Hors de l’autoroute, point de salut…

La fédération France Nature Environnement et ses associations membres, FNE Midi-Pyrénées et l’UPNET, prennent connaissance de la décision du Ministre de l’écologie, Jean-Louis Borloo, de relier, par voie autoroutière, Castres et Toulouse via Verfeil. Cette décision est d’autant plus regrettable que ce projet n’a pas une opportunité démontrée. Explications.

Des projets prioritaires

Pour FNE Midi-Pyrénées, des aménagements, sur les divers axes routiers au départ du bassin castrais, dans un objectif de sécurité, sont à prévoir. Une amélioration de la desserte en autobus des territoires en complément de la ligne TER est nécessaire car des zones entières ne sont pas desservies par le fer entre Toulouse et Castres. Par ailleurs, la création d’opérateurs ferroviaires de fret de proximité en région pourrait répondre à certains besoins d’acteurs économiques. Enfin, une montée en puissance des PDE (plan de déplacement d’entreprise) par entreprise ou en inter-entreprise (sur des territoires tel le Causse) pourrait répondre à certains besoins en matière de déplacement pendulaire.

Elle constitue une profonde erreur d’aménagement du territoire, contraire à l’intérêt général.

Pour l’UPNET, cette autoroute ne repose pas sur un réel projet de territoire. Elle va même totalement à l’encontre du projet d’aménagement retenu par la Charte InterScot de l’aire urbaine toulousaine, fruit de plusieurs années d’analyse partagées avec un panel d’acteurs représentant l’avis de plus de 340 communes et 1 millions d’habitants. Ce projet diminue l’efficacité des efforts engagés sur les transports ferroviaires. Il mène à l’échec la véritable politique menée pour les transports multimodaux et pour la maîtrise de l’étalement urbain de la métropole toulousaine. Il aboutit à l’artificialisation des terres agricoles. L’intérêt particulier d’un hypothétique développement économique de l’agglomération Castres/Mazamet avec cette liaison autoroutière l’emporte sur l’intérêt général des populations et des territoires concernés par cette nouvelle infrastructure.

Une mauvaise réponse aux besoins de transport.

Pour José Cambou, Vice-Présidente de FNE Midi-Pyrénées « Par rapport aux divers besoins exprimés par les populations et acteurs du bassin Castres Mazamet, la réponse adéquate n’est pas celle retenue. C’est au contraire un bouquet de solutions à mettre en œuvre par un ensemble d’acteurs : Etat, Collectivités territoriales et entreprises. Chacun d’eux en fonction de son champ de compétence. Rappelons que les utilisateurs actuels de l’axe Castres Toulouse via Verfeil sont de l’ordre de 2.600 véhicules par jour ! On voit bien là que ce n’est pas un axe autoroutier Castres Toulouse qui est opportun. »

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Le changement de politique de transports n’est toujours pas au rendez-vous.

Que ce soit lors du Grenelle de l’Environnement ou lors des négociations sur le climat, nos responsables politiques n’ont pas de discours assez ferme pour démontrer leur prise de conscience de l’urgence des problèmes à résoudre. Le secteur des transports est le seul secteur pour lequel on ne constate aucune réduction des émissions de gaz à effet de serre.

« Lorsqu’il faut résoudre des problèmes locaux », précise Michel Dubromel, responsable Transports de FNE « ce sont les réflexes des années 1960 qui reviennent en choisissant la solution autoroutière ! La desserte fine des territoires n’a jamais été assurée par une autoroute». Il poursuit : « Les responsables politiques nous annoncent, presque naïvement, que c’est la dernière autoroute ! »

Nous demandons instamment aux responsables politiques de prendre des décisions dans le contexte du 21ème siècle. Le siècle de la voiture individuelle est passé. Nos responsables politiques doivent donner la priorité aux transports alternatifs au tout routier.

Source: http://www.fne.asso.fr/

Image: Campagne La fin de l’automobile, c’est maintenant