Les livres de Claude Allègre sont mauvais

Quand elle n’est pas une simple publicité maquillée ou le vecteur de copinages éhontés, la critique littéraire reste trop souvent le lieu de toutes les subjectivités. Le Plan B propose à ses lecteurs une méthode qui permet de réévaluer avec rigueur la valeur des livres salués dans la presse.

Le support : Le Défi du monde, signé Claude Allègre et Denis Jeambar, est imprimé par Aubin imprimeur pour Fayard, sur papier bouffant. Couverture : impression en rouge et noir sur une carte pelliculée (120 g). Dos carré collé.

Le contenu : Texte en semi- Garamond. 59 signes par ligne, 34 lignes par page pour 284 pages. Nombre total de signes : 569 704. Prix : 19 euros (soit 29 984 signes/euro). Comparé à notre ouvrage étalon, le Bottin [1], ce livre est très largement déficitaire quant à la ligne, à la page, et pour conclure d’un rapport signes/euros exorbitant.

Usage domestique : Le livre accueille correctement le maquereau. L’encre ne déteint pas et le papier se montre un bon buvard. Hélas, sa taille ne permet que l’emballage de petits poissons.

Résistance au perçage : Foré avec une mèche à béton n° 17, le livre résiste médiocrement (moins de 1 minute).

Résistance à la prédation : La couverture s’avère de piètre qualité quand on confie le livre à un animal de compagnie abonné à L’Express (dont Denis Jeambar est directeur de la rédaction et de la publication).

Flottaison : Le Défi du monde s’avère être une bonne surprise. Il flotte plutôt correctement (plus de 4 minutes).

Usage ludique : Jouer au football avec cet ouvrage est formellement déconseillé : en moins de 3 minutes, le livre perd des pages. Il rebondit très mal. Il est hors de question de faire une tête ou de jouer sans chaussures. Dans le contexte de notre étude, la présence d’un maquereau rend l’exercice salissant.

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Combustion : Le livre de Claude Allègre et Denis Jeambar brûle faiblement. Le rapport entre la chaleur dégagée et la fumée produite ne fait pas du Défi du monde une alternative crédible au bois ou à la tourbe.

Pour résumer : Cette étude nous pousse à conclure à la médiocrité du livre. Piètre résistance, rendement énergétique insignifiant, Le Défi du monde s’avère néanmoins approprié pour emballer le poisson de petite taille. Sa qualité principale reste sa capacité de flottaison durant les premières minutes. Globalement, il réunit moins de qualités que le Bottin, pour un prix excessif au vu des usages possibles.

Paru dans Le Plan B numéro 3 (juil-sept 2006)

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