Circulation interdite à Milan et Turin pour protester contre la pollution

Les villes de Milan et Turin ont annoncé mercredi avoir décidé d’interdire la circulation automobile le dimanche 28 février et appelé toutes les autres communes du nord à les imiter pour réduire les émissions polluantes.

« Les villes de Milan et Turin sont d’accord pour adopter cette mesure extraordinaire et demandent aux autres communes d’adhérer à leur initiative », ont indiqué les maires des deux cités du nord industriel de l’Italie, Letizia Moratti et Sergio Chiamparino.

Ces derniers verront vendredi à Milan les administrateurs des principales villes du Piémont, de Lombardie, de Vénétie et Emilie Romagne pour affronter le problème de la pollution atmosphérique.

Cette mesure « ne peut être efficace qu’une fois élargie à une zone allant au-delà du territoire milanais », étendue « à toutes les villes de la vallée du Pô », a estimé Riccardo De Corato, maire adjoint de Milan.

« La mauvaise qualité de l’air ne concerne pas que notre ville mais une zone bien plus vaste. De cette manière on pourra contribuer à réduire les émissions de dioxyde de carbone et de poussières PM 10 », a indiqué le maire adjoint.

Il a estimé que cela donnerait « un signal fort au gouvernement de la nécessité d’intervenir sur une situation problématique qui concerne beaucoup de départements du nord de l’Italie ».

Le dimanche 31 janvier, la circulation avait déjà été interdite à Milan alors que le niveau de pollution de l’air, en particulier la quantité de particules en suspension PM 10, dépassait la limite autorisée depuis plus de deux semaines.

La Lombardie est l' »une des zones en Europe les moins ventilées », la plaine très peuplée et industrielle étant bordée par les Alpes, ce qui « favorise la pollution », avait alors expliqué à l’AFP Damiano Di Simine, président de l’organisation écologiste Legambiente en Lombardie, la région de Milan.

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Dénonçant la trop grande dépendance à l’automobile, il avait demandé une extension du péage urbain à tous les véhicules et un accroissement des investissements dans les transports publics.

Article repris du NouvelObs

9 commentaires sur “Circulation interdite à Milan et Turin pour protester contre la pollution

  1. CarFree

    Je ne sais pas si l’interdiction des voitures sur une journée procède véritablement d’une « protestation » ou plutôt d’une mesure de santé publique destinée à assainir un air quelque peu chargé…
    un peu comme la circulation alternée en quelque sorte.

  2. Minou

    Est-ce que le fait qu’une zone soit « ventilée » fait disparaître la pollution comme par magie??

  3. Pim Auteur

    En effet, surtout lorsqu’il s’agit d’un dimanche! Néanmoins, si ces journées se multiplient, on peut espérer à moyen terme, une interdiction dominicale de circulation, qui serait bienvenue. Et pourquoi pas espérer mieux ?

  4. Raghnarok

    @Minou:
    Je vois le problème dans l’autre sens. Est-ce que le fait qu’une zone soit non « ventilée » fait apparaître les problèmes de la pollution?
    Je pense que c’est à ce moment que les gens se rendent vraiment compte de la merde qu’on rejette dans l’atmosphère, et la ça devient intéressant si ça fait changer les mentalités.

    @Carfree:
    Les deux problèmes ne sont-ils pas liés? Que ce soit pour un problème de santé publique ou pour une protestation, le résultat est qu’il y aura moins de pollution créée ce jour la, et ça c’est bénéfique pour tout le monde.

  5. Minou

    Pour une pollution seulement 6 jours sur 7, ouai super c’est un début…Peut-être qu’en 2050 ou 2100 on arrivera à 1 jour sur 7? Oh zut ce sera déjà trop tard…

  6. Raghnarok

    C’est toujours lent de mettre en marche une évolution des mentalités. Je trouve que l’évolution est déjà assez conséquente sur les 10 dernières années.

  7. Pim Auteur

    Pour info, il semble que le mouvement a été suivi par près de 80 communes du nord de l’Italie (cf lien), ce qui est encourageant. Evidemment, 1j par ci par là, ca reste assez symbolique, mais je pense que si c’est fait régulièrement, ca amène les gens à réfléchir sur le sujet de leurs déplacements.
    http://www.romandie.com/infos/news2/100219131946.fnr44qc5.asp

  8. JMS

    Aux uns et aux autres
    – On estime à 10 000 par ans la mortalité relative à la pollution automobile, en France. Ainsi la mortalité indirecte par la pollution maintient la mortalité globale de la circulation automobile à 15 000 par an, en France.
    – Comme dans toutes pollutions ce qui importe en plus de la toxicité spécifique des produits c’est la concentration et le temps d’exposition. Le vent rend un service inestimable au monde de la circulation automobile, il disperse et dilue les diverses pollutions. Lorsqu’il est absent ou lorsqu’une situation « anticyclonaire » est durablement installée, on assiste à un « pic » d’hospitalisation pour problèmes respiratoires dans les grandes villes…
    – Dans les dispositifs sécuritaires nécessaires à la circulation automobile, la surveillance des pollutions s’impose aux grandes métropoles. Comme les grandes villes industrielles se sont développées à partir des anciennes villes dans les cuvettes géographiques et constituent de véritable bassin de « décantation » concentration de pollutions, ces dispositifs de surveillance sont absolument fondamentaux, mais ils sont surtout symptomatiques de la gravité de la situation.
    – Parmi les autres dispositifs nécessaires, pour perpétuer la circulation automobile, il y a le « péage urbain ». Là encore il ne faut pas y voir un souci écologique des municipalités mais une véritable volonté de sauvetage de la circulation automobile en ville.

    Sur la mortalité (énorme) de 10 000 par ans en France, il y a eu une bouffées d’articles dans Le Monde en 2004 – 2005 voir la référence (1) dans l’article « Vivre ou conduire il faut choisir » sur carfree

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