure, pas contre la publicité à la télévision, à la radio ou sur Internet (en partant du constat suivant : on peut éteindre la télévision, la radio ou Internet, mais on peut difficilement ne pas aller dans la rue).

    Et pour finir, même les anti-bagnole ne sont pas contre la disparition de toutes les voitures. En général, cela ne touche que les voitures « particulières ». En essayant de réduire la taille, le poids et la vitesse des autres voitures. Ambulances, voitures pour handicapés, camionnettes de livraisons existent toujours dans le monde des anti-bagnole, sous réserve que ces véhicules ne soient pas les maîtres de la route, qu’ils roulent lentement, etc.
    Moi-même, farouche anti-bagnole, je ne me sens pas coupable de louer une camionnette pour déménager…

    En bref : ne pas juger d’un mouvement sans s’être un peu renseigné sur eux, surtout quand leurs objectifs concordent au final avec les tiens 🙂

  7. LécoLomobiLe

    @YOM: je n’ai lu que le début de ton message et tu as raison d’analyser derrière mes propos une position qui serait élitiste. Je ne suis pas technophobe et je n’ai rien contre les perceuses électriques, les fours à micro-onde ou les micro-ordinateurs. Pourquoi, parmi la foule des objets qui nous environne me focalisé-je sur l’automobile? Si chacun de nous se déplaçait en hélicoptère, je deviendrai hélicophobe. C’est donc bien l’usage de masse de l’automobile que je dénonce. Je n’aurais rien contre les automobiles si leur trafic était limité à quelques services, aux ambulances, pompiers et transport de « personnes à mobilité naturelle réduite ». (voitures, qui plus est, lentes et silencieuses).

    Si elles devenaient exceptionnelles, il ne faudrait pas que les automobiles reviennent aux quelques plus riches mais uniquement à certains services. Là, tu es d’accord avec moi. Je lirai attentivement ton message quand j’aurai plus de temps et y répondrai.

    @ gari: on est d’accord: on dénonce les excès de l’automobile et de la publicité. Je trouve vaines les grandes remises en question politiques de la propriété, du capitalisme, de l’investissement, de l’entreprise, etc…

  8. Thibault

    Un commentaire pour vous dire combien ce manifeste est bien fait et que je vous le conseille de tout coeur !

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