Le Slow Bike

À vrai dire, il y a certainement déjà plusieurs définitions du Slow Bike. Mais s’il fallait que je le définisse selon ce que je ressens de cette démarche, ce ne serait pas par « lenteur » mais bien par « calme », ce ne serait pas non plus par « vélo », mais plutôt par « objet ». Objet dans le sens de design, d’outil, de fonctionnalité et d’esthétisme. Attrait de l’objet? Oui, cet attrait qui fait qu’on est poussé à utiliser l’objet et, dans un sens, à le respecter.

Mais c’est avant tout ce fameux « calme », si rare en milieu urbain qui est à la base du concept. Si rare? En fait, pas si difficile à trouver si on pense autrement. Il faut savoir redéfinir son trajet, se déplacer en s’écartant du brouhaha effervescent et grondant de la ville.

Il est de ces rues, dans toutes villes aussi achalandées soient-elles, qui sont baignées de sérénité, même, quelquefois, juste à côté d’une grosse artère. En observant mes congénères vélocipédiques, je réalise que la plupart d’entre- eux sont en fait des automobilistes à deux-roues qui établissent leurs parcours cyclistes selon ce qu’ils connaissent derrière un volant. Alors pas étonnant que ceux-ci se retrouvent quelques fois dans des situations mal adaptées à leur nouvelle condition. Et c’est probablement ceux-là mêmes qui témoignent au tout venant des dangers du cyclisme en milieu urbain.

Le Slow Bike, c’est savoir prendre une parallèle, dans tous les sens du terme, autant en choisissant un parcours alternatif qu’en pensant autrement ses déplacements. C’est faire de ses déplacements un moment à soi, pour soi, un moment de réflexion. C’est voir les choses sous un autre angle, diraient certains. Mieux encore, c’est voir les choses dans la même direction, sous le même angle, mais avec une interprétation différente, plus posée, plus… calme!
C’est alors que l’on s’apercevra d’un détail d’architecture qui nous avait jusqu’à présent complètement échappé, une juxtaposition de couleurs sur une façade, une odeur passagère et inspirante, une scène de rue fugace presque cinématographique, un regard croisé nous laissant une certaine émotion, un son, une musique, une fraîcheur…

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Le « Slow Bike  » est une sorte d’éveil des sens, une sensibilisation à son environnement. Lorsqu’on a goûté à cette dimension vélocipédique, il est difficile de revenir en arrière et chaque sortie, chaque déplacement devient alors une raison supplémentaire au bien-être. Et on a juste envie de recommencer.

Source: http://opusurbanista.blogspot.com/

4 commentaires sur “Le Slow Bike

  1. Raghnarok

    Ayant repris le vélo il y a un peu plus d’une année maintenant, j’ai au début suivi les parcours auto/moto. Mais de plus en plus je m’écarte de ces chemins sans vie. Un petit passage par le bord de l’Aire (petite rivière vers chez moi), roulade par la rue parallèle ou il y a beaucoup moins de circulation…
    On se rends vite compte que en vélo la fréquentation des routes n’influence pas beaucoup le temps de trajet, contrairement à la voiture. Une petite route ne nous oblige pas à ralentir car en vélo on peut presque rouler à la vitesse qu’on désire n’importe ou.

  2. CarFree

    Une autre définition de l’adepte du slow bike, selon Montreal cycler:

    L’adepte du Slow Bike ne se change pas pour se déplacer en vélo, en allant travailler ou faire ses courses. Il circule à une vitesse qui permet de mesurer chaque coup de pédale tout en ayant assez de marge de manoeuvre pour éviter las danger. Circuler lentement permet de rester en contact avec son environnement.
    http://montrealcykler.blogspot.com/2008/06/slow-bike-movement.html

  3. frncqvll

    Que cela s’appelle « Rider, Surfer ou Rouler », c’est pareil: une sensation de légèreté et de facilité; de maîtrise en fin de compte, une harmonie avec l’environnement, un moment de grâce…ceci dit pour la mixité des cultures. Peace. Christian.

  4. Christophe N

    La poésie et le vélo font tellement bon ménage… Merci pour ce rappel.
    Je revois mon itinéraire aujourd’hui même 🙂

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