Habiter autrement

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Cette exposition du Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) du Doubs apporte un regard critique sur l’étalement urbain et l’urbanisme pavillonnaire. Elle vise à sensibiliser les habitants aux enjeux actuels liés à l’habitat individuel. Après un constat qui présente les conséquences de l’habitat pavillonnaire, tributaire de l’automobile, consommateur de territoire et d’énergie, standardisé, banalisant les paysages; le CAUE présente jusqu’au 27 mars 2010, à travers une douzaine de projets réalisés dans la région, en France et à l’étranger, des orientations pour un habitat économe en territoire, respectueux des paysages, créatif et innovant.

Où habitons-nous aujourd’hui ?

Depuis ces cinquante dernières années, la maison individuelle cherche à s’imposer comme l’unique référence en matière d’habitat. Son développement a profondément modifié nos campagnes.

Aujourd’hui, ce mode d’habitat est décrié car il a de fortes répercussions sur l’environnement :
• consommation de terres agricoles,
• étalement dans le territoire,
• allongement des déplacements motorisés,
• construction gourmande en énergie,
• bouleversement des paysages,
• appauvrissement des espaces publics.

Ré-enchantons nos villes et nos villages !

L’approche fonctionnaliste et économique du logement montre ses limites. Dans les années à venir, notre habitat va devoir s’adapter pour répondre aux enjeux environnementaux et devenir moins coûteux en énergie.

Comment habiterons-nous demain ? Quel avenir pour l’habitat pavillonnaire, consommateur d’espace, d’énergie et tributaire de l’automobile ?

À travers quelques réalisations marquantes, nous explorons ce que pourrait être notre habitat demain :
• économe en territoire,
• respectueux de nos paysages,
• créatif et innovant.

Étalement de la ville sur le territoire rural

Chaque année, plus de 60.000 hectares sont soustraits à l’agriculture pour être urbanisés, dont près de la moitié pour l’habitat.

Cette consommation de territoire augmente plus vite que la population. L’urbanisation consomme de plus en plus de terrain. La ville se dilue dans la campagne.

Dans le Doubs, en 1960 la distance moyenne domicile travail était de 3 km. En 2008 elle est de 40 km.

Usage de la voiture forcé

La voiture a fortement modifié notre mode de vie. Nous nous déplaçons plus facilement. Nous habitons loin des centres, à la recherche de terrains moins chers. Nous habitons à un endroit, travaillons à un autre, achetons ou nous divertissons encore ailleurs.

Dans le Doubs, en 1960 la distance moyenne domicile travail était de 3 km. En 2008 elle est de 40 km.

Pour un foyer, la possession de deux voitures devient souvent une nécessité. Cela représente parfois un budget équivalent au remboursement de la maison.

Modèle en rupture avec l’existant

Les villages se sont construits petit à petit en lien avec leur site. L’urbanisation pavillonnaire a bouleversé cette logique.

Une rupture s’opère avec le village ancien par l’implantation, l’organisation, le rapport au site, les constructions. Les projets résultent en général d’initiatives individuelles.

Ils naissent plus souvent d’opportunités foncières que de réelles réflexions d’aménagement (politique, sociale, urbaine, architecturale, environnementale).

Banalisation des paysages

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Alors que tous les villages sont différents, leurs nouveaux quartiers se ressemblent. Le lotissement est devenu une forme de quartier stéréotypé : des rues en impasse qui desservent des parcelles de même taille avec une maison au milieu.

Ce modèle d’urbanisation est reproduit partout à l’identique sans prendre en compte les particularités du territoire : relief, orientation, végétation, caractéristiques locales.

Fonctionnalisme et individualisme

La construction pavillonnaire marque de son empreinte nos villages. Les rues de lotissements n’ont rien à voir avec celles du centre-bourg.

Dans la rue du village, la maison ancienne est en relation avec l’espace public. Elle est construite par rapport à ses voisines, souvent en mitoyenneté.

Dans le nouveau quartier, la maison s’implante librement au milieu de son terrain, loin de la rue sans tenir compte des autres. Chacun s’isole derrière une haie.

Modèle unique pour tous

La maison individuelle a cherché à s’imposer comme LA référence en matière d’habitat. C’est LE rêve de tous les Français. Mais, ce modèle est-il adapté aux désirs et aux évolutions de la société : personnes seules, jeunes ménages, couples vieillissants, familles monoparentales ou recomposées…

Peut-on vraiment répondre à ces différents besoins en logement avec un seul type d’habitat ?

Un produit pour un marché

La maison individuelle est devenue un produit de consommation standardisé et normalisé que l’on choisit dans un catalogue.

La séduction par l’image et la recherche de performance labellisée se fait souvent au détriment de la qualité de l’architecture :
• relation au terrain et au site,
• organisation des espaces intérieurs,
• lien avec ses aspirations personnelles…

Une maison de tradition industrielle

La maison individuelle a pu se démocratiser grâce à un mode de production rationalisé et une utilisation de produits industriels. Cette modernité n’est pas vraiment assumée.

On parle encore de construction traditionnelle. Pourtant, même dans sa forme, cet habitat a peu de lien de parenté avec les vieilles maisons de village.

La référence à la construction traditionnelle se limite à un pastiche de quelques éléments de l’architecture régionale.

Le CAUE du Doubs présente jusqu’au 27 mars 2010, à travers une douzaine de projets réalisés dans la région, en France et à l’étranger, des orientations pour un habitat économe en territoire, respectueux des paysages, créatif et innovant.

EXPOSITION HABITER AUTREMENT
CONSTATS ET PROPOSITIONS DANS LE DEPARTEMENT DU DOUBS
15-01-2010 > 27-03-2010
Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement du Doubs
21 rue Louis Pergaud – 25000 Besançon
Tél. 03 81 82 19 22 – Fax. 03 81 82 34 24

5 commentaires sur “Habiter autrement

  1. Vélops

    L’ironie de la « maison traditionnelle industrielle », forme française de la McMansion américaine, est très bien vue. Des maisons uniformes, le plus souvent de mauvais goût, pour les modèles les moins chers de simples cubes habillés.
    Les exemples d’urbanisme proposés sont pour la plupart peu connus et très intéressants, car ils s’adaptent à des situations de peuplement très différentes.
    L’ensemble est très pédagogique et efficace.

    Bravo au CAUE !

  2. LECTEUR étonné

    AUTRE SUJET dont quasi jamais personne ne cause

    motus

    je revoyais plusieurs fois des jeunes faire la queue devant les
    zoto-écoles , se faire taxer très cher pour les cours de «  » » permis de conduire » »

    personne ne les prévient que la plupart n’auront PAS de bagnole
    ( comme les 68 tards salopeurs de la planète )

    d’ailleurs 999 / 00 refuseraient de nous croire

  3. Tassin

    @ Lecteur Etonné :

    Ce qui serait bien, au lieu de leur tenir un discours catastrophiste selon lequel dans 30 ans il y aura 0 bagnoles, ça serait plutôt de leur expliquer que si tout va bien, dans 30 ans plus personne n’aura BESOIN de voiture.
    Et qu’on pourra éventuellement en avoir une en location ou auto-partage pour faire des virées entre potes.

  4. LGV

    Que certains s’y mettent est un espoir pour les autres qui restent aveugles

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